Maître Funakoshi Le Dojo-kun
La Tête Le Corps Le Bras La Main La Jambe
Le Pied Autres Les zones fragiles Terminologie

Les armes naturelles du corps humain

Il me sera très difficile de dessiner de façon exhaustive la cartographie des armes naturelles de notre corps (Shizen-ken). Chaque centimètre (externe) de celui-ci est susceptible de servir en fonction de ce que l'on veut faire : frapper, pousser, tirer, tordre, écraser, broyer, presser, projeter, balayer, fouetter, luxer, pincer, déchirer, arracher, démettre, casser, griffer, crever, étouffer, paralyser...

Cependant voici une liste des principales, répertoriées par ensemble.

La tête (Atama)

Si la tête est tout à fait utilisable comme arme naturelle, il convient de l'utiliser avec précaution. Chaque choc, provoqué ou non, à la tête fait perdre une partie de son capital neurone. Ce serait au environ de 5 000 par choc qui viennent s'ajouter aux 20 000 quotidiennement perdus chez l'adulte. Même si le nombre paraît dérisoire à côté de nos 100 milliard de neurones, il me semble opportun de ne pas les négliger. D'autre part utiliser les différentes parties de la tête comme bélier nécessite un excellent entraînement de durcissement des éléments frappants et des muscles du cou. Sinon gare aux maux de tête...

Hitai Le front (Hitai ou Sento)

C'est le fameux « coup de boule ». Les résultats sont assez spectaculaires mais il est cependant essentiel d'avoir une bonne habitude de ce type de frappe.

côtés du crâne Les côtés proéminents du crâne (Zugaikotsu no medatsu sokumen)

Comme le front, ces parties peuvent être utilisées pour des frappes latérales sur le nez, menton,... ou pour exercer des pressions sur des zones fragiles de l'adversaire.

Kotobu L'arrière de la tête - occiput (Kotobu)

C'est une bonne technique pour se défaire d'une saisie arrière à deux bras. Le nez de l'agresseur, non avisé, est alors la cible privilégiée.

Ago Le menton (Ago)

Le menton est par nature assez fragile aux chocs cependant, de par sa forme et sa dureté, il est tout à fait approprié pour exercer des pressions fortes sur des points stratégiques disséminés un peu partout sur le corps humain.

Les dents (Ha)

Si mordre, autre que notre nourriture, n'est plus un acte naturel chez l'adulte, les dents sont des armes efficacement douloureuses pour nous défaire de situations parfois tragiques. Les morsures concernent absolument toutes les parties du corps.

Général

En général, toute partie formant une excroissance : oreilles, nez, pommettes, mâchoires... peut être utilisée comme point de pression. Il suffit de bien choisir sa cible.

Haut de page

Le corps (Mi)

Le corps (la partie entre le bassin et le cou) est assez peu utilisé de manière offensive. Certaines personnes, ayant pu développer sa résistance, l'utiliseront comme bouclier pour absorber, contrer les impacts de pieds ou poings mais quelques parties, très difficiles à muscler resteront cependant « fragiles » à des types de frappe particulières. Lors de « tabassage », ramassé en boule et bras en protection de la tête, c'est notre corps qui supportera tant bien que mal la ruée de coups (pied, poings, matraque, batte de baseball,...) en espérant que la « correction » soit le seul but... Cependant, il peut ne pas être inactif dans la défensive.

Les pectoraux (Munekin)

Voici deux exemples d'utilisations possibles :
1) Repousser un adversaire.
2) Se défaire d'une saisie arrière des 2 bras. Gonfler le torse puis le relâcher brutalement. Le vide créé par le passage rapide à ces 2 états permet un dégagement suffisant des bras pour agir.

Dans certains systèmes de combats russes, leur élasticité et mobilité permettent de dévier les attaques de couteaux.

Le ventre (Hara)

Permet de repousser un adversaire. Soit de façon directe mais également de façon indirecte. Sur un coup de pied au ventre, pousser celui-ci vers l'avant aura 2 effets :
1)- durcir les abdominaux donc minimiser le choc.
2)- effet du ballon contre un mur qui repousse le pied et déstabilise voire repousse l'adversaire.

Les omoplates
Buredo ou Kenkoukotsu
Les omoplates (Buredo ou Kenkoukotsu)

Partie du dos suffisamment dure pour exercer une zone de pression. Leur mobilité, même réduite, offre également d'autres possibilités.

Les côtes (Rokkotsu)

L'élasticité des côtes donne au torse toute sa mobilité multidirectionnelle. Son expansion et contraction subite peut être utilisé pour se défaire d'une forte immobilisation arrière des deux bras.

Général

Certains muscles sont plus appropriés que d'autres pour encaisser des frappes. Apprendre à les contracter au bon moment, ou les utiliser comme « bouclier » à la place d'autres parties visées peut permettre de conserver quelques ressources pour inverser la tendance. Ceci implique une excellente gestion de son corps, une bonne mobilité et une vision assez claire de son espace proche. L'esquive du buste est également une des « armes » à privilégier contre les attaques directes à ce niveau. Elle permet de rester « à distance » d'éventuelles ripostes, d'orienter les déplacements de ou des autres, de déstabiliser leur conviction.

Haut de page

Le bras (Wan)

Le bras, dans sa totalité, peut être utilisé pour les étranglements, verrouillés ou non, mais également pour des blocages d'urgence. Bras et avant-bras fortement repliés contre soi forme un bouclier puissant contre des attaques de pieds ou de coup de poings standards. Attention cependant aux blocages directs contre les coups de pied, la résistance des jambes est bien supérieure à celle des bras.

Kata
Kata
L'épaule (Kata)

Permet de repousser, projeter un adversaire. Selon le cas, par une remontée brusque, elle peut être utilisée pour frapper au menton.

Empi
Empi
Le coude (Empi) Empi
Empi

C'est une arme très puissante qui peut être utilisée dans toutes les directions et frapper n'importe où. Le coude n'a pas besoin, comme la plupart des autres armes naturelles, de préparation particulière ou d'endurcissement. C'est une arme à privilégier pour le néophyte.

L'inconvénient majeur, il s'utilise en combat rapproché...

Naiwan
Naiwan
Le côté interne de l'avant-bras (Nai-wan)

Cette partie du bras (côté du pouce) est utilisée essentiellement dans les blocages d'attaque de poing ou de pied avec ou non un déplacement latéral. Le poignet, le coude ou les genoux adverses seront des cibles de choix. De nombreuses applications défensives et offensives sont possibles.
Sur des techniques à un niveau moyen c'est dans un mouvement intérieur-extérieur que le blocage s'exécutera et extérieur-intérieur, avec esquive, pour des attaques en dessous de la ceinture. Cette dernière forme peut, dans certains cas, s'avérer particulièrement riche en enchaînements sur des attaques au corps.

Gaiwan
Gaiwan
Le côté externe de l'avant-bras (Gai-wan)

Cette partie du bras (côté du petit doigt) est utilisée essentiellement dans les blocages d'attaque de poing avec ou sans déplacement latéral. Pour le blocage de certaines attaques de pieds il peut également être utilisé en technique « brossée » car les chocs de ce type sont très importants et les bras sont en général moins solides que les tibias. Cette partie interne peut également être utilisée en frappe remontante au menton, au cou (au niveau des artères carotides), sous le nez ou en frappe descendante à la base des cervicales. Elle peut être utilisée également pour exécuter une clé de bras sans monopoliser les mains...

Haiwan
Haiwan
Le dos de l'avant-bras (Hai-wan)

De nombreuses applications sont propres à cette partie de l'avant-bras. Nous l'utiliserons essentiellement pour des blocages de techniques circulaires pieds/poings au visage et sur quelques formes d'attaques directes hautes du poing. Pour ce dernier cas un déplacement latéral s'impose. Rapide d'exécution et sans préparation préalable, il serait plutôt destiné aux blocages d'urgence. Son utilisation pour stopper des coups de pieds de niveau bas, n'est pas recommandée car la position du bras et de l'articulation du coude ne permet pas une bonne absorption du choc. En blocage brossé, il permet des contres rapides effectués avec le même membre. D'autres blocages, dits en croix, sont excellents pour les attaques de niveaux hauts et bas mais malheureusement monopolisent les deux bras, limitant ainsi notre propre sécurité. A partir de ce type de technique, un apprentissage de contres ou arm-locks très réactifs est nécessaire.

Les frappes avec le dos de l'avant-bras est tout à fait possible sur de nombreuses parties du corps avec peut-être une petite préférence en coup remontant au menton.

Shuwan
Shuwan
La partie antérieure de l'avant-bras (Shu-wan)

Même si cette partie peut être utilisée dans quelques blocages ou frappes, il vaut mieux éviter de le faire car sur cette face se situent, pratiquement à fleur de peau, les veines et artères principales de l'avant-bras, les nerfs moteurs sensitifs et les tendons fléchisseurs de la main. La peau, très fine de ce côté, offre également une très faible protection.

Shu-wan est également classé parmi les zones fragiles du corps humain.

Haut de page

La main (Te)

La main est l'arme par excellence. A elle seule, elle possède au moins une vingtaine de zones de frappe, plus efficace les unes que les autres. La frappe systématique à poing fermé chez les Budoka est somme toute assez récente. C'est le développement des joutes en compétition qui est en partie responsable de cette pratique. Les attaques mains ouvertes étaient jugées beaucoup trop dangereuses pour être conservées dans ce type de rencontre.

