Maître Funakoshi Le Dojo-kun
Styles de Karaté les plus connus
Gōjū Ryu Kyokushinkai Shōtōkan Ryu Shitō Ryu Uechi Ryu Wadō Ryu
Autres styles de Karaté
Gembukan Tōde Ryu Isshin-ryu Kobayashi-ryu (Shorin-ryu) Kônan-ryu Matsubayashi-ryu Motobu-ryu Naha-te
Okinawa Kempo Okinawa-te Ryuei-ryu Shinshokaï Shogen-ryu Shohei-ryu Shorei-ryu
Shorin-ryu Shorinji-ryu Shōtōkan Oshima Shotokaï-ryu Shuri-te Shukokai Tode
Tokitsu-ryu Jiseidô To-on Ryu Tomari-te        
Autres Disciplines
Aïkido Aïki-jutsu Arnis Capoeira Daito-ryu Jeet Kune Do Judo
Ju-jutsu Kalaripayat Kendo Ken-jutsu Kito-ryu Kobudo Kung-fu
Kyudo Ninjutsu So-jutsu Sumo Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu Yagyu Shinkage-ryu  
Un peu de chauvinisme : la France
Bâton de Joinville Boxe française Brancaille Canne Chausson marseillais Francombat Gouren
Kalavera Eskrima Lutte corse Makila Méthode R.&J. Lafond Panache Savate Tuatha Penn Bazh
Terminologie

Quelques disciplines liées à l'Art du combat

Styles de Karaté les plus connus

Un petit clin d’œil aux bases de la plupart des styles de « Karate » indépendamment de leur appellation.

Le Karate-do

Oublions le sport sous l’appellation Karate que la plupart des licenciés d’aujourd’hui pratiquent. Je n’ai pas envi de parler de ces sports que chacun se targue d’appeler « art martial » et qui ne servent, en fin de compte qu’à développer à l’infini son Ego en s’éloignant de plus en plus de l’essentiel : la maîtrise de soi en toute circonstance pour vivre en harmonie avec les autres même si cela devient de plus en plus difficile tant l’individualité n’est que le seul choix (enfin pour choisir la facilité) que les gouvernements successifs nous imposent... Je vais me faire des amis !!!

Le Karate-do, dérivé d’un mélange d’Okinawa-te et d’apport chinois, s’est développé à Okinawa depuis le XVIIème siècle. Karate, maintenant traduit par « main vide » dans la première partie du XXème siècle signifiait à l’origine « main des Tangs » autrement dit « main de Chine ». D’autre part, la particule « Do » (Karate-do) a remplacé le « Jutsu » (Karate-jutsu) pour apporter une teinte de philosophie aux techniques essentiellement pratiques et efficaces en combat d’avant le XXème siècle. Le Karate ancien, Koshiki-karate, détenait les sciences de percutions avec toutes les parties du corps sur les points stratégiques (vitaux) avec un maximum d’énergie destructrice. Le corps était endurci à cette fin et préparé pour résister à ces mêmes attaques. Clés, projections, étranglements, sorties de prises mortelles et j’en passe étaient de mise. Que reste t-il de tout çà dans nos cours ? Qui les connaît encore ? La variante sportive a envahi nos Dojo et le « Karate olympique » ne fera que le tirer vers le bas. Heureusement les Maîtres okinawaïens, fiers de leur patrimoine, tentent de conserver et quelque fois partager ce qui a fait leur réputation de combattants hors normes.

Gōjū Ryu Kyokushinkai Shōtōkan Ryu Shitō Ryu Uechi Ryu Wadō Ryu

Chojun Miyagi
Chojun Miyagi (1888-1953)
Le Gōjū Ryu Kanryo Higaonna
Kanryo Higaonna (1853-1915)

Style de Karaté prenant son origine dans le Naha-te d'Okinawa. Si sa création est attribuée à Kanryo Higaonna (1853-1915), c'est surtout grâce à Miyagi Chojun (1888-1953), élève de ce dernier, que l'ancien Naha-te fut transformé en 1929, à partir de recherches personnelles, et prit le nom de Gōjū-ryu. Le Naha-te devint donc l'école de Karaté alliant la force (GO) à la souplesse (Ju). Un autre courant, tiré du Gōjū-ryu d’Okinawa, pris naissance au Japon grâce à Yamaguchi Gogen (1909-1989) après les années 1935. C’est certainement sous l’influence de ce dernier que le Gōjū-ryu s’est rapidement développé dans le monde et notamment aux Etats-unis vers la fin des années 50. Depuis, de nombreuses formes ont vu le jour plus ou moins fidèles à l’enseignement d’origine.

Je vais laisser « la parole » à Roland Habersetzer via son livre « Encyclopédie des arts martiaux de l’Extrême-Orient ».

  • Gōjū Ryu à Okinawa

La première version du Naha-te a été inspirée par Ason, un expert chinois de boxe chinoise qui vécu sur l’île (à Kumemura), puis fut transmise par Sakiyama, mais s’est éteinte avec Tomigusuku. Le Naha-te reprendra vie avec Higaonna Kanryo (1853-1915) qui étudia pendant une quinzaine d’années avec un Sifu Chinois (Waichinzan) et qui en fit une relance décisive après son retour de la province du Fujian en 1887. Parmi les élèves de Higaonna, on trouve Miyagi Chojun (1888-1953), Kyoda Juhatsu (1887-1968), Gusukuma Tsunetaka (1892-1966) et Shiroma Shinpan (1890-1954). Kyoda est considéré comme l’élève « interne » de Higaonna (Uchi-deshi) et resta fidèle au style de son maître en fondant le To-on-ryu. C’est Miyagi, élève « externe » (Soto-deshi) qui transforma l’ancien Naha-te de Higaonna après des recherches personnelles et avec une volonté d’adaptation à son époque et aussi aux besoins d’un public japonais.

En 1926, Miyagi fonda l’association « Okinawa Karate Jutsu Kenkyu Kai ». Mais le nom de Gōjū-ryu, sous lequel sera popularisé son style, n’apparaît que plus tard, et d’une manière quasi fortuite. Ce fut en 1928. Cette année-là fut organisé à Kyoto un grand rassemblement Budo dans le cadre de la « Dai Nippon Butokukai », grande association regroupant les arts martiaux du Japon. Deux versions existent en réalité au sujet de l‘épisode qui allait très officiellement donner naissance au style Gōjū-ryu. L’une dit que Miyagi Chojun, lui-même présent a cette manifestation, changea alors le nom de Naha-te en Gōjū-ryu afin de mettre son art au niveau de tous ceux qui étaient également démontrés ce jour-la et qui, tous, se référaient à des Ryu (écoles) aux racines très anciennes (le Naha-te devint donc l’école de Karaté alliant la force, « Go », à la souplesse, « Ju », notion tout aussi bien purement physique que philosophique, en tant que règle de vie quotidienne). Une autre version prétend cependant que Miyagi, ne pouvant se rendre lui-même à cette manifestation, désigna l’un de ses meilleurs élèves, du nom de Shinzato Jinan (1901-1945) et que ce serait lui qui aurait eu l’idée de rebaptiser le style de son maître : en effet, très ennuyé lorsque les japonais lui demandèrent le nom de son école, Shinzato, lui donna spontanément le nom de Hanko-ryu (l’école « mi-dure » ou « semi-difficile ») ce qui fut par la suite approuvé par Miyagi, qui changea cependant définitivement le nom en Gōjū-ryu en 1929, l’année où il fit au Japon, sept ans après Funakoshi Gichin (1868-1957), une grande démonstration (il se référa à l’ouvrage Bubishi, où il est écrit que « tout dans l’Univers respire dur et souple »). Miyagi resta alors au Japon de 1929 à 1934. Il commença à enseigner son art à l’Université impériale de Kyoto puis, en 1932, à l’Université Kansai d’Osaka. Il quitta définitivement le Japon pour retourner à Okinawa en 1935, après être passé par Hawaï où il effectua de nombreuses démonstrations et enseigna régulièrement. En 1936 il effectua un nouveau voyage en Chine. En 1952, il tenta de poser définitivement l’unité de son style et de son système d’enseignement en fondant l’association « Gōjū-ryu Shinko-kai » avec ses élèves okinawaïens les plus proches : Higa Seiko (1889-1966), Yagi Meitoku (1910-), Miyazato Eiichi (1921-1999), Mais il mourut à l’automne 1953, en léguant son Gi (tenue d’entraînement) à Yagi et ce fut aussitôt le début de luttes entre les héritiers, aussi bien à Okinawa que, d’ailleurs, dans la branche japonaise du style qu’il enseigna. Le premier successeur officiel de Miyagi à Okinawa fut Higa Seiko, considéré comme disciple externe. Il forma de nombreux disciples qui iront tous leurs chemins : ainsi Toguchi Seiikichi (1917-1998), Matayoshi Shinko (1888-1947), Higaonna Morio (1938-), Izumigawa Kanki (1908-1967). Yagi Meitoku, disciple interne (Uchi-deshi), prendra la relève à la mort du précédent, en 1966.

  • Gōjū Ryu au Japon
Yamaguchi Gogen
Gogen Yamaguchi (1909-1989)

La branche japonaise de l’enseignement de Miyagi fut initiée par Yamaguchi Gogen (1909-1989), qui fut nommé à la tête du style après son séjour à Okinawa entre 1935 et 1937. Mais les tendances sont en réalité multiples et la succession est loin d’être aussi linéaire. Ainsi le propre fils de Miyagi, Miyagi An’ichi (1931-), enseigna à Tokyo un Gōjū-ryu débarrassé de tous les principes du Shinto mais que Yamaguchi avait conservé dans le sien. Les fils de ce dernier enseignent à leur tour, indépendamment (Yamaguchi Gosei (1935-), est parti enseigner en Californie, USA). Il y a également la ligne de Izumigawa Kanki (1908-1967), élève de Higa Seiko (1889-1966), professeur de Ichikawa Sosui (1924-2005), qui forma Ohtsuka Tadahiko (1940-), dans un Gōjū-ryu fidèle à l’orientation okinawaïenne.

