Généralités | Situer Okinawa | Curiosités | Spécialités | Naha | Shuri | Le séjour | Photos Aériennes | Mémento du voyageur |
Quelques plans | Terminologie |
Okinawa, île légendaire connue de tous les pratiquants d’Arts Martiaux d’Orient est à peine plus grande qu’un mouchoir de poche. Sa superficie ne dépasse guère les 1 200 km2 avec des dimensions de 100 km de long pour une largeur allant de 4 à 30 km au plus large. Bref un petit footing matinal et l’île est balayée en long, en large et en travers. Ses habitants, à peine 1 500 000, sont essentiellement concentrés dans les parties centrale et méridionale de l’île.
Pour faire une comparaison entre des choux et des carottes notre département de l’Eure a une superficie de 6 040 Km2 pour environ 600 000 habitants. S’il est vrai que nous avons un peu plus de place pour nous mouvoir, la pollution industrielle et agricole nous en fait voir de toutes les couleurs (nous passons de l’éléphant bleu à nos champs de colza) et nous sommes loin d’égaler le nombre de centenaires que possède cet archipel lointain. D’ailleurs ne l’appelle-t’on pas « l’île des centenaires » ?
Les okinawaïens sont japonais par la force des choses mais leur cœur est okinawaïen. Souvent, entre eux, c’est leur langue natale qu’ils emploient. Le japonais n’étant là que pour converser avec les touristes pour l’essentiel japonais ou chinois. Pour la petite histoire, pendant la seconde guerre mondiale, les autorités forcèrent les okinawaïens à ne plus utiliser leur langue et à parler la langue standard du Japon non seulement officiellement mais aussi au sein des foyers. Aujourd'hui les habitants ont retrouvés une partie de leur autonomie et, comme nos vieux baroudeurs bretons, les anciens, très attachés à leur culture, à leur rythme de vie veulent préserver ce qui fait d'eux un peuple d'exception. Je dois avouer que pendant ce séjour, trop court, j'ai remarqué que deux ethnies ne semblaient pas être très appréciées des autochtones : les américains et les ... japonais. A y réfléchir un peu plus intensément, ils sont les envahisseurs voire les « museleurs »... pour ce qui est des américains, plusieurs bases importantes sont encore installées (et pour longtemps - stratégie militaire oblige) dans la partie centrale de l'île. Il paraîtrait que quelques 45 000 militaires (à confirmer car il semblerait que la censure soit omniprésente), encore sur l'île, ont amené quelques désagréments du style dégradations, viols que le gouvernement japonais essaie de minimiser pour ne pas froisser son allié américain. Ceci explique cela...
Situé à proximité du Tropique du Cancer, Okinawa jouit d’un climat océanique subtropical ou la température même en plein hiver ne descend que rarement au dessous de 16°. Autant dire que la neige est une « denrée » assez exceptionnelle. Les fameux cerisiers japonais qui font rêver tant de romantiques, ne sont pas pour autant absent de la vision car les hikanzakura (cerisiers rouges) fleurissent dès la fin janvier dans un halo de couleurs souvent rehaussés de guirlandes luminescentes se frayant un passage durant les fêtes en leurs honneurs.
L'été, les températures restent acceptables (inférieures à 30°) et seule la densité des pluies fait la différence. La meilleure période pour s'y rendre est certainement en mars et avril ou le baromètre oscille entre 24° et 27° et la pluie occasionnelle. C'est à cette époque que notre séjour fut programmé.
Et la mer, ah! la mer... Que dire de sa couleur tantôt vert émeraude tantôt d'un bleu profond. Okinawa est bordée à l'est par l’océan Pacifique et à l'ouest par la mer de Chine mais les plus belles plages se situent essentiellement sur la côte ouest de l'île et c'est là que les hôtels touristiques se sont implantés pratiquement les uns à côtés des autres très près du rivage. L'archipel est composé d’environ 160 îles dont seule une quarantaine sont habitées. Toutes ces îles sont entourées de magnifiques récifs coralliens regorgeant d'une faune extraordinaire qui fait le bonheur des plongeurs tout au long de l'année.
Voici la distance séparant NAHA, capitale d’Okinawa située au Sud-Ouest de l’île, et quelques grandes villes « limitrophes ».
Ville | Pays | Distance |
Paris |
France |
10 063 km |
Tokyo |
Japon |
1 554 km |
Busan |
Corée du Sud |
1 265 km |
Seoul |
Corée du Sud |
1 265 km |
Pyongyang |
Corée du Nord |
1 437 km |
Shanghai |
Chine |
820 km |
Hong-Kong |
Chine |
1 440 km |
Hanoi |
Vietnam |
2 295 km |
Taipei |
Taiwan |
620 km |
Manille |
Philippines |
1 467 km |
En ville aujourd’hui, il n’est pas très courant de rencontrer des personnes en habits traditionnels. Nous avons eu la chance d’en croiser quelques unes qui se sont prêtées, avec le grand sourire qui caractérise les okinawaïens, à la séance de photos. Les kimonos aux couleurs chatoyantes des grandes cérémonies côtoient aisément ceux plus humbles du quotidien. Sur la photo de gauche nous voyons deux femmes portant deux kimonos différents ; un de type « Komon » (personne de droite) et il semblerait que la personne de gauche en porte un de type « Tsukesage ».
Les kimonos de cérémonie portés par les jeunes filles sont de type « Furisode ».
Ne vous méprenez pas sur l’éclat de leurs yeux. Ce n’est pas grâce à la dégustation de la bière locale « Orion » mais le plaisir de rencontrer des français.
Au détour d’une ruelle, pas très large, une surprise... des œuvres d’art au sol. Il s’agit ici de « vulgaires » plaques d’égout comme chez nous à ceci près qu’à Okinawa, la « DDE » locale en a fait un ornement digne d’une pause méditative. Je ne vous en présente que quelques unes car la page serait trop petite pour toutes les afficher.
Ailleurs, d’autres curiosités toujours aussi « sympathiques » nous barraient le chemin.
Sur Okinawa, un animal plutôt étrange est rencontré à tous les coins de rues. Souvent appairés, mi-lion, mi-chien, ils trônent à l’entrée des lieux publics, des maisons, des jardins et même sur les toitures. Ce sont les Shisa. Dérivés des lions gardiens importés de Chine au XIVe siècle, ils sont considérés comme les protecteurs des forces maléfiques. Quand ils sont par deux, nous y verront un mâle et une femelle. Le mâle, toujours à droite, garde la gueule ouverte afin d'éloigner les mauvais esprits et la femelle, donc à gauche, garde la gueule fermée afin que le bonheur ne puisse se sauver des lieux.