Seiken
Seiken
Le poing fermé (Seiken) ou (Shoken) ou (Hon-ken) ou (Kobushi)

C'est le poing fondamental. Même si c'est le mouvement réflexe de toute personne (homme) qui désire en découdre, le poing n'est certainement pas la meilleure arme que nous possédions. La puissance rassurante qu'elle représente est toute relative et le nombre impressionnant de poings « cassés », « foulés » ou en mauvais état en disent long. Il est très difficile, dans la précipitation de l'action, de bien positionner son poing pour frapper sans risque. Un très très long apprentissage est nécessaire et les entraînements basés sur les joutes sportives n'en favorisent pas l'accès. D'autre part les contractions musculaires occasionnées par le poing serré ralentissent au centuple la vitesse d'exécution donc la puissance à l'impact.
L'effet psychologique produit sur l'autre (non aguerri) peut éventuellement peser sur la balance mais, contrairement aux frappes mains ouvertes, il est extrêmement rare qu'un seul coup de poing mette quelqu'un hors de combat.

Moralité : il vaut mieux se méfier du combattant qui vous présente ses mains ouvertes que celui qui s'excite avec les poings serrés...

Kentos
Kentos
Les têtes de phalanges (Kentos)

Les Kentos sont les têtes d'articulation de l'index et du majeur et sont utilisés dans les principales frappes de base du poing.

La dureté et la surface réduite de cette zone permet des frappes puissantes. Le dessus du poignet doit être dans le prolongement de l'avant-bras (l'os métacarpien de l'index doit être parfaitement dans le prolongement du radius de l'avant-bras) et la surface de frappe est perpendiculaire à la direction de l'attaque.

Voici les deux façons de fermer le poing. La première est celle utilisée aujourd'hui par la plupart des pratiquants. C'est aussi la plus facile à réaliser lors des frappes rapide. Elle est «  presque naturelle ». La seconde, montre la position de l'index et le verrouillage du poing effectué par le pouce. Les phalanges intermédiaire et distale de l'index restent rectilignes. La dernière phalange (distale) presse fortement la base du pouce.

Kentos
Kentos

Observez l'alignement des quatre pointes formées par les têtes de phalanges de l'index et du majeur. Sur la photo n°1, ces quatre éminences sont désordonnées alors que sur la photo n° 2 elles sont parfaitement alignées.
Cette dernière façon de fermer son poing permet des frappes puissantes avec un minimum de risque de se blesser la main. Mais ce placement spécifique de l'index demande un bon entraînement préalable.

Uraken
Uraken
Le revers de poing (Uraken)

La surface de frappe est la partie supérieure des deux Kentos. La percussion peut être frappée ou fouettée.
C'est une technique nécessitant un armement décelable par quelqu'un d'aguerri mais elle est cependant rapide et efficace et trouve de nombreuses zones d'application. Le visage est tout de même la cible de prédilection.

Tettsui
Tettsui
Le marteau de poing (Tettsui)

Traduit le plus souvent par « marteau de fer ». Les frappes sont multidirectionnelles et les articulations sont des zones privilégiées. Cette partie du poing ne nécessite pas de préparation particulière pour des frappes puissantes.
Le blocage d'un coup de poing effectué avec cette partie de la main sur le coude adverse est très dissuasif. Les coups portés un peu partout sur le corps sont assez douloureux.

Ura-Tettsui
Ura-Tettsui
Le poing intérieur côté pouce (Ura-Tettsui)

Revers du marteau de fer. L'utilisation de cette partie de la main n'est pas très courante. Le visage, le ventre ou le bas ventre sont des cibles potentielles.

Il est très important de frapper avec le bras légèrement fléchit au moment de l'impact sinon, la pression exercée sur le coude risque de vous provoquer quelques traumatismes articulaires douloureux.

Hiraken
Hiraken
Le poing plat (Hira-ken)

Les doigts de la main sont pliés au niveau des articulations entre les premières et secondes phalanges (articulations inter phalangiennes proximales) et leurs extrémités pressent la paume. La frappe est donc effectuée avec le plat formé par la seconde phalange. Ce type de frappe nécessite un entraînement spécifique.

Ryuto-ken
Ryuto-ken
Le poing « tête de dragon » (Ryuto-ken)

Quel joli nom. C'est une variante de l'Hira-ken ou la frappe ne s'effectue plus avec le plat des avant-dernières phalanges mais avec la tête des articulations entre les deuxième et troisième phalanges. Le pouce est logé à l'intérieur du poing afin de renforcer la résistance de l'ensemble. Ce type de frappe nécessite également un entraînement spécifique.

Ryuto-ken
Ryuto-ken
Ippon-ken
Ippon-ken
Le poing à une phalange, index replié (Ippon-ken)

Ceci est la première manière d'atteindre une cible (humaine) sur des points précis, les fameux points vitaux. Facile à mettre en place rapidement, il permet d'optimiser la puissance du coup. La pression effectuée par le pouce sur l'index donne à la partie frappante une rigidité suffisante contre les blessures.

Ippon-ken
Ippon-ken
Nakadaka Ippon-ken
Nakadaka Ippon-ken
Le poing à une phalange, majeur replié (Nakadaka-Ippon-ken)

Cette façon nommé le « poing démon » est utilisé essentiellement pour toucher les points vitaux sous forme de pression, torsion ou frappe.

Le placement correct de l'index et le verrouillage adéquat demande toutefois un bon entraînement. L'avantage de ce type de frappe réside dans la répartition de la puissance développée en un seul point donc avec un maximum d'efficacité. Cependant l'attaque précise sur ces fameux points vitaux ne nécessite que rarement une énorme puissance.

Shuto
Shuto
Le sabre externe de la main (Shuto)

Après le poing fermé, c'est certainement l'arme naturelle de la main la plus connue. Effectivement « le coup du lapin » est effectué avec cette partie. Son efficacité n'est pas à démontrer et même si son renforcement donne plus d'efficacité, le néophyte y trouvera un allié précieux pour sa défense multidirectionnelle. La puissance à l'impact est directement liée à la trajectoire longue et circulaire favorisant une accélération quasi constante jusqu'à l'objectif. D'autres facteurs, dont je ne parlerais pas ici, viendront démultiplier cette force (voir la page des techniques de pieds qui traite le sujet plus en détail).
L'ensemble du corps peut être visé mais certaines régions seront plus sensibles à ce type de frappe que d'autres. Le cou en général, sur toute sa périphérie, reste une zone de frappe dangereuse car le contrôle de la technique étant difficile pour un jeune pratiquant, des dommages irréversibles sont à craindre. Le visage possède aussi des points tout aussi délicats.

Les coups portés peuvent être « fouettés » « brossés » ou « appuyés » en fonction du résultat visé. Attention cependant à la disposition des doigts car il est très facile de leurs faire subir une grande partie de l'onde de choc provoqué par la frappe et aïe aïe aïe ! ça fait mal. Ils doivent être joins, bien serrés et surtout ne pas être utilisés pour la frappe.

Haito
Haito
Le sabre interne de la main (Haito ou Ura-shuto)

Un peu moins facile à utiliser que le Shuto, il n'en est pas moins efficace pour autant. Comme toutes les techniques en revers, il est très important de frapper avec le bras légèrement fléchit sinon, la pression exercée sur le coude risque de vous provoquer quelques traumatismes articulaires douloureux.
La bonne position du pouce collé à l'os métacarpien de l'index reste assez difficile à obtenir lors de la frappe. Il faudra un bon entraînement régulier pour y parvenir sans faille. Le cou, les oreilles, les aisselles ou le coude auront la primeur sur les autres parties du corps. Les blocages sont possibles mais peu recommandés.

Haishu
Haishu
Le revers de main (Haishu)

Son utilisation est toujours dans un mouvement circulaire allant de l'intérieur vers l'extérieur. Bien contractée avec les doigts serrés, le revers de main reste un blocage efficace et rapide pour toutes attaques circulaires ou directes au visage. En frappe, le visage ou l'articulation du coude seront essentiellement visés et en complément d'une saisie de bras il peut contribuer à un arm-lock efficace.

Barate
Barate
Le revers des doigts (Barate)

Utilisé dans un mouvement « fouetté », le revers de doigts fait des miracles en direction des yeux, du nez, des oreilles ou de la bouche. Le coup de fouet aux yeux, même raté, pousse l'adversaire à avoir des réactions incontrôlées que nous pouvons mettre à profit pour une technique plus décisive. Touché au nez, les larmes vont aveugler le chalangeur pendant un « certain » temps. Les oreilles, sensibles à de nombreuses frappes, ne vont pas se sentir en pleine forme et passer sous plusieurs stades, plus ou moins picotant, avant le retour au calme. Les lèvres quant-à-elles, risquent d'éclater et inonder la bouche d'un relent sanguin.

Barate
Teisho
Teisho
Le talon de la paume de main (Teisho)

Voici une arme puissante et peu fragile qui peut être utilisée un peu partout. En blocage, les jambes et les bras ne l'impressionnent pas et, en frappe, est capable d'amener le knock-out. Toutes les parties de la tête la craignent et les articulations également. Le néophyte, sous contrôle d'un enseignant, peut casser de nombreux matériaux sans se blesser. En fin de compte c'est une des armes, brutes de fonderie, les plus puissantes du corps humain. Des applications innombrables lui sont dédiées en poussées, frictions, pressions en plus des frappes multidirectionnelles. La seule difficulté est le positionnement des doigts qui doit être en adéquation avec le mouvement circulaire ou en estoc et la cible visée.