  • Technique

Les caractéristiques techniques du Gōjū-ryu actuel sont toujours fidèles à l’esprit original du Naha-te de Higaonna, même enrichies de l’apport de Miyagi. Or le Naha-te vient des styles de boxe chinoise (Quan-fa) du sud. D’où : positions basses et stables (Sanchin-dachi, Neko-ashi-dachi, Shiko-dachi), forte empreinte de l’imitation de postures et de comportements de combat de nombreux animaux (grue, chat, tigre, chien, etc.), recherche sur le développement et la meilleure utilisation de l’énergie interne (Qi), notamment à travers des techniques respiratoires profondes. Les techniques sont rondes, les coups de pied à hauteur basse ou moyenne, défenses et contre-attaques étudiées pour le corps à corps, l’alternance des temps durs (ou le corps doit être capable de résister à un coup adverse) et des temps souples (où l’on esquive) avec forte participation des hanches.

Mas Oyama
Sosai Masutatsu Oyama
Le Kyokushinkai

Le Kyokushinkai est un style de Karaté, fondé en 1955 par Maître Masutatsu Oyama (1923-1994). Ce coréen, portant initialement le nom de Hyung Yee, commença par la pratique traditionnelle de son pays (Taekkyon) pour, dès 1938, s’expatrier au Japon. Il y pratiqua de nombreuses disciplines de combats (boxe, lutte, Judo, etc.) et fut élève de Funakoshi Gichin (1868-1957). Il quitta ce dernier par dépit car il ne pouvait concevoir le principe de contrôle absolu des frappes. Il se tourna alors vers le Gōjū-ryu ou il n’y trouva pas non plus son bonheur. Après avoir « disparu » pendant de nombreux mois pour méditer sur le mont japonais Kiyosumi, il revint avec un style de combat qui lui permit de vaincre tous ses adversaires dans de nombreux pays, tous styles confondus : USA, Asie, Thaïlande, Okinawa,...

Kyokushinkai signifie en japonais « école de la vérité ultime ». Ce système de combat est basé sur la recherche de l’efficacité alliant des coups directs et puissants. Le corps à corps est l’essentiel de l’entrainement, sans protection. Les frappes basses, répétitives, visent à détruire la stabilité des combattants. Les combats séniors se terminent par le KO ou des épreuves de « casse » départagent les antagonistes en cas de match nul.

Gishin Funakoshi
Gishin Funakoshi
Le Shōtōkan Ryu

C’est un style de Karate-do introduit au Japon à partir de 1922 par Funakoshi Gichin (1868-1957). Littéralement : « Ecole de la maison de Shoto ». Shoto étant le nom de plume de l’érudit Gichin Funakoshi. Le Shōtōkan tire ses origines du Shuri-te mais ce n’est qu’en 1938 qu’il prendra son appellation définitive. Le Shōtōkan fut à l’origine de nombreux autres styles : Shitō Ryu, Wadō Ryu, Kyokushinkai, Shotokaï, le Shōtōkan Oshima, etc.

Le Shōtōkan est traditionnellement divisé en trois parties : le Kihon ou « les fondements », le Kumité ou « le combat » et le Kata ou « forme ». Les techniques du Shōtōkan dans le Kihon et les Kata sont caractérisées par des positions profondes et longues qui fournissent la stabilité, mouvements puissants et des positions renforçant les jambes. La force et la puissance sont souvent démontrées au moyen de mouvements plus lents et plus retenus. Les techniques de Kumite reflètent ces positions et mouvements à un niveau moins élevé, et sont davantage « libres » et flexibles. Cependant Maître Funakoshi a voulu rendre son Shōtōkan moins axé sur le combat et plus sur la santé, la respiration, la libération d’énergie ainsi que la maîtrise du corps et de l’esprit. Pour lui, « le but réel du Karaté n’est pas la victoire, mais le perfectionnement du caractère ».

En savoir plus sur le Shōtōkan.

Kenwa Mabuni
Kenwa Mabuni (1889-1952)
Le Shitō Ryu

Le Shitō Ryu fait parti des quatre styles majeurs de Karaté avec le Shōtōkan Ryu, le Gōjū Ryu et le Wadō Ryu. Originaire d'Okinawa, Kenwa Mabuni (1889-1952) élabora son style à partir du Shorin-ryu d’Ankô Itosu et du Shorei-ryu de Kanryo Higaonna (1853-1915). C’est d’ailleurs en l’honneur de ses deux Maîtres qu’il choisit d'appeler son style « Shitō Ryu » en 1934. « Shito » est en effet constitué des deux premiers Kanji d'« Itosu » et de « Higaonna ». C’est pourtant au Japon, dès 1929, qu’il développera sa propre école. Kenwa Mabuni transmit quarante-neuf Kata dans l'école Shitō Ryu dont quatre de sa composition. Il mourut en 1952 après avoir eu de nombreux disciples dont son fils Keneï (1918-2015). Ce dernier ajouta cinq autres Kata dont seulement trois sont encore enseignés.

  • Technique

La puissance des blocages est un point essentiel sans restreindre la fluidité des déplacements. Le pratiquant épousera les mouvements de l’adversaire afin de profiter au mieux de sa moindre faiblesse. Nous retrouverons beaucoup de points communs avec le Gōjū Ryu.

Kanbun Uechi
Kanbun Uechi
L'Uechi Ryu

Style de Karate-do okinawaïen créé au début du XXème siècle par Kanbun Uechi (1877-1948). Ce nom d’Uechi-ryu ne pris pourtant forme qu’en 1940. A 20 ans, voulant échapper à la conscription japonaise, il partit pour la Chine dans la province de Fujian ou il fit la connaissance d’un maître chinois en Pangai-noon : Zhou Zuo Wu (1874-1926). Shou Shi Wa étant la traduction japonaise. Kunbun suivi son enseignement pendant une bonne dizaine d’années. Son Uechi-ryu fut donc grandement basé sur le style de boxe chinoise du Tigre et peut-être aussi sur deux autres : celles de la grue blanche et du Dragon. De ce séjour en Chine il ramena les Kata Sanshin (Différent de celui de Kanryo Higaonna (1853-1915) mais pas tant que çà ?), Seisan et Sanseryu.
Cette école ne comporte que huit Kata : Sanshin, Kanshiwa, Kanshu, Sechin, Seisan, Seryu, Kanchin et Sanseryu.

Comme la plupart des styles okinawaïens, le durcissement du corps occupent une place prépondérante. On y apprend à encaisser des coups très puissants « sans aucun dommage ». Au programme, beaucoup d’endurcissement des avants bras par le biais du travail avec partenaire basé sur les blocages et utilisation de tous les artifices propre à l’île : Makiwara, sacs lourds, Kami (jarre en terre cuite) chargés de sable, etc. Cependant le combat rapproché est la véritable force du style car la puissance est concentrée au plus près du corps. Nous retrouvons, ici aussi, le travail avec les mains ouvertes, les coups portés avec la pointe des orteils, des piques aux yeux, des blocages circulaires, attaque des points vitaux...

Hironori Otsuka
Hironori Otsuka
Le Wadō Ryu

Le Wadō-ryu est l’un des quatre styles majeurs de Karaté avec le Shōtōkan Ryu, le Gōjū Ryu et le Shitō Ryu. Fondé en 1939 par Hironori Otsuka (1892-1982) c’est certainement le premier style de Karate-do spécifiquement japonais. Dès 6 ans Otsuka suivi les cours de Shindo Yoshin-ryu (école de Ju-jutsu japonais) de Maître Shinzaburo Nakayama. Quand Hironori Otsuka rencontra Funakoshi Gichin, lors d’une démonstration de Karaté d’Okinawa en 1922, il était déjà expert en Ju-jutsu. Impressionné par cette pratique « inconnue » ou presque, il décida de suivre les enseignements de Maître Funakoshi. Ce qu’il fit pendant une dizaine d’années. Sa progression dans ce nouvel Art fut rapide et en moins de trois ans il devint l’assistant du Maître. Bien plus tard, étant quelque peu en désaccord avec essentiellement Yoshitaka (1906-1945), fils de Gichin, Hironori Otsuka décida qu’il était temps de voler de ses propres ailes et commença, dès 1934, à enseigner un style empreint de Ju-jutsu et de Karaté-do. Cette méthode de combat, qui se voulait fluide, un peu plus basé sur l’esquive que la confrontation pure et dure, avait comme principes essentiels : les déplacements, la rotation du corps et la simultanéité du blocage et de la contre-attaque. Une plus grande flexibilité du corps permet de ne pas contrer mais utiliser l’énergie adverse pour les projections et arm-blocs.
Il nomma son Art « Wadō-ryu » en 1939. Wadō-ryu peut se traduire par : « école (Ryu) de la voie (Do), de l'harmonie (Wa) ».