Leur taille va du minuscule au gigantisme. Symbole de l’archipel, les boutiques de Naha vous en proposent des mille et des cents, plus créatifs les uns que les autres. Céramique, bois, plâtre, pierre, tissus, os, substances alimentaires,... toutes les matières y passe. Si vous faite un séjour à Okinawa, vous ne manquerez certainement pas de revenir avec un couple de ces animaux mythiques.
Dans le Quartier de Makabi, au nord-est de Naha, un petit cimetière qui ne paie vraiment pas de mine est pourtant le dernier refuge de quelques grands Maîtres du Karaté d’Okinawa. Nous y trouverons les sépultures des Maîtres du Shuri-té tels Matsumura Sokon (1800-1896), Hanashiro Chomo (1869-1945) ou bien Itosu Ankô (1830-1915). Il est très surprenant de voir les familles rendre visite à leurs ancêtres, installer une table devant leur tombe et déjeuner en grande discution. D’autres viennent pratiquer leur style de Karaté sur la petite place souvent présente devant les stèles.
La sépultures de Maître Matsumura Sokon.
Il est certain que le gain de place est au cœur de la préoccupation des japonais mais j’étais loin d’imaginer ce que j’ai pu voir à Okinawa. Suzuki, Nissan, Toyota, Daihatsu pour la plupart ont mis leur savoir-faire au service de l’usager. Les garages, quand ils existent, deviennent presque trop grands et les marquages au sol font « ridicules » tant ils sont rapprochés. Ceci dit, il y a aussi, et en grand nombre, des voitures de taille normale pour nous européens.
Les parkings mécaniques entièrement automatisés. Quelle ingéniosité ! Nous sommes restés une bonne demi-heure devant cette petite merveille technologique en mouvement. Les voitures montent, descendent, se déplacent latéralement presque sans bruit. Un seul bémol, il ne faut pas être pressé. Le temps, ici à Okinawa, n’a pas, semble-t-il, énormément d’importance. Je ne me souviens pas d’avoir vu une seule personne se précipiter ou même marcher vite pour vaquer à ses occupations.
D’autres curiosités nous attendaient dans Naha. Peut-être le « repaire » du NCIS ou bien ce salon de coiffure à la française ou encore cette rencontre fortuite du troisième type. Ce homard géant venant surement de Fukushima nous impressionna fortement et je doute fort qu’il arriva sur l’ile sur un des bateaux-dragon d’Okinawa. La course de bateaux « hârî », originaire de Chine, est une fête traditionnelle qui a lieu début mai. Ces courses sont des prières pour se préserver des accidents en mer et s’assurer une pêche fructueuse, du moins pour les gagnants de cet évènement annuel.
Les curiosités ne s'arrêtent pas là. Ici, toujours à Naha, nous avons découvert une auto-école qui est en vérité un complexe auto-moto complètement protégé avec des routes, stops, laisser le passage, croisements, etc... Le Naminoue Driving Scool ou des dizaines de véhicules y circulent en tous sens, c'est très impressionnant.
Apprécions à sa juste valeur l’ingéniosité de nos voisins si lointains pour connecter les autochtones au réseau électrique. EDF risque d’avoir quelques sueurs froides. Etrange mais ça fonctionne... Les 100 volts de leurs installations permet d’obtenir l’essentiel et encore bien plus que dans nos contrées retirées.
Je pensais à une fiction inventée de toute pièce par nos enfants à l’imagination fertile mais... oh! surprise, les Bioman, Superwoman et Super tartiflette peuvent se tenir à carreau. Si ce n’étaient des gentils, nous pourrions avoir très peur de leur regard perçant. Je vous présente le duo de Super Okinawa Sentai.
Etre à Okinawa et ne pas manger local serait plutôt de mauvais goût. L’alimentation étant aussi à la base de la longévité de ses habitants pourquoi ne pas tenter l’expérience et augmenter son espérance de vie de quelques minutes. Nous étions un petit groupe de huit personnes et manger local du petit-déjeuner au souper pendant quinze jours n’a rendu aucun d’entre-nous indisposé, malade ou nauséeux. Il est vrai que la cuisine de l’île est variée, riche en nutriments, très peu, voire pas du tout, épicée. Légumes, viandes, fruits, produits de la mer (poisson, crustacés, algues,...) font partis des ingrédients du quotidien que nous retrouvons sous différentes formes et que parfois nous avons un peu de mal à reconnaître. Il semblerait qu’Okinawa possède sa propre culture culinaire bien différente de celle du Japon. Difficile d’y trouver des sushis, entre autres. L’impression générale est qu’une multitude d’ingrédients sont à disposition en petite quantité et que chacun fait sa « tambouille » comme il l’entend, ou presque. Certains mets sont en réalité une composition de plusieurs aliments, savamment dosés pour le plaisir du palais et le bien-être du corps. Ce mélange, pour nous étrangers à cette culture, est pratiquement une œuvre d’art qui nécessite l’intervention d’un okinawaïen. Tout s’apprend...
A Okinawa, il y a quelques principes de base pour bien vivre :
- Manger à 80% de sa faim est suffisant pour être toujours au Top de sa forme.
- Manger est un plaisir qu’il faut apprécier, bouchée après bouchée, sans empressement. Certains spécialistes expliquent que ce comportement à table diminue considérablement la libération des radicaux libres, en partie responsables du vieillissement du corps.
- Un aliment est un remède pour la vie. Manger sainement pour vivre sainement. La prévention vaut mieux que la guérison.
- Eviter le stress. La vie est un cadeau ne la tourmentons pas inutilement.
- ...