Seiryuto
Seiryuto
La base du sabre de main (Seiryuto)

C'est la partie « osseuse » du sabre de main qui est utilisée. Elle est très résistante et doit être accompagnée, pour une frappe, par un mouvement sec et circulaire (la base étant le pivot) de la main. Le point d'impact est visé par l'extrémité des doigts et au dernier moment, le basculement vif de la main permet une attaque efficace avec Seiryuto sur la cible. De nombreux endroits peuvent être percutés mais le sternum et les clavicules me sembles les plus adaptés.

La base du sabre de main peut être utilisée indifféremment en blocage ou attaque, pour des pressions ou frictions, cependant c'est dans un mouvement descendant qu'elle prend tout son « envol ».

Keito
Keito
Le sabre de pouce (Keito)

Appelé également « crête de coq ». De par la position de la main, c'est une zone qu'il n'est pas très commode à utiliser. Lors de la frappe c'est surtout le sabre interne de la main qui aurait tendance à frapper.

Koken
Koken
Le poignet en col de cygne (Koken)

Cette partie, solide et dure par nature, peut aussi bien être utilisée pour des blocages comme pour des frappes. Pour ce dernier cas, ce peut-être le menton ou les parties génitales qui seront atteints dans un mouvement ascendant mais d'autres régions seront concernées par un mouvement circulaire allant de l'intérieur vers l'extérieur. Dans les blocages, la faible largeur de cette zone peut présenter un handicap pour la précision. La cassure appropriée du poignet peut être assez difficile à obtenir pour un débutant mais avec un peu de volonté, précision, forme et puissance sont à la portée de tous.

Kumade
Kumade
La patte d'ours (Kumade)

Les doigts de la main sont pliés aux premières phalanges et la surface de frappe est le plat de la paume; cet atémi est utilisé dans des frappes directes (le poignet est alors plié à angle droit) ou dans des coups indirects.

Hei-ken
Hei-ken
L'intérieur du poing fermé (phalanges) (Hei-ken)

Les bagarreurs connaissent bien son utilisation. C'est un bon palliatif au coup de poing « traditionnel » qui n'est pas sans danger pour l'utilisateur (casse ou blessure de la main). La forme du poing permet une bonne cohésion des doigts et limite (et non pas élimine) ainsi les traumatismes de la main. Point important, pour éviter les blessures, le poignet et le poing ne doivent pas être pliés à l'impact. Le métacarpe doit être dans le prolongement de l'avant-bras. La frappe est toujours circulaire et vise essentiellement les côtés de la tête. La puissance existe surtout grâce à la grande amplitude de la trajectoire du poing. Comme toutes les attaques circulaires, le point d'impact est prévisible et « assez facile » à bloquer.

Hirabasami
Hirabasami
La gueule du tigre (Hirabasami)

Son usage est défini par sa forme. L'attaque au cou est la plus évidente soit en frappe, soit en étranglement. Cependant d'autres régions peuvent être concernées telles les aisselles, le bas ventre, l'intérieur du genou pour faire « descendre d'un étage » l'adversaire mais aussi le nez dans un mouvement ascendant ou pourquoi pas les oreilles...
Cette forme de la main est tout à fait propice aux saisies « sans saisies » pour des arm-locks par exemple. Cette façon d'utiliser la main permet de ne pas « figé » l'esprit sur la seule technique exécutée.

Washide
Washide
Les doigts en bec d'oiseau (Washide)

Cette manière de positionner l'extrémité des doigts permet de frapper des points particuliers à la façon d'une poule qui picore. Ce seront les yeux ou les testicules, certains tendons ou les carotides. Le mouvement sec du poignet frappe la cible en « coup de fouet ». Les zones touchées de cette sorte ne nécessitent pas de puissance particulière pour être efficace.

Gohon-nukite
Gohon-nukite
La pique à cinq doigts (Gohon-nukite)

L'extrémité des cinq doigts alignés sur un même plan permet d'atteindre un ou plusieurs points sensibles en frappant « à l'aveuglette » une zone déterminée. La puissance est cependant répartie sur 5 points. Ce type de frappe ne nécessite pas de préparation préalable.

Yohon-nukite
Yohon-nukite
La pique des 4 doigts (Yohon-nukite)

La pique des doigts, apparait dans de nombreux Kata, modernes ou anciens, aussi son efficacité ne peut être remis en question. Celle-ci repose sur la faible surface de frappe et les parties visées. Attaquer de cette manière sur des zones ou les os sont « à fleur de peau » me parait un peu osé. Donc les omoplates ou les tibias sont à oublier. Une longue préparation est nécessaire pour obtenir des doigts « en béton » afin de ne pas craindre des traumatismes handicapants à vie.
Le majeur de la plupart d'entre nous est, comme son nom l'indique, plus long que les autres doigts. Si nous n'y prenons garde c'est donc lui qui subira toute la pression fourni par la force de frappe et elle peut être ENORME. Attention donc à « lisser » l'extrémité des doigts pour les avoir toutes sur un même plan.
La région du cou est tout à fait appropriée à la frappe en estoc, dont c'est, me semble-t-il, la seule possibilité. Tous les « creux » du corps humain sont susceptibles d'être touchés. Les attaques au plexus solaire, très représentées dans les Kata, nécessite cependant une petite remarque. Comme toutes les parties très innervées du corps humain, il est protégé des agressions externes. Profondément enfouit et protégé par les abdominaux (grand droit supérieur) il est accessible à la base du sternum en un mouvement légèrement remontant.
En fonction de l'objectif, la position verticale, horizontale ou oblique de la main est une autre difficulté qu'il ne faudra pas négliger.

Nihon-nukite
Nihon-nukite
La pique à deux doigts en fourchette (Nihon-nukite)

La première chose qui vient à l'esprit est la frappe aux yeux. Redoutable peut-être, mais nécessite une bonne précision car le lobe oculaire est assez étroit. La pique à deux doigts n'est pas uniquement sous cette forme. Le pouce et l'index ou le pouce et le majeur en pince en sont également des représentations plus solides pour un usage identique. Une autre disposition est la fourchette formée de l'index-majeur réunis et annulaire-auriculaire joints. Il est vrai que la maîtrise de cette dernière n'est pas aisée pour tout le monde car le petit doigt a des tendances à l'autonomie.

Nihon-nukite trouve d'autres applications. Les aisselles n'apprécient guère leur intervention et que dire des « doigts dans les narines » capable de soumettre et faire pleurer les plus robustes.
Le pouce et l'index sont également les prémices de pincements qui, bien ciblés, donnent des effets pour le moins surprenants.

Ippon-nukite
Ippon-nukite
La pique à un doigt (Ippon-nukite) Ippon-nukite
Ippon-nukite

C'est une des formes la plus sure pour toucher les points vitaux avec précision.
La seule difficulté... est de les connaître. Les trois autres doigts, parfaitement serrés, viennent en renforcement de l'index.

Boshi-ken
Boshi-ken
Le coup de pouce (Boshi-ken)

Le poing étant fermé et compact, nous faisons dépasser l'extrémité du pouce vers l'avant pour frapper avec précision sur des points spécifiques. Le pouvoir de pénétration de la partie saillante peut convenir aux attaques aux yeux mais ne se limite pas à cette seule possibilité.

Koppo-ken
Koppo-ken
Le pouce plié (Koppo-ken)

Une forme de main ou l'on frappe avec l'articulation du pouce...très peu connu et très efficace.

  Le pouce sorti (Shito-ken)

Autre nom du Boshi-ken. Voir cette technique.

Shishin-ken
Shishin-ken
Le petit doigt (Shishin-ken)

En frappe mais de par sa fragilité il est plus souvent utilisé pour presser un point précis en même temps qu'une saisie par exemple...
Une autre forme est utilisée mais elle n’est pas à la portée de tous le monde. Une très forte préparation est nécessaire.

Shishin-ken Shishin-ken
Haut de page

La Jambe (et hanche)

Les jambes ont un rôle essentiel dans les situations de conflit physique. Elles nous permettent d'une part de courir, voire courir très vite, et d'autre part d'effectuer de nombreuses actions offensives et dissuasives (frapper, pousser, projeter, balayer, fouetter, casser, étouffer...). Elles nous aident à tenir debout, à résister aux charges, aux efforts et doivent être capable en plus de supporter des attaques répétées, affaiblissantes. Ce sont des raisons suffisantes pour les renforcer à chaque entraînement (et en dehors). Les positions basses vont leur donner toute la tonicité et puissance nécessaires pour tenir très longtemps le jour où...

Les hanches (Koshi)

Les Arts Martiaux soulignent énormément le travail des hanches. En effet toutes les techniques efficaces de pied ou de poing sont appuyées, entre autres, par celles-ci. Cependant ce travail nécessite de nombreuses, non, de très nombreuses années d'expérience et certains pratiquants passeront à côté sans l'aborder. Je mettrais donc de côté cette utilisation.

Les hanches ont d'autres particularités. Sans danser la lambada, leur mobilité, même réduite, permet de repousser avec force un adversaire, le déstabiliser ou le faire tomber.
La partie supérieure de l'os iliaque (la taille) forme normalement un point de crochetage qui permet de maintenir en position haute la jambe adverse, plaquée à cet endroit par la main qui aurait saisit le coup de pied « au vol ». Une simple rotation rapide (il ne faut pas donner à l'autre la possibilité de venir vous frapper du poing) des hanches suffit à envoyer l'agresseur loin de vous.