L’emblème du Wadō Ryu fut dans un premier temps un oiseau qui étend ses ailes et entre lesquelles se dresse un poing puis Maître Ohtsuka changea cet emblème, l’oiseau aux ailes déployées est resté mais le poing à été remplacé par un Kanji qui signifie paix.
Les Kata du Wadō-ryu sont : les 5 Pinan (Heian), les 3 Naihanchi (Tekki), Bassai (Bassai-dai), Kushanku (Kanku-dai), Chinto (Gankaku), Ni-sei-shi (Nijushiho), Seishan (Hangetsu), Wanshu (Empi), Ro-hai (Meikyo), Jion. Hironori Otsuka créa également 10 Kata-kumite, séquences de combat codifiées à pratiquer avec partenaire, dans lesquelles sont illustrés les principes de l'esquive et l'influence du vieux Ju-jutsu.

Voici deux sentences d’Hironori Otsuka :

« Il faut considérer le Wadō Ryu comme une école de Ju-jutsu à laquelle ont été ajoutées des techniques de Karaté d'Okinawa et des techniques d'armes issues des écoles japonaises de sabre Yagyu et Toda. C'est ce qui explique que le Wadō est bien plus proche des Budo japonais traditionnels que des arts martiaux d'Okinawa. Le Wadō-Ryu n'est pas un sport ... Le but premier consiste à mettre l'adversaire hors de combat... »

« En défense et en attaque l'utilisation du poids et des mouvements de votre adversaire joue le même rôle dans la défaite de ce dernier que votre propre poids et vos propres mouvements. »

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Autres styles de Karaté

Pierre Portocarrero
Pierre Portocarrero
Le Gembukan Tōde Ryu

Le Gembukan Tode Ryu est une école de Karaté créé par Pierre Portocarrero dont cette appellation fut déterminé en 2006 et issue de l'enseignement de maître Ogura Tsuneyoshi Senseï (1924-2007). Le terme « Tode » rappelle les origines chinoises de la discipline : « La main des Tang » ou « la main de chine ». Cette pratique se veut souple, fluide et martiale, hors du contexte sportif et compétitif, visant plus l’épanouissement du pratiquant. L’enseignement est transmis selon la tradition par le travail des Kihon, Kata et Kumité. Depuis 2006 la progression propre à cette école n’utilise plus le système hiérarchique de « Dan » mais uniquement les certificats de transmission et de compétence (Menkyo).

Pierre Portocarrero reçu le Menkyo-kaiden en 1988 des mains d’Ogura Senseï. Ogura Tsuneyoshi fut notamment l'élève d'experts légendaires tels que Chotoku Kyan (1870-1945), ou Yabu Kentsu (1866-1937).

Maître Ogura eut également comme élèves Henry Plée (1923-2014) et Roland Habersetzer (1942-). Ce dernier poursuit sa propre voie à travers le Tengu-no-michi.

Tatsuo Shimabuku
Tatsuo Shimabuku (1906-1975)
L'Isshin-ryu

L’Isshin-ryu est une école de Karaté fondée à Okinawa par Tatsuo Shimabuku (1906-1975) en 1956. Traduit par « école d’un seul cœur », c'est un mélange de différents styles : Le Gōjū Ryu de Miyagi Chojun (1888-1953), le Shorin-ryu de Kyan Chotoku (1870-1945) et les Kobudo de Taira Shinken (1897-1970) et Yabiku Moden (1882-1945).
Cette école s'est répandue surtout aux États-Unis, ses premiers adeptes étrangers étant des Marines américains, basés à Okinawa. L’Isshin-ryu comprendrait aujourd’hui à peu près 300 branches à travers le monde ce qui ne permet pas une réelle unification du style.

L'emblème de l'école est constitué d’une déesse de l’eau (Mizugami), mi-femme mi-serpent de mer. La femme est le symbole de la force tranquille et le serpent, la puissance.

Les Kata de l’Isshin-ryu sont : Sanchin et Seienchin du Gōjū Ryu, Seisan, Naihanchi, Wanshu, Kushanku et Chinto du Shorin-ryu, Sunsu qui est une conception personnelle et quelques Kata de Sai et de Bo pour le Kobudo.

Choshin Chibana
Choshin Chibana (1885-1969)
Le Kobayashi-ryu (Shorin-ryu)

Le Kobayashi-ryu ou Kobayashi-shorin-ryuécole de la petite forêt ») est une école de Karaté créée par Chibana Choshin (1885-1969), un des plus grands maîtres d'arts martiaux okinawaïen, qui dès l'âge de 15 ans, fut le disciple de Ankô Itosu jusqu'à la mort de celui-ci. Il en fut le successeur officiel.
En 1920 il ouvre son premier Dojo à Shuri et nomme son style Kobayashi-shorin-ryu.

Shorin est la transcription okinawaienne de « Shaolin » (petite forêt), et en conserve ses références à la Chine. Kobayashi est également une lecture japonisante des caractères « Shaolin ». Les deux transcriptions signifiant: « petite forêt », Maître Chibana a tenu à accoler les deux termes, malgré la redondance, par respect pour ses maîtres, et aussi pour marquer son opposition (de manière pacifiste) au Japon, colonisateur d'Okinawa depuis 1609.

Son école est donc celle du Shorin-ryu par excellence, dans la mesure où il n'a rien modifié de l'enseignement reçu de son maître. En Shorin-ryu, issu du Shuri-te, les techniques enseignées sont celles qui sont les plus fidèles aux techniques originelles de l'Art Martial appelé aujourd'hui Karaté. Les postures sont relativement hautes, par rapport aux postures des autres écoles, pour permettre des déplacements plus rapides, tant pour les esquives que pour les contre-attaques.
Les blocages sont faits en finesse, grâce à la rotation du poignet au moment de l'impact, qui fait levier sur le bras ou la jambe de l'attaquant. Cette technique, entre autres, si elle est correctement maîtrisée, permet à une personne relativement faible physiquement de faire face à des adversaires beaucoup plus forts, et de bloquer facilement leurs attaques, malgré la différence de force entre eux.

Les Kata sont ceux enseignés par Ankô Itosu sans modification.

Itokazu Seiki
Itokazu Seiki (1915-2006)
Le Kônan-ryu

Ce style de Karaté créé en 1978 par Itokazu Seiki (1915-2006) ne pris pourtant son nom final qu’en 1990. Pangainûn-ryu (en « Min » ou « Pinyin » langue du Fujian) était son appellation initiale. La traduction littérale de Kônan-ryu est « école du rigide et du fluide ». Les termes « » et « Nan » se traduisant, respectivement, « rigide » et « fluide ». Cette école, issue de l’Uechi Ryu, revendique un Karaté bien plus proche des origines chinoises que l’Uechi Ryu actuel. Ce style fait l'alliance de la dureté et de la souplesse ou, ni l’un ni l’autre ne doit prendre le pas sur le second mais chacune de ces deux composantes doit être présente au bon moment. Comme l’Uechi Ryu, le durcissement du corps occupent une place prépondérante pour le Kônan-ryu. Nous y trouveront également de nombreuses techniques de mains ouvertes, utilisant la pique des doigts et il en va de même pour les pieds, où la pique des orteils est une arme redoutable. Par contre l’esquive sera toujours privilégiée à l’encaissement pur et dur des coups adverses. Cela impose une fluidité dans les déplacements sans contraction, inhibant toute vitesse, et une contraction générale du corps au moment de l’impact pour retrouver immédiatement après une décontraction totale.

Comme toutes les écoles de karaté d’Okinawa, le Kônan-ryu s’est divisé en plusieurs branches dont les cinq principales sont : le Seibukan de Itokazu Seishô, le Kôinkan de Itokazu Seikô, le Shureikan de Maeshiro Shusei, le Kôbu-ryu/shûwakai de Kinjô Takashi et le Shohei-ryu Urasoe-dôjô de Asato Shinshû.

Les kata de ce style sont ceux de l’Uechi Ryu, mais certaines ramifications y ont rajoutées un Kata créé par leur chef de file.

Shoshin Nagamine
Shoshin Nagamine (1907-1997)
Le Matsubayashi-ryu

Ecole (Ryu) de la forêt (Hayashi) de pins (Matsu). Ce style okinawaïen a été créé par Shoshin Nagamine (1907-1997) en 1947 à partir de techniques tirées du Shuri-te de Matsumura Sokon (1809-1899) et du Tomari-te de Matsumora Kosaku (1829-1898). D’ailleurs le nom de Matsubayashi-ryu, est dédié à ces deux figures incontournables du Karate-do d’Okinawa. Elève de Choki Motobu (1871-1944), de Chotoku Kyan (1870-1945) et de Arakaki Ankichi (1899-1927), Shoshin Nagamine garda d’eux un certain nombre de Kata (16 initialement + 2) : Les cinq Pinan, les trois Naihanchi, Ananku, Wankan, Rohai, Wanshu, Passai, Chinto, Kushanku, Gojushiho et deux autres créés par lui, les Fukiyu-kata dédiés aux débutants. Ayant étudié également le Kobudo, il ajouta à son style l’usage des armes pour les séniors.

Selon Maître Nagamine, le Karate-do est un Art Martial qui ne doit être utilisé qu’en dernier recours dans un combat de type « vaincre ou mourir ». L’entraînement doit intégrer trois conditions essentielles et ce quelque soit sa position : 1- endurance, 2- stabilité et équilibre, 3- flexibilité et mobilité. Seules les positions dites « naturelles » permettent d’obtenir ces résultats.

Petit conseil : Voir son excellent livre « L’essence du Karaté-do d’Okinawa » aux éditions Vigot.