Le Goya champuru (ou Margose)
Ce légume de la famille des cucurbitacées ressemble un peu au concombre couvert de proéminences façon cornichon et possède un goût assez amère. Il semble n’être cultivé que sur l’archipel des Ryukyu et est à la base de nombreux plats dont le plus populaire de l’île, le Champuru (d’où son nom). Ce dernier est à base de tofu, de légumes et de viande de porc. Son goût subtil est un ravissement pour le palais. |
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Le Shikuwasa (Citrus depressa)
Le Shikuwasa (ou Shikwasa) est un agrume populaire à Okinawa. C’est en fait un petit citron vert d'un diamètre de 3 à 4 centimètres dont le goût et l'usage de ce fruit varient selon la période de récolte. |
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Le Soba d’Okinawa
Le Soba est une autre spécialité culinaire d’Okinawa. Ce sont des pâtes de type spaghetti servies avec un bouillon clair à base d’os de porc et des morceaux de poitrine saupoudré de ciboule émincé. La viande blanche, tel le porc ou le poulet, fait parti de la cuisine traditionnelle et apporte les protéines indispensables au corps. Le Soba est parfois servi avec du surimi et des morceaux de poireau haché. |
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La soupe Miso
La soupe miso est, avec le riz, un des éléments essentiels d'un repas traditionnel japonais. Pendant mon séjour à Okinawa, je n’ai connu aucun repas ou la soupe miso était absente. Le matin, elle était déjà proposée sous différentes formes mais toujours très bonnes. Souvent quelques ingrédients, très variés et parfois difficiles à déterminer, étaient proposés en complément. Chacun faisait son petit mélange pour parfumer sa soupe. |
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Umibudo
Caulerpa lentillifera, quel nom étrange pour cette algue en grappe au goût si particulier. Cette algue est une des algues utilisées dans la cuisine d'Okinawa sous le nom d’Umibudo (littéralement « raisins de la mer »). Il semblerait qu’elle ne se développe que sur l’archipel d’Okinawa. Elle va se déguster tel quel avec une sauce de votre choix ou négligemment poser sur le plat, en guise de « décoration » originale. Certains japonais la nomme aussi « le caviar vert ». |
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Voici quelques plats servis dans les lieux de restauration
C’est très représentatifs de la culture culinaire à Okinawa. |
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La Bière Orion
Les japonais sont de grands consommateurs de bières. Est-ce le fait que le Japon fasse parti des plus grands producteurs de bière ? |
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Le Sake « Awamori »
Le sake « awamori » est une boisson alcoolisée spécifique d’Okinawa. Il est fabriqué à partir de distillation de riz fermenté, d'eau, de levure et d'un champignon microscopique appelé « koji ». |
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Les confiseries
Les bonbons que l’on peut trouver sur l’île sont assez étranges. Certains goûts peuvent s’apparentés à nos friandises sucrées, aromatisés aux fruits (même les plus improbables) mais la plupart sont déroutants, indéfinissables et parfois mauvais (pour notre palais d’européens) voir très mauvais. Des bonbons au chocolat fourrés à la pâte de haricot ou à la patate douce violette (Beni-imo), pourquoi pas, mais du KitKat au thé vert, au miso, au vinaigre de pomme et pour certaines régions au Wasabi... quelle imagination! |
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Le Habu
Ce serpent, d’un mètre cinquante à l’âge adulte, est originaire des Ryukyu et principalement à Okinawa. C’est un des plus mortels existant mais n’est pas du tout agressif. S’il lui arrive parfois de mordre un humain c’est qu’il se sent menacé et ne peut fuir. Sa morsure est douloureuse (voir ses crocs ci-dessous) et son venin, contenant des toxines protéolytiques qui s’attaquent aux tissus et détruisent les globules rouges, agit constamment et peut provoquer la perte du membre des dizaines d’années après la morsure malgré les traitements. Autrefois, la mort consécutive à une morsure était courante mais maintenant, grâce à l’assistance médicale, ce n’est plus le cas. |
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L'Irabu
L’Irabu est un autre serpent venimeux que l’on rencontre autour de certaines îles des Ryukyu. C’est un serpent de mer qui vit dans les récifs coralliens. Très peureux, il n’attaque pas l’homme sauf si vous le titillez de trop près. Fainéant également, il attend patiemment ses proies au creux des rochers et quand celles-ci daignent se pointer près de lui, il les tue d’une simple morsure. Son venin serait 10 fois supérieur à celui du cobra. |
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Voici une autre façon de présenter l’Irabu. Séché puis fumé il prend cette teinte bien noire et « agrémente » l’étal de certaines boutiques. |
Le jardin de Fukushu-en | Le jardin Royal de Shikina-en | Le Sanctuaire de Naminoue | Naha et sa plage | La ville de Naha |
L'aéroport de Naha | Le port de Naha | Le monorail | Les taxis | Kokusai Dori |
Naha ! Quelle ville étrange ou se côtoient le laid et le magnifique. La ville à énormément souffert pendant la dernière guerre mondiale. Les bombardements américains ont pratiquement détruit la cité.
Reconstruit à la va-vite nous nous retrouvons dans un monde quelque peu cubique. Les maisons, immeubles se jouxtent dans une désharmonie presque totale. Dans cette petite rue, une habitation de deux ou trois étages s’est construite un moment et, un peu plus tard une autre demeure s’est installée juste à côté. Un des murs de cette dernière est monté à la verticale, à peut-être cinquante centimètres de la première, lui cachant irrémédiablement l’accès à la lumière. Belle perspective de ces fenêtres pratiquement murées !!! Ce phénomène n’est pas un cas unique. La législation là-bas est bien différente de la nôtre. L’entretien des façades des habitations ne semble pas non plus être une priorité.
Beaucoup de petites rues n’ont pas de trottoirs, ou si peu, si bien que les poteaux électriques sont dressés à même la route !!!
J’ai fini de noircir le tableau. Naha ce n’est pas que çà.
Naha c’est aussi de grands et magnifiques espaces ou la culture chinoise semble omniprésente. Quand nous entrons dans ces jardins, le temps s’arrête, les émotions nous submergent tel un tsunami de couleurs, d’odeurs, de clapotis, de chants d’oiseaux... la pierre et l’eau, à l’unisson nous transportent vers l’irréel.
Ce jardin de style typiquement chinois n’est pas gigantesque puisqu’il doit faire un peu moins de 10 000m2.
Mais que lui manque-t-il ? Eaux, pierre, bois, métal, harmonieusement répartis, nous emmènent vers des temps reculés ou tout est serein. La ville pourtant si proche est complètement effacée. Nous sommes seuls face aux merveilles qui nous sont présentées. Les quelques photos suivantes sont plus évocatrices que les mots...
L'habitation du jardin Shikina-en fût la résidence secondaire de la famille royale d’Okinawa. Construite au 18ème siècle, elle permettait au roi Shô de recevoir les ambassadeurs venus de Chine. La conception de ce jardin est de type chinois comme la plupart des parcs de l’île. Le palais d’environ 500 m2 est construit complètement en bois et est une merveille d’architecture. J’ai pu apprécier le travail monstrueux des ébénistes qui ont réussi à donner au bois la texture du velours. Le parc d’un peu plus de quatre hectares possède un vaste plan d’eau qui fait face à la demeure. D’ici nous pouvons admirer deux îlots et un superbe pavillon hexagonal (Rokkaku-do) qui trône sur l’un d’eux. Nous pouvons également contempler, un peu à droite, deux petits ponts de pierre (Ishi-bashi) qui semblent en suspension sur l’étang. Le calme qui règne ici est « Royal ». Le Shikina-en est inscrit depuis 2000 au patrimoine mondial de l’Unesco.
Situé sur un promontoire qui domine l'océan â Naha, le sanctuaire de Naminoue (Naminoue-gu, littéralement « sanctuaire au-dessus des vagues ») est un sanctuaire Shinto consacré aux trois divinités qui dans la mythologie japonaise sont étroitement liées aux ancêtres de la famille impériale : Amida, Yakushi et Kannon.