Les cuisses (Daitai)

Les cuisses sont les parties du corps les plus puissantes. Enserrer le buste d'un adversaire au sol avec vos cuisses, les pieds crochetés pour verrouiller l'ensemble, peut lui couper le souffle. Que dire si cette prise est effectuée au niveau du cou.

Une des jambes adverse coincée entre les cuisses (ne rater pas ce type de saisie lors d'une frappe sinon...) vous permet de l'immobiliser un court instant, juste le temps de lui asséner deux ou trois techniques de mains (poings) en rafale. La même saisie, par une simple rotation et abaissement des hanches, l'envoi au sol sans utiliser les mains qui peuvent être utilisées pour autre(s) chose(s).
Une jambe fortement repliée et contracté contre votre buste forme également une bonne protection contre une attaque en estoc de pied ou de poing et est également une bonne préparation pour poursuivre par une frappe latérale de pied explosive.

La cheville (Ashi-kubi)

Elle est utilisée pour tout crochetage de la jambe adverse. L'adversaire doit préalablement être en déséquilibre, provoqué par tous les moyens.
Sur un coup de pied direct vers vous, déplacez-vous de côté et de la jambe ne supportant pas ou peu le poids de votre corps, crocheter son membre au-dessous du genou voire à la cheville avant que son pied ne soit reposé au sol. La direction du crochetage doit être dans le sens de son coup de pied. Le résultat est souvent un grand-écart rarement apprécié même pour les pratiquants d'arts-martiaux.
Pour se défaire d'une saisie arrière, le crochetage de la jambe adverse (à un niveau le plus bas possible - effet levier) s'effectue vers l'avant accompagnée d'une poussée du dos ou de l'épaule vers l'arrière. La chute est pratiquement inévitable alors ne vous retenez pas et chuter lourdement sur le corps de votre adversaire avec si possible un coude en direction de ses côtes ou autre. L'arrière de la tête peut également être utilisé pour le frapper au nez.

Hittsui
Hittsui
Le genou (Hiza ou Hittsui)

Le genou est une arme redoutable, qui, une fois la jambe fortement pliée, ne craint pas grand-chose, ni coup de pied, ni coup de poing. Attention tout de même aux armes de frappe (batte de base-ball et autres de même acabit). Il s'utilise forcement sur de courtes distances voire en corps à corps. Les cibles de prédilection seront les côtes flottantes, les cuisses, l'abdomen, le plexus... à vrai dire, toutes les parties du corps peuvent être des cibles en fonction des circonstances. Les dégâts provoqués par un coup de genou peuvent être dramatiques. Les genoux peuvent également servir à bloquer ou dévier un coup de pied. Ce sera alors à partir d'un mouvement circulaire. Les directions de frappes sont, sauf vers l'arrière, multidirectionnels.
Sans parler de frappe, appuyer simplement à l'arrière ou les côtés du genou adverse avec le vôtre, suffit à renverser l'agresseur ou même lui casser la jambe.

Ashibo
Ashibo
Le tibia (Ashibo ou Sune)

Bien entraîné, c'est une arme redoutable. Qui n'a pas vu les battes de base-ball se briser sous ses coups. Certaines disciplines comme le Kyokushin ou le Muay thaï en font leur arme favorite, les fameux low-kick. Cela demande beaucoup de travail et encore plus de volonté pour arriver à ce stade.
Sans aller jusqu'à cette extrême, il est vrai que le Karateka a tendance à négliger cette partie et est vite surpris par de simple frappe à ce niveau. Par nature, le tibia est sensible aux coups et à la friction et il est bon de lui faire connaître « les joies » du contact (modéré) de temps à autre.
Le tibia, est une arme de corps à corps et est capable, pas des frappes répétées, de saper la stabilité d'un adversaire et amoindrir ses assises. Autant dire le mettre à notre merci. L'intérieur ou l'extérieur des cuisses, les genoux, les côtes sont ses cibles de prédilection. Le travail des hanches, là encore, est essentiel pour lui donner toute sa puissance car le rayon d'action est souvent faible.

Haut de page

Le Pied (Ashi)

Le pied possède beaucoup moins de parties utilisables que les mains. Sa mobilité, et celle de la jambe, étant réduite, on ne peut décemment lui en tenir rigueur. Nous faire tenir debout, dans toutes les circonstances, est déjà une tâche qu'il essaie de remplir au mieux. Maintenant, l'utiliser contre des adversaires, c'est reporter toutes cette activité sur son alter ego. Utilisons tout de même ces armes précieuses en conservant la jambe d'appui fléchie.
Reportez-vous à la page traitant des techniques de pieds pour en savoir plus.

Sokuto
Sokuto
Le sabre de pied (Sokuto)

C'est l'arrête externe du pied. Enormément utilisé dans les frappes directes, sa destination est, tel que son nom l'évoque, de couper comme avec un sabre. Ce tranchant du pied est effectivement un « fil » qui viendra percuter sa cible avec un minimum de surface portante et un maximum de puissance. Toutes les parties du corps sont susceptibles d'être touchées. La puissance des membres inférieurs est sans égal aussi lors des entraînements il est bon de conserver un contrôle absolu avec ce type de frappe.

Utilisé aussi bien en contre qu'en attaque, c'est un allié précieux qu'il est bon d'apprivoiser car la position un peu particulière du pied, des orteils et de la cheville n'a rien de naturelle. La rigidité du pied, au moment de la frappe, est grandement tributaire de la forte flexion des orteils que l'on relève vers le tibia en projetant le pied, parallèle au sol, vers la cible. La poussée de la hanche est le déclencheur du mouvement et l'origine de la puissance du coup. En frappe circulaire, le sabre de pied interviendra pour chasser une garde dans un mouvement ascendant fouetté ou de l'intérieur vers l'extérieur. Dirigé vers les membres inférieurs ou le buste, c'est également un excellent coup d'arrêt. La page traitant des techniques de pieds lui dédie de nombreuses applications.

Haisoku
Haisoku
Le dessus de pied (Haisoku)

Cette partie du pied est souvent utilisée dans les frappes. Pieds nus ou chaussés, il n'est pas facile de se servir de la partie antérieure de la plante du pied (Koshi). Pour ce faire il faut fortement relever les orteils et un entraînement assez long est nécessaire pour la plupart des personnes. Donc le dessus du pied est tout indiqué pour des coups remontant au bas-ventre (dans sa version fouettée) ou un peu partout sur le corps si la situation si prête. Accompagné d'un mouvement circulaire, un coup sur les genoux, les mollets, l'intérieur ou l'extérieur des cuisses permet de saper la stabilité de l'autre. Les frappes de ce type sont généralement bruyantes et les conséquences moins dramatiques qu'avec Koshi, sauf sur des attaques répétés au visage ou parties « non musclées ».

Teisoku
Teisoku
La plante de pied (Teisoku)

Cette partie du pied, outre le fait de nous supporter toute la journée, est surtout destinée aux balayages. Dans un mouvement allant de l'extérieur vers l'intérieur son efficacité sera optimum si la partie adverse est en déséquilibre ou effectué sur un pied à peine posé au sol. Comme le sabre de pied, dirigé vers les membres inférieurs, c'est également un excellent coup d'arrêt. Il sera un peu moins facile d'exécuter ce dernier au niveau du buste car une grande souplesse de la cheville sera alors nécessaire.
Chasser une garde ou un objet tenu en main peut lui être soumis sans trop de problème, si ce n'est sa relative lenteur.

Koshi
Koshi
Le dessous des orteils relevés (Koshi)

Après le genou, c'est l'arme par excellence qui va profiter de toute l'élasticité du mouvement fouetté et la puissance de la jambe. Nommé également « dent du tigre » c'est la partie charnue sous le gros orteil qui va servir de « projectile ». Son efficacité est indiscutable dans toutes les directions avec une petite préférence pour les coups de pieds de face et ceux en mouvement circulaire allant de l'extérieur vers l'intérieur. Le corps en entier est une cible potentielle sans risque de blessure pour qui maîtrise la flexion des orteils. Ce dernier point est la difficulté majeure qu'il faudra des années à résoudre. Ils n'ont pas la mobilité des doigts et les relever fortement pour frapper peut s'avérer très problématique. Les orteils de certains s'en souviennent encore...
Un entraînement spécifique sera nécessaire pour les rendre dociles comme des agneaux et féroces comme des tigres.

Ashi-no-ura
Ashi-no-ura
Le côté interne du pied (Ashi-no-ura)

Utilisé pour les balayages de pieds ou chasse de gardes et plus rarement pour des frappes. Il est cependant plus facile de chasser une garde ou une arme blanche (une arme à feu dégagée de cette façon risque de blesser quelqu'un à proximité si le coup part), que d'effectuer un balayage. Ce dernier nécessite un bon timing sinon vous risquez de vous fouler voire casser le pied sur celui d'un adversaire déjà bien campé sur sa position. Détourner une attaque de poing ou de pied est également possible mais là, c'est assez hasardeux pour un non-pratiquant d'art martial ou de combat.