Choyu Motobu
Choyu Motobu (1857-1928)
Le Motobu-ryu

Cette école de Tode traditionnel d’Okinawa existe depuis la moitié du XVIIème siècle. Jusqu'au début du XXème siècle elle a été transmise de génération en génération dans la famille des Motobu dont fait parti Choki Motobu (1871-1944). Ce dernier ne profita cependant pas de l’enseignement familial car la tradition voulait que seuls les fils aînés de chaque génération connaissent les secrets du style et, Choki étant le troisième fils de Motobu Udun, il du étudier les différentes facettes du combat dans la rue. Le Motobu-ryu a faillit complètement disparaître avec le (presque) dernier représentant de la lignée « Motobu », Chomo, fils de Choyu Motobu (1857-1928), se désintéressa du patrimoine martial de la famille et ce fut Uehara Seikichi (1904-2004) qui reçu la quasi-totalité du Motobu-ryu et poursuivit l’enseignement de son Maître. Aujourd’hui c’est le fils de Choki Motobu, Chomei qui a repris la succession.

L’enseignement du Motobu-ryu reposerait sur une version souple du Kata « Sanchin » et, contrairement à la plupart des styles l’utilisant, il était plus orienté sur l’énergie interne propre à ce qu’enseignait la Chine du sud dans la province du Fujian. L’originalité du style réside dans des positions ou le talon ne repose pas au sol. Les déplacements semblaient flotter comme le feraient des pas de danse. Les techniques de poings, ou plutôt des mains ouvertes, ne composaient pas avec le retour en Hikite. Les frappes partaient de la position de garde, directes et sans appels. Le pouce était très utilisé dans les techniques d’Atemi sur les points vitaux.

Kanryo Higaonna
Kanryo Higaonna (1853-1915)
Le Naha-te

  A Okinawa, il est d’usage de noter les trois principaux courants, en fonction de leur lieu de pratique et qui sont à la base de l’Okinawa-te : Le Shuri-te, le Tomari-te et le Naha-te. Ce dernier ou « la main de Naha », comme son nom l’indique, prit forme dans la ville de Naha qui a aujourd’hui absorbée les deux autres localités : Tomari et Shuri.
Le Naha-te eut deux formes sans rapport l’une avec l’avec l’autre si ce n’est leur provenance chinoise certaine. La première fut initiée vers le milieu du XIXème siècle par un expert chinois de Quan-fa (boxe chinoise) du nom de Ason lors de son passage sur l’île à Kumemura. Cette branche disparut presque aussi vite qu’elle n’est apparut. Enseignée par un de ses élèves, Sakiyama Kitoku (1830-1914), cette école très dure disparut complètement avec Tomigusuku Oyakata.
La seconde, fondée par Higaonna Kanryo (1853-1915) donnera naissance à la fin du XIXème siècle au Shorei-ryu. C’est de cette branche du Naha-te que le Gōjū Ryu (version d’Okinawa) sera tiré.
Les sources techniques proviennent de nombreuses formes de Boxes chinoises dont celles du Dragon, du Tigre, du Singe et plus particulièrement de la Boxe de la Grue blanche de la Chine du sud (du Fujian). Nous retrouvons encore, dans certains Kata, les traces évidentes de cette dernière telles les piques de doigts ou encore les positions sur une jambe et des frappes basses du pied visant genoux et chevilles.
Les Maîtres chinois qui inspirèrent Kanryo Higaonna furent Ryu Ruyko (1852-1930), Waichinzan qui enseignait à Kumemura et certainement l’expert en Boxe chinoise de la Grue blanche (Bai-he-quan) : Go Kenki (1886-1940, de son nom chinois Wu Xian-Hui) enseignant à Fuzhou. Ce n’est qu’en 1912 que ce dernier s’installa à Okinawa et enseigna son style, intégrant le Kobudo, à de nombreux Maîtres qui créèrent d’autres écoles.
Higaonna connu Ryu Ruyko, expert en boxe de la Grue blanche, en 1874 à Fuzhou dans la province du Fujian lors de son séjour en Chine. Pour la petite histoire, selon certaines sources, il semblerait que Ryu Ruyko et Waichinzan soient une seule et même personne ?

Le Naha-te est un style très dynamique avec beaucoup de déplacements et de coups de pied rapides. Le corps à corps des combats à adversaires multiples reste au cœur de l’enseignement. Kanryo Higaonna, dans son enseignement, aurait volontairement édulcoré certaines techniques afin de les rendre peut-être plus attractives ou plus simple. C’est ainsi que les mains ouvertes initiales commencèrent à se fermer. Le Kata « Sanchin » du Naha-te, normalement exécuté mains ouvertes, en est un exemple flagrant. La respiration sonore et forcée est également une caractéristique de ce style.

Nakamura Shigeru
Nakamura Shigeru (1891-1969)
L'Okinawa Kempo

  Ce style de Karaté d'Okinawa créé en 1953 par Nakamura Shigeru (1891-1969) est essentiellement orienté vers le combat. Il eut de nombreux enseignants dont son père, Nakamura Keikichi (1867-1898 ou 1901 ?) qu’il n’eut malheureusement guère le temps de bien connaître car il mourut quand Shigeru avait 10 ans. Ce furent ses oncles, Nakamura Teiichi et Nakamura Shinkichi, qui le prirent alors en main. Il s’entraîna également au Karaté et Kobudo avec d’autres Maîtres de l’époque : Ankô Itosu (1831-1915), Kanryo Higaonna (1853-1915), Hanashiro Chomo (1869-1945) ou Kuniyoshi Shinkichi (1848-1926). Son style rude de Karaté est cependant basé sur les enseignements de Choki Motobu (1871-1944) et Yabu Kentsu (1866-1937, Maître de Shuri-te). Depuis la mort du fondateur en 1969, le style prit trois directions différentes, l'une avec le fils du maître, Nakamura Taketo, l'autre avec Oyata Seiyu (1930-2012) et la troisième avec Odo Seikichi (1926-2002), qui en est la plus représentative.

L’Okinawa Kempo est une discipline très dure où les combattants étaient recouverts de protections ou plutôt une sorte d’armure, un peu comme au Kendo, pour travailler l'impact « plein contact » des coups.

L'Okinawa-te

L’Okinawa-te que l’on peut traduire par « la main d’Okinawa » est originaire des Ryu-kyu. Il a traversé les âges sous des appellations différentes avant de prendre, au XVIIIème siècle ce nom. Ce système de combat à main nue était la synthèse de plusieurs sources.

La première, native de l’île, fut le « Te » (main en japonais), ou en okinawaïen le « Ti ». L’appellation de cette technique indigène ramène l’éternel débat d’efficacité entre la pratique du poing et celle de la main !

La seconde provient de la Chine. En effet la Chine n’étant pas si loin d’Okinawa (moins de 900 km pour le Fujian), les adeptes locaux, férus d’arts martiaux, faisaient le voyage, parfois pour plusieurs années. Que se soient pour des raisons commerciales ou simplement d’études, ils revinrent dans leur île natale enrichis des techniques de combat de la « boxe chinoise » (Quan-fa) qu’ils amalgamèrent avec leur propre connaissance du « Te ». Quand cela commença ? C’est très difficile à dire mais il semblerait que la « mutation » proviendrait de la fin du XIVème siècle avec la délégation chinoise de Kumemura (village okinawaïen proche de Naha). Ce village fut déterminant dans de nombreux domaines car dès 1393 les échanges multiples commencèrent entre la Chine et Okinawa et ce lieu fut « la plaque tournante » de ces échanges. La culture chinoise imprégna l’île pour de nombreuses générations. Aujourd’hui encore, tout de la vie okinawaïene, rappelle la Chine et peu le Japon. A cette époque lointaine, diplômâtes, commerçants et experts de toutes sortes souhaitaient s’établir dans l’île. Ceci est une autre histoire mais parmi ces experts ils en étaient qui pratiquaient le Quan-fa et ne rechignaient pas à enseigner leur Art aux insulaires. Ces chinois à demeure et les « voyageurs » de retour de Chine fit que, petit-à-petit, le « Te » se transforma en « Tode » ou « main chinoise ».

Enfin la troisième source proviendrait du Japon. De peuple plutôt pacifique, les okinawaïens confrontés à de nombreuses incursions étrangères (malais, philippins, chinois, japonais et même des pirates) finirent par développer un esprit de résistance très poussé.
Pour la petite histoire, les armes de toutes sortes furent interdites sur l’île depuis le XVème siècle sous le règne du Roi Sho-Shin (1465-1527) de 1477 à 1527. En effet, ce dernier, ne souhaitait pas voir son pouvoir nouvellement mit en place remis en cause par des agitateurs armés. Cependant il semblerait que cette interdiction ne fut pas totale car quelques écrits dénotent la possession d’armes de citoyens okinawaïens de cette époque.
Après l’invasion japonaise du clan Satsuma en 1609, l’interdiction fût cette fois totale aussi bien pour la détention d’arme que pour toute pratique à caractère martial. L’esprit guerrier des autochtones se renforça donc encore à cause de cette haine de l’envahisseur nippon et ingénieusement transformèrent leurs outils agraires en armes anodines mais redoutables dans les mains d’experts. Les techniques de combat à mains nus ou armées, développées dans le plus grand des secrets, furent copiées à partir de ce qu’ils ont pu connaître des envahisseurs (Ju-jutsu ou Jigen-ryu), transformées et intégrées à leurs propres techniques. C’est ainsi que l’Okinawa-te pris progressivement forme bien plus tard au XVIIIème siècle en regroupant les différents styles développés dans l’anonymat (Shuri-te, Naha-te et Tomari-te).

Ce site « Le karaté : des appellations successives à travers les âges » possède de bonnes informations de cette époque.