Ce n’est pas ce que j’appellerai un paradis mais elle existe bien. Les hôtels y fleurissent autant que les hibiscus et même si la température de l’eau et les aménagements alentour tentent nos maillots, il n’est pas simple d’y tremper les pieds. La plage se rétrécie fortement au fil des marées et la vision n’est pas très transcendantale.
Heureusement d’autres plages offrent de véritables bains de plaisirs d’autant plus que c’est sur les iles proches d’Okinawa que l’on pourra trouver certainement les plus beaux rivages du monde.
En suivant le littoral de la plage de Naminoue, je suis tombé sur un panneau étrange. Okinawa possède donc aussi son Manneken-Pis (ci-dessus).
Les sanctuaires et lieux de cultes se trouvent un peu partout dans la ville.
Oups ! Des erreurs interfèrent sur les lieux de cultes.
J’ai été très surpris de voir l’intérêt que portent les insulaires aux handicapés et plus particulièrement aux non-voyant.
A Naha, de nombreuses artères possèdent des marquages au sol, en relief, qui permettent d’orienter les aveugles. Ce type de jalonnement existe également dans de nombreux jardins et lieux publics. Aux intersections munies de feux tricolores un signal sonore les prévient s’ils peuvent traverser la chaussée ou non. Ce signal est sous la forme de cri d’oiseaux. D’un côté c’est le son délicat du Bouvreuil que l’on entend et de l’autre le coucou.
Après une quinzaine d’heures de vol, nous arrivons enfin à Okinawa. Il devait être pas loin de 22h (heure locale). A l’aéroport de Naha, une agréable surprise nous attendait. Outre un accueil irréprochable, les couloirs et carrefours d’accès étaient tous agrémentés de magnifiques orchidées aux fragrances exquises.
Vous pourrez admirer au passage notre accompagnateur et ami, Moncef Abdelwahed, en pleine réflexion sur l’utilisation de son portable (cette photo a été prise après notre séjour, au départ pour Tokyo).
L’entrée du port de Naha, comme nous pouvons le constater est fortement influencé par la culture chinoise. En 2009 un embarcadère, équipé de manière à résister aux tremblements de terre, fut ouvert afin d’accueillir des navires de croisières nationales et internationales. Mais c’est surtout d’ici que partent de nombreux ferry vers les îles paradisiaques de l’archipel ou baignades et plongées, parmi les meilleurs du monde, où récifs coralliens extraordinaires et faunes marines sont là pour être immortalisés sur « pellicules ».
Touristes, vous voulez vous déplacer à Okinawa, vous avez cinq solutions : La solution baskets, le taxi, location de voiture (ou vélo), le bus ou le monorail. Ce dernier, composé de deux wagons, est fortement limité car il va de l’aéroport de Naha à Shuri. Son parcours sinueux serait d’une centaine de kilomètres. Ne pensez donc pas faire le tour de l’ile par ce moyen. Cependant la vision de la ville, que vous aurez, est assez originale. Le monorail étant « en hauteur » vous pourrez admirez les nombreuses terrasses paysagées voire forestières et... les maisons de trois ou quatre étages cubiques ou de formes bizarroïdes.
Les taxis à Okinawa foisonnent à tous les coins de rues, même les plus improbables. Quand j’y pense ils me font penser aux véhicules des années 70, très carrés, à l’exception près. Je n’ai même pas eu la curiosité de regarder la marque !!!
Cependant le prix de la course étant très dérisoire, je comprends plus la multiplication de son utilisation donc de leur nombre en circulation. Au passage, les chauffeurs parlant souvent l’anglais, ne manquaient pas d’humour. De très bon moment en leur compagnie.
Pour la petite histoire :
Les jambes un peu « lourdes », il nous est arrivé après trois heures d’entrainement (voire plus) intensifs de vouloir rejoindre notre resto nocturne en taxi. Je pense, sans exagération, que nous n’avions pas attendu plus de 5 mn avant d’être « taxitroyé » vers notre auberge. Il devait être aux alentours de 23h et nous étions huit, donc l’équivalent de deux taxis. Nous arrivions à destination pratiquent ensemble. Il en était de même pour le retour à l’hôtel vers 1h du matin lors de flemme généralisée.
En sortant de la gare de Makishi, nous entrons dans un univers presque irréaliste sur Okinawa. Des couleurs vives à perte de vue, nous sommes dans la « Rue internationnale » ou Kokusai Dori. Sur près de 2 km, les boutiques, restaurants, cafés et hôtels se succèdent dans une ambiance estivale ou musiques et parfums réjouissent nos sens. C’est la rue principale de Naha et les gens s’y pressent (sans bousculade, nous sommes sur une île réellement civilisée et non en France) pour faire leurs emplettes ou découvrir les spécialités vestimentaires, culinaires, etc...
Une bien triste nouvelle pour tous les pratiquants d’art martiaux et amoureux du Japon. Pour la cinquième fois, le magnifique château de Shuri (Okinawa) vient de subir une terrible dévastation par le feu. Sa dernière destruction eut lieu en 1945 lors des bombardements américains durant la bataille d'Okinawa. C’est en ce 31 octobre 2019, au matin, que le Shuri-jo et la plupart de ses bâtiments principaux ont tristement « illuminé » le quartier de Shuri à Naha. Tout un symbole parti en fumée.
Je suis de tout cœur avec les okinawaïens et partage leur peine. J’espère que, comme précédemment, cette œuvre d’Art puisse être reconstruite à l’identique et rouvrir ses portes au plus vite.
Source des photos :
- Photo 1 : JNTO (Office National du Tourisme Japonais)
- Photo 2 : UNESCO
- Photo 3 : Relaxnews
Faire une étape sur l’ile d’Okinawa sans saluer au passage le Shuri-jo serait un réel manque de goût pour la culture locale. Le château de Shuri situé aux abords de Naha fut l’ancienne résidence royale du royaume des Ryukyu. Cette ancienne forteresse (Gusuku) construite sur les hauteurs de la ville aurait connue de nombreux sinistres au cours des âges. Il semblerait que cet édifice, achevé au début du XIVème siècle, fut détruit par le feu à quatre reprises (cinq maintenant) et reconstruit à chaque fois.
L'hôtel | Le Resto du midi | Le Resto du soir | Le Karate-Do | Masahiro Nakamoto |
Morio Higaonna | Haruyoshi Shimabukuro | Zenei Oshiro | Zamami-jima |
La veille du départ fut très mouvementée. Achat de cadeaux appréciés des Maîtres d’Okinawa présumés disponibles lors de notre séjour : confiseries, gâteaux, calvados (non je ne l’ai pas dis, les maîtres d’arts martiaux ne boivent pas) puis confection et équilibrage des valises afin d’éviter les surpoids. La nuit fut très courte... 6 h ce dimanche 20 avril 2015, le réveil nous sort d’une nuit un peu agitée que la douche n’a même pas réussie à effacer. Peu importe, demain nous serons à l’autre bout du monde.
