Ki | Il n'est pas facile de décrire ce qu'est le Ki. Il est coutume de le traduire par « Energie vitale » ou « souffle de vie ». Le Ki est l'accumulation d'une puissance explosive qui, en un instant infinitésimale va déferler sur, ou plutôt dans l'adversaire. |
Hon | Ce sont les bases ou fondamentaux |
Kihon | Signifie littéralement, « l'énergie de base » mais indique en générale le travail des bases de tout art martial. |
Les Kihon sont donc les bases des Budo. Les Kihon sont différenciés en plusieurs rubriques : techniques, postures et déplacements de base. Ils correspondent à la première étape dans l'apprentissage du combat, car c'est bien de cela dont il s'agit : devenir un véritable combattant. Ils vont évoluer avec l'apprentissage des Kata, des Bunkai puis des Kumite.
L'apprentissage des techniques passe donc par plusieurs étapes. Le travail en solitaire, ou Kihon, n'est en est que la première phase. Elle va permettre d'en comprendre les rouages pour une exécution efficace ultérieure. Le polissage est une affaire de temps mais comme nous ne sommes pas pressés, tout est pour le mieux.
Le pourquoi de cette phase est souvent difficile à comprendre. Nous sommes censés pratiquer un Art dit « Martial » et le but d'un travail en solitaire est souvent perçu comme une perte de temps. La confrontation a meilleure publicité, surtout auprès d'un jeune public. L'apprentissage ne s'en trouve que plus difficile. Les positions, déplacements et techniques sont souvent réalisés de façon approximative et, quand la mise en pratique survient, les difficultés vont bon train. L'enseignant, sans relâche, tente de réduire au maximum les dérives mais force est de constater que seuls quelques élèves parviendront à saisir les subtilités du Kihon.
A une époque pas si lointaine, l'apprentissage ne passait pas par des explications grandiloquentes, chaque sujet abordé était à l'appréciation de chacun. Travail, travail, travail étaient les trois mots clés pour saisir ce que l'enseignant souhaitait faire passer. Les élèves assimilaient l'enseignement au fur et à mesure de leur évolution et devenaient, bien plus tard, des maîtres ou... toujours des élèves.
L'étude à partir de Kihon est relativement récente. Maître Gichin Funakoshi, dans la première moitié du XXème siècle, « mit un terme » à l'apprentissage du Karate par les seuls Kata et leurs applications pratiques. Il jugea bon d'introduire dans l'enseignement ce type de travail ou la répétition des mouvements et des positions permettait de renforcer l'élève et polir sa technique jusqu'à la perfection.
Le Kihon donc, nous surprend en plein travail en solitaire. Pas d'autres contraintes que soi-même pour parfaire nos positions basses, coordonner notre respiration abdominale et l'exécution des techniques, développer la vitesse de déplacement, analyser notre travail d'un œil critique afin de tenter de faire mieux, enchaînement après enchaînement.
Une réflexion de Sensei Taiji Kase sur la pratique des Budo me semble tout à fait appropriée au sujet de cette page (tirée du magazine Budo International de février 2001).