Norisato Nakaima
Norisato Nakaima
Le Ryuei-ryu

Ce style de Karaté est apparu à Okinawa aux alentours de 1875 par Norisato Nakaima. A l’âge de 19 ans il alla à Fuzhou pour approfondir sa pratique d’art Martial et fut accepté comme disciple auprès d’un professeur de boxe chinoise connu sous le nom de Ryu Ryuko qui enseigna également son art à Kanryo Higaonna (1853-1915). Après 7 années de formation, il reçu un diplôme de la main du maître juste avant de quitter la Chine. Cet apprentissage intégrait aussi bien les techniques de combat que la médecine chinoise et les remèdes curatifs à base de plante.
De retour à Okinawa, Norisato Nakaima appris en secret ce style à son fils Kenchu Nakaima (1856-1953) qui lui-même l’enseigna à son tour à son fils Kenko Nakaima. En 1971, à l’âge de 60 ans ce dernier sorti cet Art de l’ombre en l’enseignant à une vingtaine de professeurs choisis, et le nom de « Ryuei Ryu » fit son apparition. Les Kata de ce style sont très proches du Gōjū Ryu mais la pratique chinoise est fortement visible.

Jacques Debatty
Jacques Debatty
Le Shinshokaï

Le Shinshokaï nous vient directement de Belgique. Son créateur, Jacques Debatty, en a fait un style de Karaté adapté aux moins valides.

Il est le fruit d'années de pratique et de recherches avec des personnes ayant différents handicaps. Le Karaté Shinshokaï vise à ce que chacun, valide ou non, puisse surmonter les difficultés à travers un renforcement du mental et un travail basé sur le handicaps temporaire forcé ou réel. Ce projet est né de la violence dans les établissements scolaires ou la loi du plus fort « est toujours la meilleure ». Cette méthode, assimilée à une expression de survie face aux violences permet, entre autres, la gestion de nos émotions dans ces affrontements verbaux qui se terminent trop souvent par une confrontation physique disproportionnée.

Taba Kensei
Taba Kensei (1933-2012)
Le Shogen-ryu

Taba Kensei (1933-2012) créa le Shogen-Ryu Karate-Do après 60 ans de formation auprès de Maîtres aussi prestigieux que Shoshin Nagamine (1907-1997 : Matsubayashi-ryu) ou Hohan Soken (1889-1982 : Shorin-ryu) ou encore Chibana Choshin (1885-1969 : Kobayashi-ryu). Sa principale caractéristique est que les techniques sont effectuées de manière à obtenir la plus grande vitesse et puissance possible sans causer de blessures ou de dommages à la personne qui les effectue et le tout à partir de mouvements naturels. Il va de soi que pour obtenir un tel résultat le corps doit être complètement détendu et accompagné d’une bonne connaissance de la biomécanique.

Tsutomu Nakahodo
Tsutomu Nakahodo (1933-)
Le Shohei-ryu

  Le Shohei-ryu est un style okinawaïen de Karate-do qui descend directement de l’Uechi Ryu et donc fortement influencé par la boxe chinoise du Tigre propre au Pangai-noon.
Ce style relativement jeune a été appelé ainsi après la mort de Kanei Uechi (1911-1991, fils de Kanbun Uechi, fondateur de l'Uechi Ryu) survenue en 1991. Privée de chef de file, l’organisation du Uechi Ryu se divisa et une des branches pris cette appellation sous la présidence de Tsutomu Nakahodo. Shohei-ryu signifie en japonais « briller avec équité, égalité et paix ». Aujourd’hui cet Art est pratiqué en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Asie, en Australie et évidemment à Okinawa. Ryuko Tomoyose (1928-) en détient le 10ème Dan et a été reconnu comme trésor intangible culturel dans la section Karate d’Okinawa et arts martiaux avec armes par la préfecture d’Okinawa en 2000.

Kanryo Higaonna
Kanryo Higaonna (1853-1915)
Le Shorei-ryu

La définition est fortement tiré du livre « Encyclopédie des arts martiaux de l’Extrême-Orient » de Roland Habersetzer.

« Sho-rei » est, comme « Sho-rin », une des manières okinawaïennes de lire les deux caractères chinois « Shao-lin », qui réfèrent au célèbre monastère de l'ancienne Chine, celui du nord ou peut-être un autre au sud du pays. Cette référence, fondamentale dans l'histoire du Karaté, est à la base du style Shorei-ryu, comme à celle du style Shorin-ryu (malgré d'importantes différences techniques), les deux étant contemporains, à la fin du XIXème siècle, le premier prenant la relève du Naha-te, le second celle du Shuri-te. Le personnage clé du Shorei-ryu est Higaonna Kanryo (1853-1915), dont le style, enseigné à Naha, était connu sous le nom de Naha-te (« Main de Naha »), pour le distinguer des styles des localités voisines de Shuri (Shuri-te) et Tomari (Tomari-te), toutes les trois étant englobées dans la plus grande ville actuelle d'Okinawa, Naha. Mais Higaonna lui-même l'avait déjà nommé Shorei-ryu. Miyagi Chojun (1888-1953), son élève en fit plus tard le Gōjū-ryu.

On trouve dans le Naha-te/Shorei-ryu quantité d'influences techniques, méthodiques et théoriques des divers styles de boxe chinoise (Quan-fa) dont Higaonna a eu connaissance au cours de ses fréquentations d'experts chinois à Okinawa et à l'occasion de ses séjours en Chine. On lui doit notamment les transferts dans le Karaté d'Okinawa (Okinawa-te) des concepts chinois du groupe des styles « internes » (Nei-jia) et un enseignement sur la base de l'ouvrage Bubishi. Sa rencontre avec Waichinzan et Ryu Ryuko (peut-être s'agissait-il aussi du même personnage) à Fuzhou a été déterminante dans ce transfert et dans la lente maturation qui s'en suivit et qui aboutit à la synthèse personnelle de Higaonna (techniques exécutées davantage en force, avec respiration Ibuki, sur des positions bien ancrées au sol). Après la disparition de Higaonna, le Shorei-ryu évolua en Gōjū-ryu avec Miyagi et en To-on-ryu avec Kyoda Juhatsu (1887-1968), successeur officiel du Maître de Naha.

Sokon Matsumura
Sokon Matsumura (1809-1899)
Le Shorin-ryu

Shorin-ryu : (Sho => jeune et Rin => forêt), « Sho-rin » se traduit donc « Jeune Forêt » et est, comme « Sho-rei », une des manières okinawaïennes de lire les deux caractères chinois « Shao-lin », célèbre monastère de l'ancienne Chine qui a joué un rôle fondamental dans le développement de l’art de la boxe chinoise.

Malgré d'importantes différences dans leurs techniques, les deux styles de la fin du XIXème siècle, Shorin-ryu et Shorei-ryu se réfèrent aussi bien l'un que l'autre au monastère de Shaolin, référence fondamentale dans l'histoire du Karaté. Le Shorin-ryu prend la suite du Shuri-te. Son personnage-clé fut Itosu Yasutsune (1831-1915), plus connu sous le nom d’Ankô Itosu. Il enseignait à Shuri un style de Karaté, le Shuri-te ou « mains de Shuri », bien distinct des autres styles enseignés dans les localités voisines de Naha (Naha-te) et de Tomari (Tomari-te). Itosu fut surnommé de son vivant « la main sacrée du Shuri-te » qui plus tard donna naissance aux trois des quatre styles majeurs de Karaté, le Shōtōkan Ryu, le Shitō Ryu et le Wadō Ryu. Le Shuri-te/Shorin-ryu est le résultat de l'incorporation des techniques et méthodes de combats venant de divers styles de boxes chinoises aux techniques locales. Si Itosu fut un personnage important dans la propagation du Shorin-ryu ce fut Matsumura Sokon (1809-1899) qui fit évoluer le Shuri-te en Shorin-ryu en y intégrant des apports du Tomari-te et du Shaolin Quan (« poing de Shaolin ») caractérisé par sa mobilité, incluant des sauts. Le Shorin-ryu donna les bases à de nombreuses écoles de Karaté : Le Kobayashi-ryu de Chibana Choshin (1885-1969), le Shōtōkan Ryu de Funakoshi Gichin (1868-1957), l’Isshin-ryu de Shimabukuro Tatsuo (1906-1975), etc...

Les spécificités du Shorin-ryu sont, en autres, la finesse des blocages, la stabilité, la rapidité, la précision et la supériorité d'une bonne technique sur la force physique. La puissance, difficilement acquise, doit pouvoir intervenir sur des distances très courtes donnant toute son efficacité aux techniques.
Selon Katsuya Miyahira (1916-2010) « la distance de combat dont il faut approfondir la maîtrise, est celle de la longueur d'une phalange; c'est assez pour développer un Kime dévastateur ».

Comme beaucoup d’Art dit « Martial », Le Shorin-ryu s'appuie sur le principe du Shin-gi-tai. Ces trois éléments sont indissociables et doivent être travaillés sans en privilégier l'un ou l'autre. Le travail simultané du mental (Shin), de la technique (Gi) et du corps (Tai) amène le pratiquant vers l’excellence.

Kim Richard
Kim Richard (1919-2001)
Le Shorinji-ryu

Ce Style tiré des arts martiaux d’Okinawa et de plusieurs écoles chinoises a été créé par Kim Richard (1919-2001) en 1959. Okinawa, Japon et Chine furent ses sources pour lisser son style. De nombreux Maîtres lui ont transmis leur façon d’envisager le combat. Boxe, Judo dans ses tendres années pour poursuivre avec le Karaté de Maître Yabu Kentsu (1866-1937), Maître Arakaki Ankichi (1899-1927) ou encore Maître Mutsu et Tachibana. Le Tai-chi, Pa Kua ou le Yi Quan sous la férule du Maître chinois Wang Xian Zhai. Du Japon, il découvrira le Kobudo de Toyama Kanken (1888-1966) et le Shōtōkan avec Maître Minayota.