Le jour du départ, le 20 avril 2015, les infos annoncent un puissant séisme d’une magnitude de 6,8 au large de Taiwan et d’Okinawa qui présageait une alerte au tsunami dans ce secteur... Nous voilà dans l’ambiance et surtout nous ne soufflons mot à la famille et aux proches en espérant qu’ils n’aient rien entendu des appels à la vigilance. Ce fut le cas et d’ailleurs l’alerte fut levée dans la journée. Le poids sur l’estomac s’est légèrement allégé, sauf pour ma compagne, qui prévit un antistress pour le voyage, au-cas où...
Vers 16h30 notre chauffeur nous prend en charge et dès 18h nous arrivons à l’aéroport Charles De Gaule. Après l’au-revoir, nous allons rejoindre Moncef Abdelwahed (l’organisateur) et le groupe dans le hall de l’aérogare. Attente..., enregistrement des baguages, attente..., visite du hall, attente..., discutions à bâton rompu, attente... et enfin nous sommes autorisés à rejoindre l’avion. Il est 21h30. 21h55 c’est le décollage et nous voilà gentiment élevés vers le firmament. Il fait nuit, tristement nuit et les places, même confortables, limitent nos mouvements.
Presque 12h se passent et après une nuit sans sommeil et des hôtesses à nos petits soins nous atterrissons à l’aéroport de Narita, Tokyo. Il est déjà 16h30 ??? Non ce n’est pas possible, de 21h55 à 16h30, nous aurions « volé » plus de 18h30 !!! Ah j’oubliais le décalage horaire. En hivers il est de +7h. Donc attente..., récupération des bagages, attente..., enregistrement des bagages, attente..., embarquement dans un nouvel avion et à 18h45 (heure locale) nous partons pour Naha (Okinawa) que nous atteignons après un peu plus de trois heures de vol. Il est presque 22h et il fait (encore) nuit. La descente de l’avion fut très agréable, une douceur nous envahissait avec ses effluves d’orchidées... magique. Une autre surprise nous attendait, deux voitures nous prirent en charge pour rejoindre l’hôtel. Kyan Morikazu, élève de Masahiro Nakamoto, et sa fille eurent la gentillesse de nous accueillir... encore magique. L’hôtel enfin, manger et surtout dormir. Le repas fut plus que frugale. Des plats, inconnus, à mélanger à de l’eau chaude ne nous rassasièrent pas mais le sommeil était le plus important. Minuit, enfin le lit.
Dring, dring... il est 5h40 le lendemain, non, le jour même, c’est l’heure du réveil musculaire. Après une douche et un café rapide, nous sommes cinq sur huit à prendre le chemin de la plage. Une demi-heure de footing, étirements, Kata effectués de nombreuses façons, etc. Ce sera le premier et le dernier jour ou nous seront autant à nous lever si tôt. Moncef, ma compagne et moi, continuerons cette épreuve jusqu’à la fin du séjour. Je dois reconnaître que cette bonne heure de remise en forme était exceptionnelle et je ne l’aurais manquée pour rien au monde. D’une part, Moncef est vraiment quelqu’un de très sympathique et les conversations que nous avons eues, lors des joggings, furent très enrichissantes et, d’autre part, la grève à 6h du matin où la douceur, les odeurs et la petite brise nous enveloppaient d’une ouate de bien-être.
Vers sept heure, le petit-déjeuner ou, devrais-je dire, le grand-déjeuner. Les efforts matinaux me mettaient décidemment la faim au ventre et c’est allègrement que je me servais et re-servais de tout et « n’importe quoi ». Ce petit-déjeuner à Okinawa, c’est quelque chose !!! Légumes, viandes, soupe miso, des choses innommables à mélanger à d’autres chose tout aussi innommables... pour la troisième fois, magique.
C’est pas le tout mais il est presque huit heure et il est temps de se diriger vers le monorail qui nous propulsera vers le Dojo de Maître Masahiro Nakamoto pour un cours de Kobudo. 20 minutes de marche « forcée » pour atteindre la station « Miebashi ». Nous n’avons pas le droit à l’erreur car la SNCF locale est très ponctuelle et si nous ratons celui de 8h17 nous serons en retard pour le début de cours de 9h. Nous descendons à la station de « Shuri » et après une petite trotte de 10mn, nous sommes devant le porche du Dojo. Nos Karategi enfilés, nous montons les quelques marches pour atteindre l’entrée de la mystérieuse salle d’entrainement. Normalement les cours se terminent à 10h30 mais les pendules à Okinawa sont très bizarres. Le temps là-bas ne s’écoule pas comme chez nous car, c’est trempé de sueurs que vers 11h ou 11h30, nous quittions le Dojo pour rejoindre le restaurant « Royal Orion », près de la station « Makishi », où satisfaits et éreintés nous récupérions tant bien que mal. Le premier jour nous refîmes le trajet à l’envers pour rejoindre l’hôtel et se « vautrer » sur le lit pour une sieste à peine réparatrice. Le premier jour oui, car les suivants nous occupions nos quelques heures de repos à visiter les innombrables parcs, monuments, temples, quartiers de Naha et ses environs proches. Une douche et nous descendîmes dans le hall de l’hôtel pour 17h vu qu’a 18h un autre entrainement nous attendait. Ce soir là, Maître Haruyoshi Shimabukuro nous receva cordialement dans son Dojo de Tomari. Si ma mémoire ne me fait pas défaut nous le quittâmes au alentour de 23h tout aussi ruisselants, voire plus, que le matin même. Il fallait faire vite car le restaurant du soir n’ouvrait pas toute la nuit. Deux taxis, rapidement venus, nous y amenèrent et c’est avec un bonheur immense que nous nous installâmes, quasiment à même le sol, sur des fauteuils vraiment très bas autour d’une table tout aussi basse. Le repas fut, cependant, un régal de surprise et de qualité, comme tous les soirs suivants d’ailleurs. Deux heures du matin et le lit nous retrouvait. Avant cela, une bonne marche de ¾ d’heure dans les rues de Naha pour rejoindre l’hôtel (eh oui, à cette heure il n’y a plus de monorail et les semelles sont moins chères que les taxis), un peu de temps pour étendre les Keikogi sur la terrasse de la chambre et la sempiternelle douche. Le sommeil, étrangement, ne tardait pas à arriver.
Re-dring, dring et une autre journée débutait à 5h40.
