Maître Funakoshi Le Dojo-kun
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A taureau... Pourquoi esquiver ? Tout un Art Les esquives Terminologie

Les Esquives (Kawashi)

Les taureaux ont toujours fascinés les guerriers. Ils symbolisent depuis la préhistoire la force, la virilité, l'impétuosité et le courage. Quoi de plus « naturel » que le défier sur son propre terrain. Les histoires de combats entre cet animal mythique et les hommes tapissent le ciel de nos légendes, de notre réalité et les Arts Martiaux regorgent de ces prouesses.

Au 19ème siècle, Sokon Matsumura (1800-1896), fondateur d'une véritable école de Karate okinawaien, terrassa d'un seul coup de poing, un de ces nobles mastodontes à Aizo-Shuri. Ce fait historique est tout de même complété par une révélation importante. Une semaine avant la rencontre, Matsumura, vêtu de la même façon, alla visiter chaque jour l'animal pour le tourmenter. Le taureau avait pris l'habitude de le craindre et le jour J, ce fut un animal quelque peu amoindri qui lui fit face dans l'arène. Ceci dit, le coup de Sokon Matsumura ne devait pas être tendre pour l'abattre de son simple poing.

Il est à noter que ce type d'anecdote n'était pas rare sur Okinawa. Cette pratique y était très répandue depuis fort longtemps.

Plus proche de nous, Sosai Masutatsu Oyama (1923-1994), fondateur du Karate Kyokushin, est entré dans la légende en affrontant 52 taureaux, dont trois, moururent sous son poing. Il se contenta de briser les cornes des autres.

Ces hommes d'exceptions ont marqué l'histoire du Karate à jamais, mais ils restent cependant une minorité.

Le Karateka « Shotokan » possède de puissantes assises qui lui permettent de contrer de nombreuses attaques de poings ou de pieds sans bouger d'un iota. Cependant, passé le stade d'une confiance démesurée en soi (mon égo est mon maître), il faut bien se rendre à l'évidence que dans un combat, rester sur place est impossible pour le commun des mortels que nous sommes (Matrix où te caches-tu ?). C'est à ce moment que l'esquive vient à notre secours sous des formes très variées. Avec les armes cela devient une nécessité.

Les déplacements font partie de cette stratégie d'évitement. Se positionner de façon à rendre une frappe adverse moins évidente ou, face à un groupe important d'individus, faire en sorte qu'ils se gênent mutuellement et de n'avoir qu'un minimum d'agresseurs potentiels à la fois. Dans cette dernière situation, la mobilité est notre meilleur atout.

L'esquive ne doit pas être une fuite. A ce stade, le danger devient plus important et provient essentiellement de nous, de notre esprit qui se trouble, qui ne peut plus faire face de façon cohérente.

Remarque : si la fuite peut être effectuée avant toute confrontation et qu'elle ne nuise à personne, c'est la meilleure stratégie sinon elle n'a pas sa place.

L'esquive doit intervenir au moment où l'adversaire est convaincu que sa technique est imparable. C'est-à-dire in-extrémis. Cela demande beaucoup de travail sur soi et la technique n'est pas seule en cause. Le Kihon à deux, pour peu que les partenaires soient honnêtes, amène progressivement les élèves vers cet état d'esprit. Les assauts répétés permettent d'affiner notre déplacement, de contrôler petit à petit le stress qui tend à nous faire bloquer ou dévier les frappes souvent trop loin pour des contre-attaques efficaces. De l'esquive initiale en absorption (recul du corps), nous arriverons à l'esquive par anticipation (en avançant). Cette dernière permet de contrer alors que la technique adverse n'en est encore qu'à son « balbutiement » donc n'a pas atteint son seuil maximal de puissance. Un simple contrôle (ou pas) du bras ou de la jambe suffit souvent et toute notre énergie va être canalisée dans notre propre frappe. Une différence importante existe entre ces deux formes d'évitement. Dans la première notre contre-attaque va frapper un adversaire contracté, soit sous l'effet du choc occasionné par notre blocage, soit simplement parce qu'il a amené sa technique à son terme alors que dans la seconde, notre contre va le cueillir en plein déplacement c'est-à-dire en phase de décontraction (moment privilégié pour un résultat optimum).