Shigeru Egami
Shigeru Egami (1912-1981)
Le Shotokaï ryu

  Le Karaté Shōtōkan, sous l’influence de Yoshitaka Funakoshi, fils de Gichin Funakoshi, commençait à changer d’optique au alentour de 1940. En effet Yoshitaka, contrairement à son père, souhaitait diriger le Shōtōkan vers la voie de la compétition. Il entraîna dans son sillage de nombreux pratiquants : Masatoshi Nakayama (1913-1987), Isao Obata (1904-1976), Hidetaka Nishiyama (1928-2008) et bien d’autres encore qui souhaitaient un Karaté plus physique. Après la mort de Yoshitaka en 1945 et la destruction du Honbu-dojo durant la seconde guerre mondiale, de nombreux bouleversements intervinrent au sein de l’école. La J.K.A. (Japan Karate Association) vit le jour en 1949 avec comme cofondateurs Nakayama, Obata et Nishiyama. Sa vocation était de diffuser le Shōtōkan à travers des rencontres de championnats. Gichin Funakoshi a toujours refusé cela. Pour lui, le Karaté-do et la compétition n’étaient absolument pas compatible. Pour contrer ce mouvement, il a nommé comme son successeur officiel un de ses élèves internes, Shigeru Egami (1912-1981). Ce dernier, fidèle à l’éthique et l’esprit Zen du Karaté-do de son maître créa alors avec quelques autres adeptes la N.K.S. (Nihon Karate-do Shotokaï). Selon lui, « Le vrai Do est non seulement résister à l’adversaire mais de chercher à être en harmonie avec lui. Tuer n’est pas une option. Il ne s’agit non plus de vaincre. L’exercice du Karaté-do est de progresser ensemble ». Dans cet esprit, Egami renouvela et développa les techniques. Son but était de créer un maximum d’énergie et de présence avec le plus de décontraction et disponibilité physique en ouvrant le chemin pour l’harmonie et l’unité dans le mouvement commun.
Après le décès de Gichin en 1957, il prit ses charges au Honbu-dojo au Japon et la direction du Nihon Karate-Do Shotokaï en tant que Directeur Technique, poste qu’il conserva jusqu’à sa mort en 1981. À partir de 1960 les changements apportés au style Shōtōkan par Egami devinrent si importants et influents que l’on commença à parler de style « Shotokaï ».

Quelques spécificités du Shotokaï :

- Ne pas chercher la victoire sur un adversaire mais contre soi-même et l’harmonie avec les autres. C'est une des raisons de la séparation des deux styles Shōtōkan et Shotokaï.

- La recherche du naturel et la fluidité des déplacements ainsi que des techniques.

- Pour amplifier l’effet d’impact, la forme du poing est modifiée en Nakadaka Ippon-ken (majeur sortie) ou Ippon-ken (index sortie) pour dissiper un maximum d’énergie sur un minimum de surface.

- Le vecteur de la puissance en Shotokaï n'est pas seulement la hanche mais le corps tout entier qui se meut d'un seul tenant à grande amplitude. Le rôle de la hanche est simplement le déclencheur. La particularité du Shotokaï est d’essayer d’aller très vite et très loin. Ce style vise à des mouvements très amples, souples, fluides, rapides et puissants. Un mouvement ample peut être extrêmement rapide, c'est un problème de coordination. Projeter la masse de son corps vers le partenaire et le transpercer, en utilisant son inertie.

- On ne peut pas séparer le corps de l’esprit, c’est pour cela qu'il faille éduquer aussi le mental par des exercices appropriés (Zen, respiration, Ki...). Le mental est prédominant bien plus que la technique. Si on ne peut pas contrôler l’esprit, on ne pourra jamais contrôler le corps.

- Les positions sont très basse afin d’amplifier la difficulté du travail et renforcer le corps et l'esprit.

- Midaré : Le terme Midaré, inventé par Murakami Tetsuji (1927-1987), représente la technique la plus élaborée pour développer le sens du combat que l’on puisse pratiquer dans les Arts Martiaux. Forme de combat où, tour à tour, l’un se trouve toujours dans la position d’attaquant et l’autre dans celle de l’esquive, le Midaré développe et aiguise tous les sens. La situation de danger crée l’atmosphère réelle du combat. La liberté totale du mouvement et l’harmonie qui se tisse entre les deux partenaires permettent d’atteindre la plénitude ultime.

- Ren Kumité : Combat codifié aux techniques définies par avance. Tori après ses attaques devient Uke et ainsi de suite jusqu'à épuisement.

- La recherche d'Irimi : C’est un mot qui se compose du verbe « Hairu » qui signifie entrer et du nom « Mi » qui signifie corps ou chair. Le terme est donc on ne peut plus clair : littéralement cela veut dire « entrer dans le corps ». L’image la plus évidente est à chercher du côté du Sumo. Il s’agit pour le Sumotori d’entrer de tout son poids, de plein fouet, dans l’adversaire, sans se poser de questions quant à l’agressivité qui doit être totale à ce moment-là. C’est donc une attaque au sens le plus pur.

Tsutomu Ohshima
Tsutomu Ohshima (1930-)
Le Shōtōkan Oshima

Je ne peux parler du Shōtōkan Oshima sans parler de son fondateur : Tsutomu Ohshima (1930-). Il découvrit le Karaté juste avant le début de la deuxième guerre mondiale et de 1948 à 1953 il fut l'élève direct du fondateur du Karaté moderne, Gichin Funakoshi. Fidèle à son Sensei, il garda peu des apports de Yoshitaka Funakoshi pour conserver et enseigner le style Shōtōkan originel, se référant à l’ouvrage majeur du Maître : « Karate-Do Kyohan ».

Le texte qui suit est tiré directement de l’association France Shotokan, qu’il créa en 1964.

Mr. Ohshima est né le 6 août 1930 et dès l’âge de 5 ans est entré dans l’univers discipliné et rigoureux des Arts Martiaux japonais. S’entraînant quotidiennement, il pratiqua le Sumo de 5 à 15 ans, le Kendo de 8 à 15 ans et le Judo de 9 à 13 ans. Il fut l'élève direct du fondateur du Karaté moderne, Maître Gichin Funakoshi avec qui il étudia pendant six ans. L'union réussie de Mr. Ohshima avec le Karaté Shōtōkan commença à l'Université de Waseda (Japon) en 1948 à l'époque où il s'entraînait directement sous la direction de Gichin et ceci jusqu'en 1953. Son entraînement fut également influencé par des seniors essentiels tels que : Hiroshi Noguchi, Shigeru Egami (1912-1981), Toshio Kamata-Watanabe, Tadao Okuyama (1918-2006) et Matsuo Shibuya.
Au cours de la promotion « All-Japan Sandan » de 1952, Maître Funakoshi a personnellement remis à Mr. Ohshima son Sandan (troisième degré de la ceinture noire), en l'honorant du plus haut score parmi tous les participants. Ainsi en 1952 il est devenu le Capitaine du club de Karaté de l'université de Waseda, travaillant directement avec Maître Funakoshi.
En 1952 également, Mr. Ohshima apporta des changements dans le système d'arbitrage, changements toujours en vigueur dans les compétitions modernes. Cependant pour les Karatéka souhaitant participer à ces compétitions, il prévient que cela ne doit absolument pas être vu comme la véritable expression du Karaté.
En 1955, Maître Tsutomu OHSHIMA est arrivé aux Etats-Unis pour continuer ses études à l'Université de Californie du Sud à Los Angeles, où, en janvier 1956, il fût la première personne à enseigner le Karaté dans ce pays. Il y créa l'association « Shōtōkan Karaté of America » association nationale à but non lucratif, et actuellement la plus importante association de Karaté des Etats-Unis.
En 1957 Mr. Ohshima a reçu son Godan (cinquième degré de la ceinture noire) des mains de Maître Funakoshi, ce grade est le plus haut décerné par Maître Funakoshi et toujours le plus haut atteignable à France Shotokan et toutes les organisations Shōtōkan dans le monde.
Quelques années plus tard, il est venu en Europe et plus particulièrement en France où en 1962, il dirige des cours à la Montagne Ste Geneviève à Paris. Il donna au Karaté français les fondements techniques nécessaires à son essor. Il forme ainsi les pionniers du Karaté en France et les premiers cadres de la Fédération de Karaté à l'époque section de la Fédération Française de Judo. Septembre 1964 marque la naissance de FRANCE SHOTOKAN dont l'objet est de promouvoir et de développer la pratique du Karaté-do selon l'enseignement de Maître Funakoshi, en se référant à son ouvrage majeur « Karate-Do Kyohan ».
C’est ainsi qu’en plus des Kihon, Kata et Kumite classiques, ce style développe certaines pratiques spécifiques : Iaï (combat à très courte distance), Torite (dégagements sur saisie, dont une grande partie se travaille à genoux) et Nage-waza (projections sur attaques). Il porte une attention particulière à la décontraction du corps dans la pratique. Sa recherche est le réalisme et l’efficacité dans le combat sous toutes ses formes, l’entraînement portant de façon équilibrée sur tous les aspects du Karaté tels que décrits par maître Funakoshi dans son ouvrage.

Chôjirô Tani
Chôjirô Tani (1921-1998)
Le Shukokai

Cette école a été fondée par Maître Tani Chôjirô (1921-1998). Les premiers fondements de ce style apparurent dès 1947 et c’est après avoir reçu le 6ème Dan et son Menkyo-kaiden des mains de Kenwa Mabuni (1889-1952) qu’il décida de nommer sa méthode « Tani Ha Shito-ryu » dit « Shukokai ».