Maître Shimabukuro nous fit découvrir le Uechi-ryu deux soirées et les autres soirs ce fut Sensei Morio Higaonna et ses assistants qui nous enseignèrent les prémices de leur Art : le Goju-ryu. Les horaires au IOGKF (International Okinawa Goju-Ryu Karate-Do Federation) étaient aussi élastiques que ceux du précédent mais les cours ne commençaient qu’à 19h, 19h30. Que de temps libres...
Les quinze jours de ce voyage fantastique se passèrent, pour le gros de l’emploi du temps, de cette manière mais, chaque moment vécu sur cette petite île ne fut que découvertes où la monotonie n’a jamais eu le temps de s’installer.
Le Naha Beach Side Hotel
Situé juste au bord de l'océan, le « Naha Beach Side Hotel » propose des chambres de style occidental avec balcon individuel et équipements multimédia bien suffisants.
Notre chambre n’était pas très grande mais le lit très confortable et les commodités tout à fait satisfaisantes. Seul bémol, pas d’armoire pour ranger nos vêtements. Les chambres étaient refaites entièrement chaque jour avec nouvelles serviettes et ustensiles de toilettes. Nous avons pu apprécier à sa juste valeur les « WC japonais ». Simple d’utilisation, nous y voyons bien d’une part l’ingéniosité japonaise et d’autre part leur pudeur. Bruitage et jet(s) d’eau tiède sont là pour palier aux « bruits incongrus » de nos corps mal élevés et faire « place nette » avant de remonter nos pantalons.
L’accueil, comme partout à Okinawa, y était irréprochable. Les réceptionnistes, par deux ou trois, ont toujours été disponibles, souriant(e)s, très sympathiques de jour comme de nuit.
Le petit déjeuner, servi normalement dès 7 h, était composé de produits essentiellement locaux, variés et excellents. Nous faisions volontairement l’impasse sur les propositions occidentales (croissants et autres viennoiseries). La fraîcheur des ingrédients appelait nos papilles à goûter à toutes les denrées de l’archipel. Café, thé et jus de fruits faisaient aussi parti des choses proposées. Tous les matins à 5h 45, à deux ou trois, nous nous retrouvions dans le hall de l’hôtel pour le footing quotidien et le personnel était déjà en effervescence, si bien que nous pouvions déguster un petit café fraichement « passé » avant l’effort.
Hôtel-restaurant Royal Orion.
Cet hôtel-restaurant de « Kokusai-dori », un peu en retrait de l’effervescence de cette rue, nous a proposé des repas traditionnels à prix raisonnables. Comme pour beaucoup de lieux de restauration, les ingrédients sont proposés sur des dessertes et chacun compose son menu à sa convenance. En petite quantité, continuellement renouvelée, nous y trouvions tous les produits chers aux Okinawaiens : tofu, soupe miso, riz, légumes verts locaux, algues, épices, fruits, viande de porc ou de poulet mais très peu de poisson. La présentation, toujours très soignée, tentait sans cesse notre palais. Ces étals d’aliments divers venaient en fait en complément de plats préparés que les serveurs, souriants et prévenants, nous proposaient à notre arrivée en nous servant le traditionnel verre d’eau fraiche (cette coutume semble être répandue sur tout l’archipel).
Le Jiman-Ya Naha à Makishi.
Que dire de ce petit restaurant ouvert jusqu’à très tard le soir. Nous y arrivions entre 22 et 23 heures, après une marche d’une vingtaine de minutes qui nous remettait tant bien que mal d’un entrainement très « physique ». Accueillis « à bras ouverts » par la jeune équipe toute pétillante qui compose cet établissement, nous oubliions presque nos douleurs pour savourer ces moments de purs bonheurs. Une « petite » pièce très intimiste, au premier étage et accessible uniquement sans chaussures, nous a été rapidement attribuée et là, le grand mystère du repas nous attendait. Nous ne savions jamais ce que nous allions manger mais nous avons dû goûter, pendant les deux semaines du séjour, à toutes les spécialités d’Okinawa. Les tables basses, non très basses, se remplissaient chaque soir de multitude d écuelles et de bols remplis d’ingrédients, parfois indéfinissables mais tellement délicieux que j’en salive encore. Si vous passez dans le secteur de Makishi à Naha, prenez le temps de franchir le Noren de l’entrée... inoubliable.
Ne soyez pas trop surpris par la finition du « plafond » car à Okinawa le froid est interdit de séjour.
La rencontre avec des Maîtres de Karaté d’Okinawa comme Masahiro Nakamoto (Kancho - 10ème Dan) ou Morio Higaonna (Hanshi - 10ème Dan) ou encore Haruyoshi Shimabukuro (Kyoshi - 8ème Dan) et Sensei Zenei Oshiro (9ème Dan) laisse des traces ineffaçables à ceux qui ont eu la chance de croiser leur chemin ou mieux, travailler avec eux.
Si Okinawa héberge environ 300 Sensei, plus ou moins connus, il existe quelques figures incontournables des Arts martiaux de cette petite île. Maître Masahiro Nakamoto fait parti de ces êtres d’exceptions qui se battent pour la préservation de la culture propre aux Ryu-kyu. Les Nakamoto sont connus à Okinawa depuis très longtemps. Le royaume des Ryu-kyu fut gouverné par la dynastie des Sho pendant plus de 400 ans (de 1470 à 1879) et la famille royale était très liée à celle des nobles Nakamoto. D’ailleurs ce statut a permis à Masahiro de conserver précieusement dans son musée personnel des documents originaux uniques au monde.
Si le Kobudo qu’il enseigne remonte à Sakugawa Kanga (1786-1867), ce n’est pas le seul lien qui unit les deux familles. En effet sa grand-mère n’est autre qu’une descendante des Sakugawa.
Quand au Karate, sa généalogie martiale remonte à Matsumura Sokon (1809-1899)... (En savoir plus)
Shimabukuro Haruyoshi est une figure incontournable à Okinawa. Il est 8ème Dan de Uechi-ryu, suivant la branche du Soke Kanmei Uechi. Son enseignement est réputé au niveau des Kumite et a formé de nombreux champions. Sensei Haruyoshi Shimabukuro participe à quelques stages annuels en France... (En savoir plus)
Il est né le 26 décembre 1953 dans un quartier de Naha à Okinawa. Zeneï Oshiro est actuellement 8ème Dan de Karate Goju-ryu et 8ème Dan de Kobudo de l'école du Maître Matayoshi et est le plus haut gradé en France dans ce style... (En savoir plus)
Il est né à Naha sur l’île d’Okinawa le 25 décembre 1938 et c’est son père qui l’initia au Karate (branche Shorin-ryu) vers l’âge de 14 ans. Deux ans plus tard c’est sous la direction de An’ichi Miyagi (1931-2009) qu’il commença l’apprentissage du Goju-ryu (branche Shorei-ryu). Morio Higaonna, élève assidu, ne ratait aucun moment pour parfaire sa technique. A cette époque tous les anciens se sentaient concernés par la progression des plus jeunes élèves et Maître Higaonna a su profiter grandement de leur expérience. L’après-midi, il s’entraînait au collège pendant deux heures et le soir il poursuivait son éducation dans le jardin de Chojun Miyagi (1888-1953), fondateur du Goju-ryu... (En savoir plus)
Zamami-jima, île paradisiaque
Vers la fin du séjour, afin de prendre un peu de repos, nous décidâmes de passer une journée sur une des îles de l’archipel Kerama : Zamami. Des ferrys permettent d’y accéder depuis Naha en une ou deux heures selon le bateau. Nous prîmes donc le premier en partance pour Zamami pour profiter un maximum de cette journée de « farniente ». Journée toutefois assez courte puisque le soir, un cours nous attendait au Dojo de Maître Morio Higaonna au alentour de 19h.