Kakato
Kakato
Le talon (Kakato)

Le talon fait partie des armes naturelles puissantes sans renforcement préalable, à fortiori si vous êtes en chaussures. Toutes les parties du corps peuvent être frappées en fonction des circonstances. Un coup de talon de face au niveau du genou adverse ou, avec un peu plus de souplesse à l'abdomen de l'agresseur est un excellent coup d'arrêt. Une frappe arrière sur un assaillant venant de cette direction est surprenante et dissuasive. Lors d'une saisie arrière, un coup de talon remontant à l'entre-jambe est assez efficace pour se libérer. De même, dans une situation identique, un coup violent avec le tranchant de la semelle de chaussure (talon) sur sa cheville ou les orteils permet un relâchement de la saisie que l'on nous pouvons mettre à profit pour le frapper du coude ou se sauver. Des techniques circulaires au niveau des genoux ou du visage (Ura-Mawashi-geri) donnent également de « très bon résultats ».

Ashi-Nukite
Ashi-Nukite
Le gros orteil (Ashi-Nukite)

Tsumasaki est son autre appellation. La frappe est effectuée avec la pointe des orteils fortement serrés les uns contre les autres. Les points vitaux sont les cibles potentielles. Très peu de personne ont la possibilité de l'utiliser sans se blesser. Ils nécessitent un renforcement et un travail de précision spécifique.

Haut de page

Autres

Les autres armes naturelles peuvent être d'ordre sensitif, psychologique ou physiologique.

La vue (Miru)

La vision est le meilleur remède à la non-voyance. Mais il y a vision et vision. Regardez une tache sur un mur et vous ne verrez que cette tache et non l'auteur de celle-ci en attente à deux mètres. C'est ce que je nomme l'effet tunnel. Il n'y a donc pas que les aveugles qui sont atteints de cécité et ces derniers auront plus de chance que vous dans le noir car ils auront développé leurs autres sens.

La vision, dite périphérique, permet de se soustraire à ce mode « visée » qui ne décèle que « le bout de son nez ». Il ne faut pas « regarder » mais « percevoir ». C'est ce que vous permet la vision périphérique. Les moindres mouvements vous sont alors dévoilés comme dans un rêve. Vous n'êtes plus face à un environnement, vous ETES l'environnement.
Ce mode de perception, très aigu, vous alerte du moindre changement autour de vous et vous libère des pensées subversives. Votre esprit est libre pour guider votre corps vers ce qui est approprié à la situation...

Commencez à « voir » au-delà de ce qui est devant vous, traversez le de votre regard sans vous arrêter sur les détails, portez celui-ci aussi loin et aussi large que vous pourrez... vous abordez la première phase de la vision périphérique.

L'odorat (Nioi)

Définition : l'odorat est le sens qui permet d'analyser les substances chimiques volatiles (odeurs) présentes dans l'air.

Le « flair » n'est pas chez nous quelque chose de bien développé, il est vrai, mais les odeurs sont partout et, avec un peu d'attention, il n'est guère difficile de discerner les effluves poivrés, sucrés, alcalines, acides ou autres. Leur perception guide souvent nos choix alimentaires, artistiques, sexuels... Nos émotions sont influencées par les odeurs et à travers elles, nos comportements. Nous les qualifieront d'agréables, bonnes, attirantes, déplaisantes ou détestables en fonction de notre propre vécu et agiront de façon instinctives face à ses informations olfactives. Aujourd'hui, la tendance est à les chasser de notre quotidien. Déodorants, parfums en tous genres masquent les évidences, camouflent nos émotions, faussent les échanges entre nous, entre toutes choses. Avec tous ces procédés chimiques, les milliers ou les millions d'exhalaisons sont autant d'émotions que nous perdons inexorablement, nous finirons par « oublier » le véritable parfum de la pomme et le plaisir de mordre dedans.

Pour beaucoup d'animaux, l'odorat est leur seul moyen de survivre aux prédateurs. Nous n'avons pas toutes leurs capacités olfactives mais nous ne sommes pas démunis pour autant. Certaines émanations vont nous amener à la prudence voire la fuite ou aiguiser notre curiosité.

Le corps humain exhale de nombreuses odeurs qui diffèrent selon la partie d'où elles proviennent, mais également, en fonction de ses états émotifs. Ceux-ci poussent le corps à sécréter des hormones différentes (donc des effluves distinctes) pour chaque cas qui lutteront contre les effets pervers des troubles ou au contraire pour étendre le bien-être. Ces « messages émotionnels » tissent des liens étroits entre individus, forcent le respect ou repoussent les indésirables. Notre cerveau est capable d'apprécier ces modifications, même subtiles, et de nous envoyer « son rapport » sur les variations de l'environnement. A nous de le reconnaître, le récuser ou simplement l'occulter.
Certaines substances ont aussi la fâcheuse manie de modifier « naturellement » et durablement notre propre odeur comme le tabac, l'alcool (en consommation excessive) ou certains médicaments. L'alcool et le tabac imprègnent la peau de façon reconnaissable et la présence de leurs abonnés à moins de 10 mètres est vite ressentie pour ne pas dire reniflée. La transpiration, inodore à la base, n'est seulement perceptible qu'en contact avec les bactéries et champignons de la peau (beurk !!!), indépendant (ou presque) du degré d'hygiène de la personne. Une activité soutenue mais également la peur, l'agitation, l'impatience, le stress va agir sur les glandes sudoripares, accroître cette transpiration et les odeurs deviendront de plus en plus distinctes.
Tous ces phénomènes nous donnent donc des informations précises sur l'état d'esprit et les intentions des personnes à proximité de nous, visibles ou non. Le malaise que l'on peut inexplicablement ressentir à l'approche de certaines personnes n'est certainement pas anodin et il me semble bon d'en tenir compte pour éviter de se retrouver dans des situations pénibles voire... létales.

Le toucher (Sessuru)

Ce sens est le premier à se développer chez l'homme ou l'animal et est donc aussi notre premier mode de communication. Si les autres sens viennent à être altérés, il permettra encore une interaction fine avec le monde environnant. Il est grandement exploité par les non-voyants qui utilisent en particulier l'extrême sensibilité des doigts pour s'informer et améliorer leur communication. L'accès aux textes par le braille est l'application majeure de ce potentiel.

Selon Wikipédia : Le toucher, aussi appelé tact, est l'un des sens de l'homme ou de l'animal, essentiel pour la survie et le développement des êtres vivants, l'exploration, la reconnaissance, la découverte de l'environnement, la locomotion ou la marche, la préhension des objets et la nutrition, la recherche de l'exposition solaire ou la quête d'un espace agréable, les contacts sociaux, la sexualité...

Paul Valéry (1871-1945) allait encore plus loin, il disait que « la peau est ce qu'il y a de plus profond en nous ». La perception par le toucher a une résonance profonde. La peau est de loin l'ensemble le plus important du corps. Un être humain peut vivre aveugle, sourd, atteint d'agueusie et sans odorat, mais il ne saurait survivre sans les fonctions assurées par la peau.

La surface de la peau comporte un nombre inimaginable de récepteurs sensoriels qui reçoivent les stimuli de chaleur, de froid, de contact, de douleur... et d'autres relatifs aux fluides. Mais le sens du toucher inclut aussi d'autres expériences que celles transmises par la peau. A la fois conscient et inconscient, le toucher recouvre le sens musculaire : cette sensibilité particulière des muscles qui permet de percevoir le mouvement exécuté, l'effort, la situation occupée à chaque instant par les membres, le sens de l'équilibre qui signale la position de la tête dans l'espace. En effet, logé dans l'oreille interne, le sens de l'équilibre contrôle, si le mouvement est actif, ou compense, si le mouvement est passif.

Le contact donne de nombreuses indications sur la personne. Le toucher réconforte, rassure mais aussi excède, alarme ou terrifie. Il est rarement souhaitable d'envahir de façon intempestive l'espace tactile des autres sous prétexte de les inciter à une participation plus active. C'est souvent ressenti comme une violation profonde de leur intimité. Cependant le toucher est aussi une science et le pouvoir extraordinaire de ses procédés est bien connu des manipulateurs. Accroissant en moyenne la soumission absolue de la personne de 20%, il influence considérablement le comportement d'autrui. Restons dans le positif, bien dosé, le toucher peut tout à fait désamorcer une situation de crise.

Le goût (Aji)

La langue compte 3000 papilles gustatives formées de cellules spécialisées dans la détection des 5 saveurs de base : salé, sucré, amer, acide et umami. Le goût et l'odorat sont étroitement liés et heureusement car, sans ce dernier, nous ne pourrions détecter que ces 5 saveurs primaires et nous priver de toutes les subtilités de la nature.
C'est grâce au goût que l'être humain peut faire la différence entre ce qui est comestible et ce qui ne l'est pas. Si cette capacité remarquable de notre espèce n'existait pas, nous ne réussirions pas à éviter les choses toxiques et ne pourrions survivre.
Il est vrai que nous ne sommes pas habitués, sciemment, à savourer les toxines que regorgent notre chère planète et notre cerveau n'en a donc que peu de souvenir, cependant combien de fois avons-nous passé à côté de l'intoxication par la simple détection d'un goût étrange dans la bouche pour ne pas dire franchement dégueu...
Certains poisons nous sont tellement familiers que nous n'y attachons que peu d'importance. C'est le cas de la nicotine, une des composantes de nos cigarettes qui accompagnent si bien l'arsenic, le mercure et l'acide cyanhydrique (employé autrefois dans les chambres à gaz).
Oups ! je suis en train de me faire des « amis ». Mais que les non-fumeurs se rassurent, de nombreux aliments quotidiens nous donnent entièrement satisfactions en ce domaine : l'aspartame, que nous retrouvons un peu partout (merci Bayer ex Pharmacia-Monsanto, ex Monsanto), de nombreux additifs alimentaires sans oublier nos fruits et légumes préférés irradiés pour notre bien (pasteurisation à froid) et attention à la surdose de paracétamol. Bon appétit !