Toute esquive peut, ou pas, être accompagnée d'un déplacement. Le retrait de la tête sur un coup de poing, l'abaissement du centre de gravité, le recul d'une épaule, la rotation des hanches faisant pivoter le buste et laissant se poursuivre la trajectoire de la frappe adverse sont considérés comme des évitements qui permettent de rester proche de l'autre pour agir rapidement. Une bonne perception du mouvement est nécessaire pour se soustraire de cette façon à la ligne de frappe. Sur des coups successifs, un déplacement devient indispensable pour « enrayer » la salve rivale.

Chaque mouvement a cependant un coût énergétique qu'il est bon de ne pas négliger. Effectuer un blocage vif, puissant, en demande une grande quantité. La frappe qui suit cette interception va en demander encore un peu plus en espérant qu'il en reste assez pour être efficace. Que dire d'un second blocage voire d'un troisième avant toute riposte...
S'il est vrai que cette énergie est renouvelable, elle nécessite tout de même un laps de temps, plus ou moins long en fonction de la disposition du combattant, pour « refaire le plein ». Prendre le temps de « souffler » fait partie intégrante de la stratégie de combat afin de recharger ses batteries.

L'évitement minimise cette dépense énergétique et d'autre part force souvent l'adversaire à puiser davantage dans ses ressources pour retrouver son équilibre ou simplement faire face à la situation inattendue.
Une riposte, adaptée à la distance, doit intervenir rapidement, voire simultanément à l'esquive. Si cette dernière est effectuée sur l'extérieur de l'attaque, l'adversaire n'aura pas la possibilité de contrecarrer facilement l'action et permettra, entre autres, de nombreuses techniques d'immobilisation.

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Les Termes génériques

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Les Esquives

L'esquive est une arme redoutable. Si, dans un premier temps, elle renforce l'agressivité de l'autre, elle tend rapidement à l'épuiser davantage. Elle prend des formes multiples mais si un déplacement l'accompagne, ce dernier doit être de faible amplitude afin de gagner en vitesse de réaction et concentrer toute son énergie sur le contre.

Voici un très faible panel de ces esquives.

Ashi-fumikae Hiki-uke Hiraki-uke
  Ashi-fumikae

C'est une esquive effectuée par le recul de la jambe avant suivi immédiatement par l'avancée de l'autre pied. Un contrôle de la technique adverse peu intervenir pendant la première phase du déplacement et le contre est porté pendant le sursaut vers l'avant, soit en coup direct, soit en mouvement fouetté.

  Hiki-uke

C'est une esquive avec retrait de la jambe avant, tout en contrôlant l'attaque adverse de la main ou du bras. La riposte peut être ensuite effectuée en bondissant vers l'avant grâce à la tension exercée sur la jambe arrière (effet ressort).

  Hiraki-uke

C'est une esquive effectuée sur le côté par déplacement latéral d'un pied. Ceci permet de sortir simplement et rapidement de la ligne de frappe adverse.

   

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Terminologie

Kihon: Entraînement de base des Arts Martiaux traditionnels. Les techniques, positions et déplacement sont généralement étudiés dans « le vide » sans partenaire.

Kyokushin : Style de Karate créé par Masutatsu Oyama en 1964. Kyokushin signifie en japonais « école de la vérité ultime ». Il fut développé à partir des techniques du Karate japonais. Le Kyokushin est un Karate de Full-contact, qui met l'accent sur l'efficacité en combat réel. Il se démarque par une recherche d'efficacité au combat alliant des coups directs et lourds. La devise du Kyokushin est « Un coup, une victoire ».

Shotokan : « Ecole de la maison de Shoto ». Shoto étant le nom de plume de son créateur : Gichin Funakoshi. C'est un des 4 styles majeurs de Karate avec le Wado-ryu, le Shito-ryu et le Goju-ryu. Gichin Funakoshi le créa au environ de 1920 à partir du Shuri-te d'Okinawa. Le Shotokan-ryu (ou Shotokan) est encore aujourd'hui le style le plus rependu à travers le monde.

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