Ayant eu la chance de voyager près d’un hublot j’ai pu prendre quelques photos du ciel. De là-haut, à 11 000 mètres d’altitude, tout défile lentement, très lentement, et pourtant le Boeing 787-8 qui nous ramenait vers Paris devait tourner au alentour de 900 km/h.
Voici un petit aide-mémoire de phrases en japonais
Hakama : C'est une longue jupe fendue. Tenue japonaise traditionnelle, surtout porté par les adeptes du Iai-do et Ken-jutsu ou Aïkido.
Hanshi :
Celui qui donne (maîtrise extérieure et intérieure unifiées).
Correspond au 9ème Dan minimum.
Ce dernier titre est le plus élevé : c'est le fameux Shihan. Celui qui a tout reçu et qui, à son tour peut donner. Il possède un caractère et une moralité exceptionnels. Il a une excellente compréhension des techniques, de l'histoire et de l'esprit du BUDO.
Kamishimo : Le Kamishimo (du japonais Kami : haut et Shimo : bas) est un vêtement traditionnel et cérémonial porté par les Samouraï japonais à partir de l'époque Kamakura jusqu'à l'époque Edo.
C'est un habit composé de deux pièces distinctes, généralement fabriquées à partir du même tissu, et porté par dessus le kimono : le Hakama, sorte de jupe-culotte ample à plis et le Kataginu, casaque à ailettes pliées très larges, sur laquelle l'emblème du clan auquel appartient le Samouraï est représenté.
Le Kamishimo est souvent porté lors des cérémonies ou des festivals de grandes écoles d'arts martiaux au Japon.
Kancho : Maître de la maison, titre lié au Bouddhisme Zen et attribué à l'abbé du monastère. C'est également l'autorité suprême du style dans certaines écoles d'arts martiaux. Correspond au titre de Shihan ou de Soke.
Katagami : Les katagami sont des pochoirs utilisés pour teindre des étoffes et y imprimer des motifs. Les katagami ont un grand rôle non seulement dans la culture japonaise mais aussi dans l’art occidental.
Le papier est le matériel de base du katagami. Un seul katagami est assez résistant pour teindre de vingt à trente tan. Les katagami devaient donc être réalisés dans un papier assez robuste, qui ne se déformait pas. On utilisait alors du papier japonais : le washi. Ce papier était obtenu en faisant bouillir de l'écorce de mûrier avec une solution végétale et des cendres. Cette mixture était alors réduite à l'état de pulpe puis mélangée à de la glu végétale. Le mélange était déposé sur des treillis rectangulaires. Les feuilles étaient alors pressées pour en extraire l'eau puis séchées au soleil. Pour créer un pochoir, il fallait assembler plusieurs de ces feuilles avec du jus de kaki (fruit). Enfin, 2 à 3 ans de repos étaient nécessaires pour finaliser la plaque qui servirait de pochoir.
Kyoshi : Il possède la maîtrise intérieure. Correspond aux 7ème et 8ème Dan et quelque fois 6ème Dan. Il a une connaissance approfondie des techniques et de la tradition des arts martiaux.
Obi : L'Obi est une ceinture servant à fermer les vêtements traditionnels japonais, tels que les Kimonos ou les vêtements d'entraînement (Keikogi, Karategi ou Judogi). Elle se présente sous la forme d'un ruban de tissu sans boucle ni fermoir qui se noue sur l'avant.
Pour fermer leur Kimono traditionnel, les femmes auront une ceinture de soie pouvant atteindre 4 mètres de long, qui se noue, serrée dans le dos. La forme du nœud varie selon les âges, les saisons et les occasions. Le Kimono traditionnel des hommes est aussi maintenu par un Obi mais de largeur plus petite.
Quelques types d'Obi :
- Maru-obi : ceinture caractérisée par des motifs courants sur l'intégralité des deux faces, il généralement réalisé en brocard de soie. D'une largeur moyenne de 33 cm pour une longueur comprise entre 360 et 450 cm, il s'agit du plus formel des Obi.
- Fukuro-obi : ceinture caractérisée par des motifs courants seulement sur les extrémités visibles de l'Obi lorsque ce dernier est noué. D’une largeur moyenne également de 33 cm pour une longueur comprise entre 360 et 450 cm, il s’agit d'un Obi formel généralement porté avec les kimono de type furisode.
- Heko-obi : ceinture faite de mousseline ou autres étoffes légère, cet Obi est réservé aux utilisations très informelles ou pour habiller les petites filles.
- Kaku-obi : fine ceinture généralement réservée au kimono d'hommes et aux arts martiaux.
Tan : Le tan est l'unité de longueur correspondant à la quantité de tissu nécessaire à la coupe d'un kimono.
Ces dernières définitions sont tirées du site : MITATE +
Furisode : Ce kimono fit son apparition au début de l'époque d'Edo où il était réservé aux enfants et aux adolescentes (jusqu'à 18 ans). Les manches longues symbolisaient déjà la jeunesse.
Il semblerait qu'à partir de cette époque, la coutume voulait que les jeunes filles de plus de 18 ans et celles qui allaient se marier, coupent et raccourcissent les manches de leur furisode qui devenait ainsi un tomesode. À travers ce geste symbolique, la jeune fille devenait ainsi une femme et la femme, une épouse. De plus, la jeune épouse conservait les manches coupées de son furisode pour confectionner un vêtement à son premier enfant.
De nos jours, occasionnellement, les jeunes femmes déjà mariées peuvent le vêtir mais il reste néanmoins le vêtement officiel de la jeune fille.
Les somptueux motifs brodés ou teints (thèmes saisonniers stylisés, faune et flore, paysages) et de couleurs vives qui couvrent l’ensemble du vêtement de soie en font un kimono d'exception.