Les premiers pas de Maître Tani dans les Arts Martiaux ne commencèrent pas avant 1938 ou il intégra, à l’université de Kyoto, l’école de Karaté Gōjū-ryu de Miyagi Chojun (1888-1953). En 1942, sur les recommandations de Maître Miyagi pour des raisons d’éloignement géographique, Maître Tani continue son enseignement auprès de Maître Mabuni dont il deviendra le proche disciple.
Enseignant de métier, sa rigueur scientifique va lui permettre de développer une méthode particulièrement efficace basée sur la dynamique du mouvement du corps humain associée à certains principes psychophysique influant sur la fluidité et la puissance pure. Cela donnera un style particulièrement énergique, explosif et puissant. En défense l’accent est mit sur des esquives tout en souplesses plutôt qu’un travail en opposition.
Ce style fit son apparition en France en 1964 par Yoshinao Nanbu (1943-) qui avait donné suite à une invitation d’Henri Plée (1923-2014) dans son Dojo de la Montagne Ste Geneviève à Paris. Peu après, de nombreux autres instructeurs arrivèrent en France sur la demande de Maître Tani pour le développement de sa discipline : Naoki Omi (1943-), Keiji Tomiyama (1950-), etc... L’Europe, l’Afrique, les Etats-Unis eurent aussi leur lot d’enseignants.

Sakugawa Kanga Le Shuri-te

A quelques encablures de Naha se trouve Shuri et c’est là que s’est développé dans le plus grand des secrets une forme d’art martial bien différent du Naha-te.
Okinawa est une petite île de moins de 1 200 km2 et pourtant c’est ici que s’est créé les trois sources d’où sont tirés la plupart des disciplines à connotation « Karaté » : Le Tomari-te, le Naha-te et le Shuri-te ou « Main de Shuri ».
Les origines du Shuri-te proviennent également de nombreuses sources chinoises. Le premier expert à pratiquer ce style fut Sakugawa Kanga (? 1786-1867) dont l’un de ses Maîtres chinois, Ku-shan-ku (ou Kosokun), séjournant dans la colonie chinoise de Kumemura, lui enseigna sa pratique de la boxe. Intégré aux techniques locales, cela donna ce style ou la vitesse, le dynamisme prédomineront sur la puissance caractérisant le Naha-te. Si les sources chinoises des deux grands courants de l’époque sont indéniables leurs différences fondamentales sont simplement liées à la région de leur origine. Le Shuri-te est tiré, entres autres, du Shaolin-kempo de la Chine du Nord qui favorisait un style de combat à longue distance. Ce style, sous l’influence de Matsumura Sokon (1809-1899), évoluera en Shorin-ryu (style de la jeune forêt) et donnera les bases à de nombreuses écoles de Karaté dont le Shōtōkan de Maître Funakoshi, le Wadō-ryu, ou le Kyokushinkai.

Le Tode

La définition est tiré du livre « Encyclopédie des arts martiaux de l’Extrême-Orient » de Roland Habersetzer.

C’est un système de combat à main nue, importé de Chine (To = Tang = Chine, Te = main en japonais ou technique en chinois et okinawaïen. Tode = « Main des Tang » ou « Technique chinoise »), précédent l'Okinawa-te, ancêtre direct du Karate. Les techniques de boxe chinoise (Quan-fa) passèrent sur l'île d'Okinawa probablement dès la fin du XIVème siècle, par la colonie chinoise de Kumemura. Elles se développèrent rapidement sous l'effet des interdictions successives de détention d'armes, promulguées par plusieurs rois locaux puis, à partir de 1609, par l'envahisseur japonais. Le Tode s'amalgama avec des techniques locales ou encore importées d'ailleurs (également du Japon, ainsi Jigen-ryu), l’ile d'Okinawa se trouvant à la croisée de plusieurs routes maritimes, pour finir par prendre le nom d'Okinawa-te et se développer suivant trois styles de base : Tomari-te, Shuri-te et Naha-te.

Kenji Tokitsu
Kenji Tokitsu (1947-)
Le Tokitsu-Ryu Jiseidô

  Cette forme de combat très complexe est une synthèse de nombreux autres styles que Kenji Tokitsu (1947-) à su imbriquer pour forger son Art alliant l’efficacité et le respect de l’intégrité physique. C’est seulement en 1997 que sa forme finale devint le Jiseidô.
Son apprentissage commença en 1958 par le Kendo puis le Sumo pendant deux ans en passant par d’autres sports complètement différents comme le Base-ball ou l’Athlétisme. Ce n’est qu’à partir de 1962 qu’il découvrit le Karaté Shitō Ryu et le Judo. En 1971, il arrive à Paris pour poursuivre à la Sorbonne ses études de sociologie et de civilisation orientale et devint dans le même temps l’assistant de Maître Taiji Kase (1929-2004) jusqu’en 1974. Par la suite de nombreuses rencontres dans des Arts Martiaux très différents, que se soit au Japon ou en France lui fit se poser beaucoup de questions qui nécessitaient des réponses. De plus en plus les arts internes l’interpellaient et il s’initia donc au Taichi Chuan de l’école Yang en 1980 sous la férule de maître Yo Meiji (1924-2005) et au Xing Yi Chuan et Bagua Chuan ainsi que le Taiki Ken de K. Nishimo. Assoiffé de connaissances, d’autres pratiques comme le Ken-jutsu, le Ju-jutsu ou le Iaï de Tetsuzan Kuroda (1950-) renforça ses convictions.
Cependant le Karaté restait son point phare et il tenta d’allier les techniques de percussions et les techniques de santé en cocktail cohérent et efficace. De ses études, il retint, en autre, l’apport extraordinaire du Zhan Zhuang de maître Yu Yongnien qui lui permit d’élaborer une forme d’exercice de combat contact faisant défaut dans le Karaté qu’il avait apprit.
Une phrase majeure de Kenji Tokitsu qui pourrait synthétiser son style : « Les arts martiaux sont une méthode d’auto-éducation, dont l’objectif est de rendre chaque être humain autonome et capable de prendre la responsabilité de sa propre vie. L’élève n’est jamais éduqué mais apprend, guidé par l’enseignant, à s’éduquer lui-même ».

Une visite sur son site officiel me semble obligatoire pour comprendre l’étendue de son Style : Tokitsu-ryu.

Kyoda Juhatsu
Kyoda Juhatsu (1887-1968)
Le To-on Ryu

Style de Karaté d’Okinawa créé par Kyoda Juhatsu (1887-1968) pour référer à l’enseignement de Kanryo Higahonna (1853-1915). Kyoda le transmis à Kanzaki Shigeru et à Murakami Katzumi (1927-). Proche du Gōjū-ryu, il utilise principalement la main ouverte et non le poing, notamment dans le Kata Sanchin. Kyoda Juhatsu fut avec Miyagi Chojun (1888-1953), l’un des élèves les plus proches de Kanryo Higahonna. D’ailleurs ce dernier en fit son Uchi-deshi.

Kosaku Matsumora
Kosaku Matsumora (1829-1898)
Le Tomari-te

Trois courants formèrent ce que l’on appelait l’Okinawa-te au XIXème siècle : les deux majeurs étant le Shuri-te et le Naha-te. Le Tomari-te est donc un style à part, initié à cette époque par un homme en particulier Kosaku Matsumora (1829-1898), qui sera l’un des professeurs de Chotoku Kyan (1870-1945) et de Choki Motobu (1871-1944). Ce style, pourtant fortement influencé par le Shuri-te, fut souvent péjorativement surnommé de « mains des paysans » par les aristocrates de Shuri mais nous a donné, entre autres, les Kata Sochin et Unsu. Le Tomari-te empruntait des formes proches des danses traditionnelles se mêlant aux gestes purement martiaux. L’époque ne permettait pas d’entraînement au combat et avec le recul cette forme particulière s’explique.

Une partie du Tomari-te a pu survivre grâce à Chotoku Kyan et surtout grâce à Choki Motobu, qui, mauvais garçon, avait du mal, voire pas du tout, à se faire accepter par les grands Maîtres locaux et a été accueillit de nombreuses années par Kosaku Matsumora.
Au début du XXème siècle le Tomari-te a fini par se fondre dans le Shorin-ryu même si quelques maîtres de Gōjū-ryu font perdurer les racines de cette branche de Karaté.

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Kalaripayat Kendo Ken-jutsu Kito-ryu Kobudo Kung-fu Kyudo Ninjutsu
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Morihei Ueshiba
Morihei Ueshiba (1883-1969)
L'Aïkido

Art martial développé et enseigné, à partir de 1931, par Ueshiba Morihei (1883-1969) dans son premier Dojo de Tokyo : le Kobukan. C’est donc ici qu’il enseignait ses techniques et sa philosophie de ce système de combat très particulier. Le terme Aïkido, construit à partir de trois mots qui résument parfaitement le sens profond de cet Art : «  », union, « Ki », énergie et « Do », la voie, se traduit par « La voie de l‘harmonie avec l’énergie universelle ».