Je ne fais pas campagne pour les produits bio, je trouve seulement dommage que tous ces cocktails journaliers finissent simplement par réduire notre capacité à reconnaître par le goût les aliments qui nous sont bénéfiques et ceux que l'on devrait instamment recrachés.

L'ouïe (Chokaku)

L'ouïe est un sens essentiel et certainement le plus fragile de nos organes sensoriels. Il remplit deux fonctions distinctes. Celle de communication avec notre environnement et surtout, de dialoguer avec notre entourage, ce qui nous ôte peut-être le côté ours qui dort en certains d'entre nous. Une autre fonction, celle d'alerte, qui repose sur la vigilance permanente du système auditif et la perception sans effort apparent des sons ambiants. De jour comme de nuit, éveillé ou endormi, l'oreille est capable de percevoir le moindre changement acoustique, ne se fatigue jamais et nous avertit de bien des dangers.

Comme l'odorat, l'ouïe est, pour de nombreuses espèces animales, très liée à leur survivance. La plupart du temps, notre espèce redécouvre ce pouvoir « grâce » à des conséquences souvent tragiques comme la perte de la vision.
Le fait d'entendre est si habituel et paraît si normal que l'on n'a pas réellement conscience de l'importance de l'audition. Le bruit est partout et les grandes agglomérations le place même en tête des nuisances. Les sons, à cette échelle, deviennent rapidement un facteur contrariant la santé de chacun. Augmentation de la fatigue, risques d'hypertension artérielle, troubles digestifs, nervosité et stress en sont quelques effets indirects. Plus grave, l'altération temporaire ou définitive de l'audition peut être provoquée par une exposition prolongée à un environnement sonore trop élevé ou par des bruits brutaux. Sous des raisons aussi futiles que la peur du silence, de la solitude, la « passion »... l'homme détruit volontairement ce système sensoriel très sophistiqué. La musique non-stop, à un niveau de décibels défiant toute logique, dans des lieux aussi exigus que des véhicules ou des pièces closes en est un exemple ordinaire. Quel dommage !!!

Si aujourd'hui nous éprouvons de grandes difficultés à différencier plusieurs sons en même temps, nous sommes tout de même capables de nous concentrer sur des informations sonores spécifiques dans un environnement bruyant et de prêter toute son attention à nos interlocuteurs au beau milieu d'une cacophonie indescriptible. Il en est de même la nuit, alors que nous dormons, nous ne prêteront pas attention à des bruits courants relativement forts (passage d'un train, aboiements,...) et seront immédiatement réveillés par un simple bruissement inhabituel. Autre faculté, nous pouvons, sans difficulté apparente, localiser la source d'ondes sonores grâce à leurs directions et intensités.

Sans rentrer dans les calculs savants, le son se propage à environ 340 m/seconde dans l'air. Si cette information semble abstraite au premier abord, elle peut l'être un peu moins pour calculer la profondeur d'un puits, la hauteur d'une falaise, la distance vous séparant d'un orage...

Le sixième sens (Dairokkan)

Accoudé au comptoir, je sirote tranquillement mon eau minérale quand une impression fugace m'interpelle. J'ai le sentiment d'être observé. Quelqu'un m'observe non loin de là et cette sensation croît considérablement. C'est devenu tellement intense que je finis par me retourner et dirige mon regard vers la source présumée et... oui cela est bien réel.

Qui n'a pas eu ce sentiment indescriptible que quelque chose se passe autour de lui ou à des kilomètres, qu'il soit directement concerné ou non. Intuition, prémonition les termes employés sont divers mais un grand mystère plane autour de ce phénomène à tel point que cela occupe à plein temps de nombreux neuroscientifiques.
Il semblerait que nous possédions tous ce grand « pouvoir », cette forme d'intelligence intuitive et, pire que tout, que nous pourrions le cultiver et le développer.

Cette petite voix intérieure qui conseille, une certitude qui s'impose, ou encore une réaction corporelle plus ou moins intense en sont les évocations. Beaucoup les ignorent, d'autres les chasses et quelques-uns, les plus réceptifs peut-être, en tiennent compte.

Selon Roland Jouvent, professeur de psychiatrie du CNRS à la Salpêtrière, « nous avons une partie du cerveau rationnelle qui gère nos apprentissages et une autre plus émotionnelle, relationnelle et adaptative, qui est capable de sortir des contraintes logiques répétitives. L'intuition aurait à voir avec cette capacité à imaginer des réponses et des solutions hors “logique prédictible”. ». En d'autre termes, perdu en voiture dans une grande ville, nous pouvons soit demander notre chemin, soit suivre notre feeling, c'est-à-dire nos « sensations», qui forment une sorte de certitude flottante.

Par essence, l'intuition est toujours juste. Elle nous « dicte » ce qui est vraiment bon ou mauvais pour nous et, lorsque nous nous trompons, c'est parce que nous ne sommes pas en présence d'une intuition, mais plutôt de l'expression d'un désir, d'une volonté, d'une peur. Ce sixième sens serait peut-être la solution à tous nos problèmes, d'ailleurs il n'y aurait plus de problème mais que des solutions...

Dans les arts martiaux, cette sensibilité extrême, est l'apanage des grands maîtres. Cette faculté extraordinaire qui leur permet de « deviner » le moment de l'attaque, de « sentir » l'agressivité d'un challenger alors qu'il ne s'est pas encore révélé.

A nous maintenant de grimper l'échelle jusqu'à leur cieux.

La surprise (Odoroki)

L'Art de la guerre de Sun Tzu met en avant l'effet de surprise et de tromperie, d'ailleurs les agressions, elles-mêmes, sont le plus souvent basées sur cette surprise et la peur qu'elle suscite.

Tout est bon pour détourner l'attention ou la vigilance des assaillants. Les circonstances déterminent quelque fois les limites des actions mais qui ne risque rien, subit.
L'absurdité de votre comportement, par rapport à la situation, peut vous permettre un relâchement de l'attention des agresseurs que vous mettrez à profit... ou pas. Jouer les idiots fait sourire, mais le faire trop longtemps agace...

Ne vous mettez pas en garde, vous montreriez votre niveau de pratique et vos faiblesses, rester en position naturelle avec le corps légèrement de profil. N'hésitez pas non plus à faire croire que vous avez peur et que votre agresseur est plus fort que vous. Quand vous aurez la possibilité de le mettre hors de combat à coup sûr et par surprise alors agissez ! Si possible, ne montrez pas vos faiblesses (piercing, blessures, douleurs, handicap,...), ce serait des points d'attaque privilégiés, mais frappez les leurs.

Ne prévenez pas un adversaire particulier de votre attaque imminente en le fixant, faite semblant de ne pas le voir et dès qu'il est à portée, frappez-le par surprise. Cachez en permanence vos intentions, feintez, piégez, mentez (oups ! que c'est vilain !!!)

Détournez l'attention par des gestes, des bruitages inconsidérés et frappez vite et fort. Modifiez la distance entre vous et vos adversaires en permanence. Modifiez également vos postures, passez par exemple d'une position haute à une position basse et inversement. Changez constamment vos attaques et leurs niveaux, elles doivent êtres imprévisibles.

Mais n'oubliez pas non plus que si vous êtes capable de surprendre, l'autre ou les autres également le sont... Ne sous-estimez jamais, jamais votre adversaire.

L'anticipation (Kitai)

Un vieux proverbe oriental dit que « l'homme sage ne se trouve pas sur les lieux d'un combat ». La sagesse amènerait-elle l'anticipation ?

En combat, je serais tenté d'invoquer l'expérience du combattant qui, pour une situation donnée, va anticiper l'attaque adverse avant même que celle-ci n'est eu lieu. L'attention portée à l'environnement, incluant l'adversaire (ou adversaires) dans sa totalité, va dénoncer le moindre changement de la vision que l'on en a et nous faire agir en conséquence. C'est là justement ou l'expérience entre en jeu. La justesse de la réponse ne peut être réfléchie par manque de temps. Elle doit être spontanée et n'offrir aucune chance à l'agresseur. Deux choses importantes sont inhérentes à cette réponse, la notion de vacuité de l'esprit et celle de la technique. L'une et l'autre non rien d'inné. Dès son plus jeune âge le cerveau « discute » non-stop et le faire taire pour laisser « entrer l'imperceptible inconnu » est une lutte sans merci, longue et épuisante. Au passage toutes les émotions auront perdu leur pouvoir : la peur, la joie, l'envie,... La technique, elle s'apprend, mais de là à la restituer dans un mouvement « réflexe » donc non volontaire il y a tout un monde. Autant que retirer vivement sa main d'une surface chaude n'a pas besoin d'être appris pour être exécuté dans n'importe quelle partie du globe, autant il sera difficile de réaliser un « Jodan-age-uke » sur une attaque haute sans l'apport de la pensée. Nous avons ici le concept d'arc réflexe inné et le réflexe conditionné. Le second demande un apprentissage spécifique, alors commençons dès maintenant.

J'ai trouvé, parmi quelques dictionnaires une explication pleine de bon sens : L'anticipation concerne une opération de l'esprit. Prévision du futur, à partir des données fournies par le présent (avec généralement l'idée d'un commencement d'action par référence à la prévision).