L'un des aspects les plus importants dans la pratique de n'importe quel art du Budo, ce sont les répétitions de techniques ou de combinaisons. Mais, celles-ci ne doivent pas être faites n'importe comment. Ainsi, lorsque quelqu'un répète souvent une technique ou un mouvement déterminé, par exemple, 500, 1 000 ou 10 000 répétitions de Tsuki (coup direct du poing), il doit regarder vers l'intérieur et percevoir ses sensations, car il n'y a eu sûrement que deux ou trois des Tsuki qui ont été corrects (vitesse, puissance, emplacement), autrement dit efficaces. Et seules ces deux ou trois répétitions sont importantes, ce sont de celles-là seulement dont nous devons nous rappeler. Pour cela, il faut être très réceptifs et sentir le moment où le mouvement a été bien fait, regarder à l'intérieur et enregistrer cette sensation avec l'esprit et le corps. Ensuite, il faut se demander: pourquoi à ce moment, l'ai-je fait mieux que les autres fois? C'est le saut du quantitatif (quantité) au qualitatif (qualité). C'est cela qui est véritablement important dans le processus d'apprentissage: comment passer d'un niveau à un autre. La prochaine fois que vous pratiquez cette technique ou une autre, vous devez essayer de vous souvenir de ces sensations afin que ces techniques puissent être réalisées successivement avec cette sensation. De cette manière, en peut-être cent répétitions seulement, vous parviendrez à en réussir deux ou trois. Ainsi, vous avancez de plus en plus vite et vous pouvez étendre les sensations correctes et bonnes à un plus grand nombre de techniques. C'est une des clés pour avancer. Il ne suffit pas de réaliser pendant 30, 40 ou 50 ans toujours le même mouvement, des milliers de répétitions sans percevoir ou sans se rendre compte de ce qui se passe dans notre corps, sans améliorer la qualité de nos techniques et en étant confiant exclusivement dans les répétitions. Ça ne suffit pas, il faut chercher quelle a été la technique correcte, qu'est-ce que vous avez senti et travailler avec cette sensation.
Il n'y a pas vraiment de limite à l'élaboration d'un Kihon. Du plus simple au plus compliqué, seul l'imagination de l'enseignant fait la différence. Les techniques peuvent être extraites des Kata ou du chapeau de l'artiste martial. Le premier cas est un moyen comme un autre de faciliter la mémorisation des séquences qui s'intégreront aisément aux formes futures. Le second est d'amener les débutants à apprendre les fondements, les racines de leur discipline et d'en apporter la compréhension, la finalité aux initiés.
Pour atteindre ses objectifs de cours, l'enseignant choisit ses séquences avec circonspection et utilise éventuellement une large panoplie d'ustensiles spécifiques ou improvisés.
Kihon sur place
Permet une maîtrise de la technique sans se préoccuper d'éventuel déplacement. Il met en évidence le travail du Hara, des hanches, des membres, de la respiration,... mais également de la protection articulaire (éviter toute hyperextension provocant des traumatismes parfois critiques telle la rupture des ligaments croisés du genou). |
Kihon en avançant
L'exécution de combinaisons plus ou moins complexes de techniques en déplacement linéaire permet de bien appréhender le placement des pieds et du corps en général. L'écartement des pieds, la hauteur des hanches doivent être respectés entre chaque pas. La recherche de la fluidité et de la précision du déplacement est une quête permanente. Le Kime interviendra au moment précis de la stabilisation du corps et de l'aboutissement de la technique. |
Kihon en reculant
L'incertitude des déplacements arrière est toujours source de malaise et les trajectoires et positions en pâtissent bien souvent. Ce travail met en évidence les faiblesses de la vision et nos propres limites sur la gestion de l'espace. Le Dojo, « vert pâturage » privilégié ou nul obstacle ne vient normalement perturber nos déplacements, devrait pourtant nous permettre d'appréhender ces principes plus facilement. Nous n'évoluons pas, comme certains ou certaines gymnastes, sur une poutre de 10 cm de largeur et pourtant, une simple ligne tracée au sol nous embarrasse déjà. Certaines écoles de Wushu (Shaolin ou dérivées) font travailler l'équilibre de leurs adeptes en les faisant courir sur des petits murets ou les faisant se déplacer sur des poteaux de bois. Ne rêvons pas, les structures de nos Dojo ne nous le permettraient pas et je doute fort que l'assurance Fédérale prendrait en charge ce genre de « débordement artistique ». |
Kihon multidirectionnel
Nous abordons ici la variation des appuis et la précision de nos techniques sur des adversaires imaginaires en mouvement. La visualisation de nos actions et surtout du pourquoi de nos actions devient importante à ce stade afin de maitriser les angles de blocage(s)/attaque(s), le niveau d'exécution de nos techniques et la bonne application du Kime. |
Travail sur cible
Cette forme de Kihon est apparue au passage des premiers Dan il y a quelques années. Je peux supposer que la précision des techniques des Karateka était en perte de vitesse. |
Kihon-kumite
Ces assauts conventionnels vont mettre en évidence les nombreux principes qui sont la base du combat. |
Kihon et équipements
Le matériel d'entrainement est aussi nombreux qu'hétéroclite. C'est souvent une affaire personnelle et chacun s'équipe comme il peut pour parfaire son éducation sportive ou « martiale ». Fini le temps des Geta (mon cher David) et des Nigiri-game, le matériel est aujourd'hui de plus en plus sophistiqué et, aussi, de plus en plus cher. L'électronique a remplacé bien des sensations. Revoyons nos classiques : Karate-kid ou Rocky pour le retour au naturel. |
Budo : « Voie du combat » ou « voie du guerrier ». De BU = martial et DO = Voie. Désigne l'ensemble des arts martiaux japonais pratiqués en tant que Voies (Do ou Michi) éthiques, chemin de perfectionnement de l'homme en quête de soi-même.