La terminologie varie avec la longueur des manches:
- ôfurisode : 125 cm
- furisode : 114 cm
- chûfurisode : 87 à 106 cm
- kofurisode : 76 à 86 cm
Les plus fréquemment portés sont les chûfurisode (longueur des manches moyenne) lors d'événements comme le jour de la fête de la majorité (à 20 ans), la remise des diplômes universitaires, les mariages ou les soirées.
Haori : Le Haori est une veste qui se porte au quotidien au-dessus du kimono par les hommes et les femmes au cours de leurs sorties par temps froid.
Les deux pans du Haori ne se croisent pas (contrairement au kimono), mais se ferment sans se toucher à l'aide de deux cordelettes en soie aux coloris variés.
A l'origine, le Haori est un vêtement masculin.
On en trouve la première mention dans les documents historiques de la période Muromachi (1336-1573). Au cours des conflits incessants qui opposaient les puissants seigneurs (période Sengoku, 1477-1573), guerriers et généraux s'en faisaient volontiers une sorte de manteau passé sur leur cuirasse (Jinbaori). Richement décorés et de couleurs vives, ceux-ci symbolisaient le clan auquel les guerriers appartenaient. Des motifs inhabituels et audacieux furent brodés sur les Jinbaori en drap de laine importé de l'Occident. Des plumes décoratives étaient aussi communément utilisées.
Lorsque le Jinbaori perdit sa fonction d'uniforme militaire, il se transforma en une sorte de veste sans manches à l'encolure retournée et sur laquelle figurait un emblème familial (Kamon) dans le dos.
Hômongi : C’est LE kimono habillé des femmes mariées ou célibataires qui le portent à l’occasion du mariage d'un(e) ami(e), d’une cérémonie du thé ou d’une soirée, par exemple.
Il est apparu à la fin de l'époque de Taishô (1912-1926). Jusque-là, les femmes disposaient de kimonos très voyants ou très sobres mais avec les changements dus à la modernisation du pays, les besoins vestimentaires évoluèrent. C'est le grand magasin Mitsukoshi qui le premier mit en vente un nouveau genre, le hômonfuku (qui devint plus tard le Hômongi). Le succès fut immédiat et la mode se répandit rapidement.
La disposition des motifs est variée: soit ils couvrent uniquement les épaules, les manches et le bas du vêtement, soit ils constituent un superbe ensemble harmonieux et ininterrompu sur toute la surface du vêtement (les coutures respectant le mouvement du motif). Les symboles traditionnels (grue, tortue, phénix...) conviennent mieux aux événements officiels tandis que les dessins modernes ou la soie tsumugi s'adaptent plutôt aux soirées ou sorties.
Autrefois, il était orné de 3 blasons familiaux, mais de nos jours il est remplacé par un seul emblème (au milieu des omoplates) ou en est complètement dépourvu.
Komon : Les motifs sont teints à la main ou au pochoir (Katagami), le plus souvent. Ils sont de petite taille et répétés régulièrement sur toute la surface du vêtement (les éléments géométriques des dessins sont parfois si petits et réguliers que, vus à une distance de 2 ou 3 mètres, le tissu semble être uni).
Ce type de kimono est très pratique et se porte aisément au quotidien. En effet, le choix des accessoires et du Obi est plus aisé et moins strict que dans le cas des autres kimonos plus habillés où tout est codifié selon des règles précises. Il laisse ainsi une plus grande place à l'imagination. Rehaussé d’un élégant Obi et d'accessoires judicieusement choisis qui ajouteront une touche originale à l'ensemble, il est parfait pour une sortie, une réunion amicale ou une soirée théâtrale.
Les techniques de teinture sont nombreuses et offrent une gamme variée (Edokomon, Kagakomon, Kyôkomon, bingata, sarasagata, rôketsuzome, shiborizome...).
A l'origine, les motifs edokomon figuraient sur les vêtements des guerriers (kamishimo), et représentaient le fief auquel ils appartenaient, facilitant ainsi leur identification.
À partir de la moitié de la période d'Edo (1603-1868), les kimonos et les Haori de type « Komon » devinrent très à la mode parmi les gens du peuple et la diversité des dessins et motifs s'amplifia (plantes et animaux stylisés, éléments porte-bonheur, compositions donnant lieu à des jeux de mots...).
Noren : Le Noren est un court rideau en tissu, fendu en deux en son milieu avec, dans la majorité des cas, une inscription dessus reflétant le type de commerce devant lequel il se trouve. On en voit aussi quelque fois à l'intérieur des maisons japonaises. Ces rideaux fendus et typiquement japonais, permettent d'être franchis en toute simplicité tout en conservant une certaine intimité.
Tomesode ou Kurotomesode. C'est le plus habillé de tous les kimonos.
Seules les femmes mariées le portent, lors de la cérémonie de mariage d'un enfant ou d’un parent proche par exemple. Entièrement noir avec des motifs continus brodés (aux fils d'or et d’argent) et/ou teints, limités à sa partie inférieure, il est ponctué par 5 emblèmes familiaux (kamon) blancs, placés traditionnellement entre les omoplates, sur les deux manches et à l'avant, de chaque côté, sur le haut de la poitrine.
C'est à partir du début du 19e siècle que le kurotomesode prit sa forme actuelle et que son usage se répandit. Il se porte avec un Maru-obi ou Fukuro-obi , moins lourd et plus maniable, ornés de motifs classiques traditionnels et richement brodés. Juban (sous-kimono), Obi-age (fine ceinture en soie, satin, rayonne, viscose...), faux-col et petites accessoires sont blancs.
Tsukesage : Ce kimono est parfois difficile à distinguer du « Hômongi » qu’il peut remplacer mais il convient également à l'occasion d'événements moins conventionnels (là où le « Hômongi » serait trop habillé).
De plus, la sobriété des couleurs en font un "must" des participantes à la cérémonie du thé.
Les motifs, parfois absents au niveau de l'encolure, restent plus discrets et n'offrent pas cette unité harmonieuse ininterrompue sur toute la surface comme c'est le cas pour le « Hômongi ».
Les motifs de l'ensemble sont tous orientés dans le même sens, à partir du bas du vêtement, vers les épaules (autrement dit les motifs situés à l'avant et à l'arrière du kimono regardent toujours vers le haut et ne sont jamais renversés, même chose pour les manches). Pour ce faire, les motifs ne sont pas teints une fois le montage du kimono (blanc) terminé comme pour le « Hômongi ».
Ici, les thèmes décoratifs sont reportés sur le tissu avant le montage du vêtement. Ils sont également conçus et dessinés de façon à ne pas être entravés par les coutures.
Ce vêtement fut imaginé au cours de la seconde guerre mondiale afin de remplacer le « Hômongi », alors trop luxueux et trop voyant. Sa popularité ne s’est pas démentie par la suite.
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