« Les données fournies par le présent » me semble très intéressant. Sans amener le sixième sens, l'interprétation de nos 5 sens, en alertes, vont nous fournir une grande partie de ces informations. Grâce à eux nous apprendrons à discerner les lieux ou situations à risques, appréhender leur évolution, gérer les conflits latents. Pour ce faire, la « vision » consciente de l'environnement doit être perpétuellement active. La page sur la self-défense donne quelques conseils de sécurité.

L'anticipation, c'est çà aussi.

Les reflexes (Hansha shinkei)

Nous possédons deux grands modes de fonctionnement automatique et indépendant du cerveau pour sa réalisation : le système neurovégétatif qui va contrôler le bon fonctionnement des organes internes, règle la digestion, le métabolisme, la circulation, la température corporelle, les sécrétions, la respiration... et le système nerveux somatique impliqué dans la perception des stimuli extérieurs en provenance des différents organes sensoriels et du contrôle des mouvements du corps. C'est ce dernier qui nous intéresse.

Définition : un réflexe est une réponse musculaire involontaire, stéréotypée et très rapide à un stimulus. Ce mécanisme est une réponse intégrée d'un centre nerveux (moelle épinière) sans intervention du cerveau et de la volonté consciente.
Les réflexes sont souvent des réactions de défense, comme le retrait du membre en cas de brûlure, avant que le cerveau n'ait perçu la douleur. D'innombrables exemples mettent en avant ces automatismes simples ou complexes faisant intervenir différentes parties du corps. Un sol « qui se dérobe » sous notre pied ou un objet insolite « jaillissant » sous lui, le fait se relever instantanément, un objet qui glisse de notre main que l'on rattrape quelques centimètres plus bas, etc...

Les réflexes sont des comportements automatiques très anciens, certains sont même dits « primitifs », puisqu'ils sont présents dès la naissance. Quelques-uns de ces réflexes disparaissent entre 2 et 4 mois comme le réflexe de marche automatique et d'autres nouvelles structures apparaissent avec la croissance. Ce sont les réflexes conditionnés. Parmi ces derniers nous retrouveront les réflexes de la marche (eh oui ! il faut réapprendre à marcher, à nager,...), ceux de la dactylographie ou de la conduite automobile, etc... L'apprentissage permet d'atteindre une exécution réflexe des gestes du quotidien sans effort de concentration. Nous en « oublions » même leurs principes.

Pour ce qui nous concerne, Samouraï des temps modernes en herbe, un entraînement intensif et spécifique va tenter de créer d'autres connexions pour répondre à des évènements « fabriqués » et squeezer notre « cerveau lent ».

Frapper avec un marteau en caoutchouc ou le sabre de la main juste au-dessous du genou, sur le tendon du muscle extenseur de la jambe d'un individu assis et celle-ci, va de lever. Les stimulations qui déclenchent cette sorte de réflexe sont issues de récepteurs cutanés qui sont sensibles au toucher, à la pression, à la douleur, à la température, aux vibrations et sont également stimulés par des étirements. En réponse à ces derniers, le muscle va se contracter. Et bien ! revers de la médaille, ce type de reflexe spinal (reflexe inné), est largement exploité par certaines disciplines martiales, tel le China, pour induire en erreur le corps adverse et le diriger vers ces réactions incontrôlées mais prévisibles.

Tromper ses récepteurs dans leur spécificité, par des actions courtes mais précises et l'adversaire va entamer la danse de Saint Guy.

Le sol

Il n'est pas utile de pratiquer un sport quelconque, pour connaître les douleurs occasionnées par une chute. Qui ne s'est pas « ramassé » sur une plaque de verglas, « vautré » à cause d'un obstacle inattendu, « éclaté » à cause d'un croc-en-jambe que l'ON se serait fait... je ne parlerais pas des dégringolades de vélo ou de tout autre utilitaire aussi imprévisible (ah! gravité divine).

La plupart des maux occasionnés par une chute sont liés à la forte tension précédant le contact avec le sol. C'est un réflexe essentiellement propre à l'adulte. Nous avons perdu l'insouciance de nos tendres années, ou tomber faisait partie de nos jeux.

Dureté contre dureté, c'est le plus dur qui gagne et nous ne pouvons rivaliser avec notre plancher des vaches.

Dans les arts martiaux chinois, la notion de Yin et de Yang (ici de mou et de dur) viendrait rapidement à notre rescousse. Une balle en mousse sur un sol de marbre va rebondir sans mal alors qu'une pierre va se casser.
En cas de lutte, c'est un ennemi potentiel qui va « geler » nos actions par le simple fait de se sentir « plonger » vers lui et nous mettre à la merci de nos agresseurs.

Je dis souvent à mes élèves, lors d'entraînements spécifiques, que le sol est notre ami. C'est notre partenaire de combat. Il sera toujours là, que nous soyons au fin fond de la Corrèze, de l'Australie ou dans les quartiers malfamés des métropoles.
Montrez-lui que vous avez peur et il vous « sautera à la gorge » comme un animal sauvage. Caressez-le dans le sens du poil, il deviendra pour vous doux comme un agneau. Apprenez donc à l'apprivoiser et il vous le rendra au centuple. Apprenez à chuter, progressivement, sans heurt, décontractez-vous et n'utilisez pas les mains pour « amortir » la chute, cela ne provoquerait que douleurs articulaires et tensions inutiles.
Utilisez la flexion des jambes et le « rembourrage » des fesses pour entrer en contact avec ce maudit sol. Le rouler-bouler est une étape plus difficile à franchir qu'il est préférable d'aborder en milieu protégé.

Et surtout, pensez qu'un sol n'est pas uniquement lisse et sans obstacle.

Haut de page

Les zones fragiles

Les yeux (Manako)

Ils sont, dit-on, le miroir de l'âme. Il est vrai que le regard est riche en informations, douceur et méchanceté, peur et détermination, lâcheté et franchise, etc... ils remplacent souvent la parole pour exprimer sans ambiguïté ce que l'on ne pourrait exprimer ou voudrait cacher. Les yeux sont également des armes redoutables capables de faire se détourner un agresseur ou de le faire se sentir « fondre au soleil ». Ils auraient tout à fait leur place dans la longue liste des armes naturelles car gagner sans combattre ou vaincre un adversaire déjà battu avant le commencement de la bataille font partie de leur potentiel.

Leur pouvoir est intense mais aussi à double tranchants. Si les yeux de l'adversaire dévoilent ses intentions différées et immédiates, il peut en être de même pour nous. L'idéal serait de n'avoir aucune intention ou du moins les dissimuler.
Les yeux dans les yeux, ou pas ? à cette question, chacun possède sa propre réponse. Si notre regard a le pouvoir d'impressionner « sans agresser » pourquoi pas... Un regard neutre, sans haine ni désir, sans émotion, est également une solution qui satisfait à plusieurs critères : n'agresse pas, est sans prise, ne dévoile rien et dérange souvent. Sa faculté de perception est importante et « calme l'esprit ».

L'œil est également et surtout l'organe de la vision, sens qui permet à un être vivant de capter la lumière pour ensuite l'analyser et interagir avec son environnement. L'œil humain, plus complexe que celui des animaux, est capable de distinguer les formes et les couleurs.
Doit-on pour autant lui faire confiance ? bien sûr que non. De nombreux exemples doivent nous pousser à la réflexion, à la vigilance, à la critique. Les trompes l'œil sont tellement réalistes que la confusion s'installe facilement chez l'observateur. Les images 3D en sont un autre aperçu. L'art de l'illusion repose sur certaines faiblesses de notre vision et cela ne date pas d'hier. L'antiquité regorgeait déjà d'exemples parfaits dans ce domaine et les Ninja maîtrisaient et maîtrisent encore cet art particulier.

Les yeux sont aussi très vulnérables. A peine protégés dans leur cavité orbitale, ils sont exposés à toutes les agressions extérieures. Du cil qui se détache au grain de sable, du vent à la pluie... pour ce qui est des invasions « naturelles » aux doigts dans l'œil ou autres instruments contondants ou acérés. Les protéger devient forcément vital quand éclate une échauffourée car, aveugle, nous sommes à la merci d'un enfant de deux ans.

Le nez (Hana)

« ... Que dis-je, c'est un cap ! ... c'est une péninsule ! » disait de lui Edmond Rostand (1868-1918) dans sa pièce « Cyrano de Bergerac ».
Ah ! pauvre de nous... que de larmes versées par son manque de résistance à la moindre pichenette. Je ne pense pas qu'un seul combattant, même occasionnel, puisse se targuer de l'avoir encore intact. Il faut dire que la cible est belle et « se voit comme le nez au milieu de la figure ».
Fragile, c'est presque une aberration de la nature. Toutes les zones sensibles du corps humain sont quelque peu protégées sauf... le nez. Il pisse le sang à la moindre chiquenaude et ses cartilages ne résistent guère plus que brindilles entre nos doigts. Rien de très grave, au demeurant, mais bien gênant.
Etre aveuglé, même momentanément, par les larmes après un coup sur le nez peut avoir des répercutions gravissimes lorsque nous sommes en prise avec un ou plusieurs agresseurs qui profiteront forcement de cette faiblesse. Soyons donc vigilent...