Dojo : Un Dojo est un “ Lieu où l'on s'éveille par l'étude et par l'enseignement ”. Il est consacré à la pratique des Budo ou à la méditation. Pour plus d'information, se référer à la page du Dojo.
Hara : Ou « Tanden ». Selon la tradition japonaise il est la source principale du souffle vital. Situé à 2 cm sous le nombril, il correspond également au centre de gravité du corps. L'énergie humaine y est emmagasinée, et c'est de là que doit partir l'impulsion nécessaire à tous les déplacements et techniques.
Kime : « Kime » signifie « énergie pénétrante ». La libération de cette énergie va se produire au moment bref et intense de la contraction générale du corps à l'instant précis de l'impact. C'est grâce à cette contraction, rendant le corps aussi « dur qu'un bloc de béton », que la puissance développée par la technique va se propager dans la cible.
Nigiri-game : Il s'agit de jarres en terre cuite disposant d'un col large que l'on agrippe avec les doigts. Initialement elles sont utilisées vides puis par la suite on y ajoute chaque jour un peu de sable ou de riz. Cet outil permet de développer les saisies ainsi que l'équilibre et le relâchement des épaules.
Shaolin : Prestigieuse école de boxe chinoise de la province du Henan, au pied du Mont Shaoshi de la chaîne des montagnes Songshan. C'est dans un monastère du 6ème siècle, « monastère de la Jeune Forêt », que l'illustre Bodhidharma, revenant de l'Inde, s'installa quelques temps et enseigna aux moines la doctrine du Bouddhisme Chan et, vraisemblablement, les « 18 mains de Lo-Han » qui serait l'ancêtre des premières techniques de combat à main nue. Selon la légende, tous les arts martiaux d'Extrême-Orient descendraient donc de cette boxe chinoise (Kung-fu). L'Okinawa-te, d'où provient le Karate-Do, n'y ferait pas exception.
Geta : Sandales en bois surélevées sur deux taquets de bois et tenues aux pieds par des lanières de tissu passant entre le gros orteil et les autres doigts de pied. Se porte traditionnellement avec le Kimono.
Pour l'entrainement, il en existe également en fonte (Tetsu-geta). Elles permettent le renforcement des jambes dans l'exécution des coups de pied.
Wushu : De « Wu » signifiant « bravoure » et de « Shu » signifiant « Art ». Wushu peut donc être interprété comme l'« Art de la bravoure ». C'est un Art martial chinois qui est plus connu sous le terme de « Kung-fu ». Les nombreuses écoles (plus de 400) ne permettent que très difficilement une unification fédérale de la pratique. Elles sont cependant divisées en deux grandes familles. L'une, regroupe les formes internes (Nei-jia) faisant référence au style du mont Wudang (Kung-fu de la province de Hubei) et l'autre, les formes externes (Wai-jia) ayant Shaolin (kung-fu de la province du Henan) comme référant.
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