Les cheveux (Kami)

Lestée d'un poids, la longue chevelure du guerrier tournoyait tout autour de lui, repoussant la meute sanguinaire casquée et vociférante. Euh ! je m'égare...
Que d'histoires sur les cheveux. De tous temps, toutes régions et religions, ils ont fait couler larmes et sang, ancre et mousse à raser.

Un cheveu peut endurer une charge de 50 à 100 grammes. Une chevelure, composée d'environ 120 000 cheveux, pourrait donc supporter entre 6 et 12 tonnes.
Les cheveux ne sont donc pas fragiles mais je n'en dirais pas autant du cuir chevelu. Une forte ramification de vaisseaux sanguins issue de l'artère carotide externe tapisse son derme en plus d'un grand nombre de nerfs sous-cutanés. Cela explique deux choses. La première, la moindre coupure sur le cuir chevelu s'accompagnent d'une hémorragie abondante et prolongée. Que dire donc d'un scalp ! La seconde, la sensibilité à l'arrachement du cheveu : un cheveu, ça picote, une poignée, ça fait très mal.
La belle chevelure, brillante au soleil, devient vite un handicap hyper douloureux dans les mains d'un connaisseur. Vous seriez capable d'avouer être le père ou la mère de Cléopâtre.

Contrairement à Samson, les avoir longs ne décuplera pas votre force, il faudra la trouver ailleurs donc moralité : pour vivre heureux, vivons rasé.

Les articulations (kansetsu)

Toutes les articulations sont fragiles aux chocs et torsions. Elles représentent les charnières de notre corps et comme celles des portes, elles ont toutes un angle d'action qu'il n'est pas bon de contrarier. Certaines possèdent des centres vitaux tels les vertèbres qui protègent en leur sein la moelle épinière et d'autres nous permettent de marcher, courir ou saisir. Bref, se mouvoir dans toutes les directions.
Il est plus que raisonnable de les préserver même si ce n'est pas toujours facile.
De nombreux facteurs sont susceptibles de les dégrader : surpoids, inactivité physique, mauvaise alimentation,...
L'âge est également un facteur important. Avec le temps les articulations se fragilisent un peu plus et se remettent en place moins facilement voire jamais.

Les sportifs rêvent d'articulations en titane qui tiendraient le coup, même après des efforts intenses prolongés. Mais, malheureusement, aucune recette miracle ne protège contre les défaillances articulaires et quand elles arrivent, elles limitent les capacités physiques et surtout mentales de celui qui les subit.
La prévention étant de bien loin le meilleur des remèdes, tout ce que nous avons à faire, c'est tenter de les protéger au mieux par un renforcement « intelligent » des muscles, ligaments et tendons. Il faut chercher à équilibrer la résistance de ces trois constantes et surtout, par exemple, ne pas renforcer la musculature au-delà de la robustesse des deux autres sinon, les ennuis ne tarderont pas à apparaître.

Il est évident que certains exercices et certains types d'entrainement fragilisent davantage les articulations aussi, il est bon de se renseigner auprès d'un professionnel avant de se lancer dans « n'importe quoi ». En club, ce sera le rôle de l'enseignant de vous guider dans la réalisation de la technique afin de limiter les traumatismes de tout genre. Evidemment, la première des mesures élémentaires de précaution est de ne pas négliger l'échauffement avant l'effort.

Dans le combat, les articulations tiennent une place de choix. Elles sont les cibles privilégiées des Atemi et les actions entreprises sur elles ont de multiples effets allant de la soumission à la cassure en passant par la projection. Leurs manipulations, par des effets de levier, entraîne des douleurs progressives pouvant occasionner des lésions aussi bien sur les muscles que sur les ligaments ou les tendons voire des fractures, si la force est importante.
Pour celui qui subit, l'anticipation est souvent la meilleures des défenses. Elle se traduit souvent par des « pirouettes » volontaires allant dans le sens de la torsion et exécutées plus vivement que la torsion elle-même.

Les aisselles (Waki-no-shita)

Elles sont souvent dénigrées par les combattants et pourtant ce sont des zones extrêmement sensibles. Sous cette région des aisselles se situent les parties les plus faibles du thorax. Y sont logés les cartilages souples de jonction des côtes et elles possèdent également un large réseau nerveux.
Pendant des siècles, le combat à l'arme blanche ou certains arts martiaux d'origine Orientale cherchait à toucher cette zone fragile, notamment l'aisselle gauche, qui permettait d'atteindre plus facilement le cœur tout proche, protégé sur le devant par les os solides du thorax. Il est vrai que les armes blanches pouvaient aisément s'y loger et le travail au corps n'était qu'une formalité.
Frapper les aisselles, même si l'accès n'est pas très facile, est toujours douloureux et exécuter une pression des doigts à cet endroit donne de très bons résultats.
Attention donc à ne pas les faire renifler de trop prêt à vos assaillants, sauf si...

La partie antérieure de l'avant-bras (Shu-wan)

C'est sur cette partie de l'avant-bras qu'apparaissent les veines et artères principales de l'avant-bras, les nerfs moteurs sensitifs et les tendons fléchisseurs de la main. Autant dire une bonne panoplie bien utile qu'il vaut mieux protéger des mauvais traitements et éloigner des objets tranchants.
Si, lors d'un possible affrontement, une garde s'impose, ne présentez pas cette face de l'avant-bras à l'agresseur potentiel mais plutôt sa partie postérieure, dos de la main vers lui. Un couteau ou un rasoir est une arme facilement dissimulable aux yeux de quelqu'un et quand il devient visible c'est souvent trop tard.
Un blocage ou une frappe, même si c'est effectivement possible, est également à éviter. La puissance développée pour ce type d'action n'est pas facile à contrôler et une forte pression sur cette zone peut devenir assez douloureuse.

Le coccyx (Bikotsu)

Il est situé à la base de la colonne vertébrale et est formé de 4 ou 5 vertèbres atrophiées et soudées. Sa grande sensibilité, nous fait souvent craindre la chute d'escalier ou sur sol glissant ainsi que les « coups de pieds au c... ». Il est vrai que la douleur est intense et persistante. La patience est souvent le seul remède et il semblerait, qu'une fois cassé ou même fêlé, les douleurs reviennent de façon cyclique.
Comme quoi, il n'y a pas que les hémorroïdes qui nous empêchent de nous asseoir. Attention donc à ne pas se faire botter les fesses.

Les parties génitales (Kinteki)

Ce seront certainement les premières visées en cas de conflit. Il est bon de ne jamais l'oublier. Les façons de les atteindre sont tellement nombreuses qu'il serait bon de pouvoir les confier à un coffre-fort dès les prémices d'un danger. La première des choses est de ne jamais se mettre de face devant un adversaire potentiel, la seconde d'éviter l'écartement volontaire des jambes. Tout déplacement devient un danger, aussi il faudra, autant que possible, l'effectuer de façon mesurée. Tout coup de pied circulaire est également sujet à les mettre en péril.
Les frappes au bas-ventre peuvent avoir lieu à n'importe quel moment d'un combat mais certains individus « au pied léger » commenceront par ça. Si ça marche, l'engagement est tout de suite gagné pour lui. De nombreux indices permettent de « sentir » si la personne est de ce type ou plutôt utilisateur des bons vieux poings. Ceci est un des points de la stratégie au combat. Sun Tzu nous dirait : « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. »

Haut de page

Terminologie

Arm-lock : c'est une clé pour contrôler un adversaire. Ce contrôle est exercé grâce à la douleur que l'on va provoquer par une torsion des membres et des articulations. D'innombrables procédés, plus ou moins difficiles à réaliser, existent pour le cou, les bras et les mains ou les jambes et les pieds.

Atemi : de « Ate » signifiant coup frappé et « Mi » désignant le corps. Un Atemi est donc un coup frappé sur le corps sans distinction de la partie utilisée (pied, poing, coude, tibia, tête,...) et de la technique.

Braille : c'est un système d'écriture tactile à points saillants, à l'usage des personnes non-voyantes. Devenu aveugle des suites d'un accident à 5 ans, Louis Braille (1809-1852) inventa dès l'âge de 15 ans un procédé de lecture basé sur un alphabet constitué de 2 rangées de 3 points. Il en peaufina le système pour en sortir sa version définitive en 1829. Cette même année il publia un opuscule pour expliquer son écriture : 64 combinaisons donnant toutes les lettres de l'alphabet, les voyelles accentuées, les chiffres, la ponctuation, la notation mathématique et la musicographie.

Umami : cette cinquième saveur a été découverte par le chercheur Kikunae Ikeda (1864-1936) en 1908. Mais ce n'est qu'en 1985 qu'elle a été officiellement reconnue comme le terme scientifique pour décrire le goût des glutamates et des nucléotides. L'Umami laisse une sensation douce et durable, mais difficile à décrire. Il provoque la salivation et l'impression que la langue est comme de la fourrure, en stimulant la gorge, le palais et le dos de la langue. Il n'est pas savoureux en soi, mais améliore la saveur d'une large variété d'aliments, surtout en présence d'arôme assorti. Ce goût se retrouve dans certains aliments comme les tomates mûres, les champignons, le poisson, les crustacés, les viandes fumées, le chou chinois, les épinards ou le thé vert et dans quelques produits fermentés et vieillis comme les fromages, la sauce soja,...

Haut de page
Plan du Site   /   Contact



Nombre de visites : 4 061 535Réalisation (Décembre 2012) et Mises à jour effectuées par Claude Vuichoud(Date de Modification : 06/12/2024)