Ce qui suit provient pour l'essentiel de l’Encyclopédie des arts martiaux de l’Extrême-Orient de Roland Habersetzer

Beaucoup plus qu'une technique de combat, la « Voie » ouverte par Ueshiba, technicien de génie et mystique, est une démarche religieuse. C'est une expression corporelle de l'union de l'individu (de son égo) avec l'univers qui le régit ; à la limite, l'Aïkido de Maître Ueshiba est l'« identification à la Grande Nature », en plaçant le pratiquant, au prix de méditation, de concentration, d'ascèse et de techniques sur une sorte de « longueur d'onde cosmique ».
Ueshiba Morihei consacra toute sa vie à la pratique des arts martiaux, étudiant dès sa jeunesse tour à tour le Ju-jutsu, le Ken-jutsu, l'Aïki-jutsu, le So-jutsu,...
En 1901, il se rend à Tokyo et y suit, en dehors de son travail, les cours de Kito-ryu dispensés par Tozawa Tokusaburo (1848-1912), mais l'entraînement sévère lui causa quelques problèmes de santé. Deux ans après, il entreprit l'étude du Yagyu Shinkage-ryu sous la direction de Nakae Masakatsu, qui enseigne à la fois des techniques de Ju-jutsu et l'art du Ken-jutsu ; le lien étroit entre certains aspects de l'Aïkido et du Kendo remonte à cette époque. En 1904, pendant la guerre russo-japonaise en Mandchourie, il est soldat, et ses périples dans le nord de la Chine le mettent en contact avec d'autres systèmes locaux de combat. Peu à peu, tout en continuant à pratiquer ce qu'il avait déjà appris, il compléta ses connaissances. En 1910 on le retrouve à Hokkaido, terre encore peu peuplée, dont le gouvernement nippon commence seulement la colonisation comme un « Far West » prometteur: Ueshiba était parmi ces colons. C'est là que vers 1915, le hasard le mit en contact avec Takeda Sokaku (1858-1943), du Daito-ryu, chance inouïe dont Ueshiba saura tirer parti puisqu'il comprit que ce nouveau contact avec un monde vers lequel il se sentait de plus en plus porté pouvait lui apporter les réponses à ses recherches incessantes. Ce contact fut décisif. Avec le Daito-ryu, Ueshiba entrevit pour la première fois la naissance de sa méthode personnelle plongeant ses racines dans un lointain passé. Il progressa très vite. En 1916, Takeda lui décerna le diplôme de maîtrise de son école (Menkyo-kaiden) et en 1922 il l'autorise à enseigner l'art sous le nom générique d'Aïki-jutsu. Progressivement l'élève devint son propre maître. Poursuivant ses recherches techniques, mais profondément animé par le sens mystique, Ueshiba rencontre deux grands courants spirituels qui donneront cette patine particulière à ce qui deviendra l'Aïkido: le Bouddhisme et l'Omoto-kyo. Le but de cette nouvelle religion à laquelle Ueshiba adhère de toute son âme était d'unifier le monde par l'amour du prochain et la bonté envers tous les êtres. Ueshiba applique cette règle à son art. De technique de destruction, son art martial devait devenir source de vie, d'harmonie et d'amour. En 1925, une expérience mystique personnelle le confirme dans cette idée; dès lors tout devint clair pour lui : il consacrerait le reste de sa vie à transmettre ce message de paix à travers un art issu de la guerre. L'Aïkido était né, comme le couronnement d'une recherche éperdue. Ueshiba ouvrit son premier Dojo à Tokyo en 1927, puis, le Kobukan en 1931. D'autres Dojo s'ouvrirent dans la capitale nippone entre 1930 et les débuts de la Seconde Guerre Mondiale, où l'on étudiait le Ueshiba-ryu Aiki-jutsu. C'est en 1942 qu’Ueshiba baptisa sa pratique Aïkido. En 1948 fut créé l'Aïkikai, association regroupant les Dojo enseignant la méthode du maître. L'enseignement s'ouvrit dès lors au grand public et l'Aïkido se développa rapidement au Japon puis dans le monde avec l'envoi d'experts, l'organisation de démonstration et l'appui de nombreux cadres des troupes d'occupation américaines, subjugués par l'efficacité et le charisme de O Sensei Ueshiba.
L'originalité de l'approche que fit le créateur de l'Aïkido du principe du combat réside beaucoup plus dans le sens donné au geste (l'« esprit de la technique ») que dans l'efficacité du geste en soi. Avec Ueshiba Morihei, la technique martiale s'est imprégnée de spiritualité et est devenue Art de vie. L'entraînement au Dojo doit amener le pratiquant d'Aïkido à une nouvelle conception de l'existence même donc, à un nouveau comportement dans la vie quotidienne. Le but ultime de l'Aïkido n'est rien moins que l'accomplissement de l'être humain (la discipline d’Ueshiba rejoint ici la dimension visée par toute « voie » martiale, Budo, par opposition à la simple technique, utilisable en combat, sur le champ de bataille ou sous forme de pratique sportive). Il s'agit, à travers la maîtrise des techniques, et, par conséquent, à travers la capacité de vaincre, d'arriver à la connaissance de soi et des autres, pour entrer en parfaite harmonie avec l'Univers. La Voie de l'Aïkido est donc l'apprentissage du respect et de l'amour.

L'Aïki-jutsu

L’histoire de l’Aïki-jutsu («Technique (Jutsu) de l'union () de l'énergie (Ki) ») est très complexe et il semblerait que son origine daterait du XIème siècle avec Minamoto Yoshimitsu (1056-1127). Aïki-jutsu et Ju-jutsu ne sont guère différents dans la forme mais beaucoup par l’esprit. L’un, le Ju-jutsu, utilisé par des hommes « ordinaires » possédait surtout des qualités pratiques, des qualités de terrain probablement issu des influences chinoises. L’autre, l’Aïki-jutsu, s’est plutôt développé auprès des nobles et de la caste guerrière et l’intégration de fortes notions philosophiques et spirituelles firent la différence. Au Jutsu (technique) furent ajouter la notion d’union « » et d’énergie « Ki ». L’Aïki-jutsu fut à la base de l’Aïkido, créé par O Sensei Ueshiba.

Il existe de nombreux sites qui traitent de l’Aïki-jutsu et j’ai eu souvent le sourire aux lèvres en lisant leur propre version. La mienne n’est surement pas meilleure aussi je vais laisser parler écrire Roland Habersetzer, professeur d’histoire et chercheur acharné sur tout ce qui touche les arts martiaux d’Extrême-Orient.

La tradition nippone fait remonter son origine au IXème siècle, sous le règne de l'Empereur Seiwa (850-880) et, plus vraisemblablement à l'époque du clan Minamoto, duquel émergèrent plusieurs figures de proue, guerriers de légende. Ainsi Minamoto Yoshimitsu (1056-1127) et le plus célèbre encore Minamoto Yoshitsune (1159-1189) sans qu'aucune précision d'ordre technique puisse cependant être sérieusement donnée. Plus vraisemblablement, deux noms émergent de l'ère des Tokugawa (1603-1868). Le premier est celui de Goto Tamanemon Tadayoshi (1644-1736), fondateur présumé de l'école Daito-ryu, qu'il enseigna à côté d'autres méthodes de Ju-jutsu aux Samouraï du clan Aizu à partir de 1671. Le second est celui de Takeda Takumi no Kami Soemon (1758-1853), un lettré non seulement versé dans l'art du combat mais également dans la doctrine du Taoïsme, qui enseigna à ces mêmes guerriers du clan Aizu, considérés par les historiens japonais comme des combattants particulièrement redoutables. La technique de Takeda apparaît alors sous le nom de Takeda-ryu, et sa doctrine spirituelle sous celui de « Aïki in-yo ho » (doctrine de l'harmonie de l'esprit sur la base du Yin et du Yang). Cette synthèse originale, à partir du Daito-ryu, Takeda-ryu et la notion d'Aïki, est alors appelée d'un terme générique : Oshikiuchi, technique de combat qui n'était enseignée qu'aux Samouraï de haut rang et où excellaient ceux du clan Aizu.
Fidèles à la tradition, respectant les règles du Bushido, le code d'honneur du Samouraï, ces hommes d'une trempe particulière furent beaucoup moins affectés que d'autres Samouraï par la perte des vertus guerrières de la période d'Edo, et continuèrent à s'entraîner avec passion comme si leur vie en dépendait. Mais en 1871, la révolution Meiji dissout les clans ; les valeureux guerriers d'Aizu sont dispersés. L'Aïki-jutsu faillit bien disparaître.
La survie de la technique Oshikiuchi fut due à Saigo Tanomo Chikamasa (1829-1905), membre du clan déchu, également prêtre Shinto. Dès qu'il le put sans attirer sur lui la curiosité de la police impériale, il songea à transmettre l'art à un homme digne de confiance. En 1877 il s’y prit une première fois avec Shida Shiro (1866-1922), alors âgé de 9 ans. Shida étudia sans relâche, tout en complétant, à partir de 1881, par l'étude des techniques de Tenjin Shinyo-ryu, école dans laquelle il fut d'ailleurs remarqué par Jigoro Kano (1860-1938) qui le nomma plus tard assistant à son Kodokan. En 1884, Shida Shiro, en épousant la fille de son maître Saigo Tanomo, prit le nom de Saigo Shiro, nom sous lequel il passera dans l'histoire du Judo (ses exploits furent également immortalisés dans une histoire célèbre dont le héros s'appelait Sugata Sanshiro). On sait moins qu'un grave conflit de conscience le perturbera quelques années plus tard : tiraillé entre l'Oshikiuchi et le nouveau Judo. Saigo Shiro abandonna le tout pour ne pas avoir à choisir entre ses deux maîtres : Saigo Tanomo et Jigoro Kano... Il quitta définitivement Tokyo en 1891 pour se consacrer le reste de sa vie, à côté de ses occupations professionnelles, à l'étude du Kyudo, tir à l'arc, discipline où il obtint d'ailleurs le haut rang de Hanshi. On conçoit la déception de Saigo Tanomo qui rechercha aussitôt un autre homme capable d'assimiler et de transmettre les secrets de l'Aïki-jutsu. Il trouva Takeda Sokaku (Minamoto Masayoshi) (1858-1943), un membre du clan dispersé d'Aizu. Et, cette fois, la chance lui sourit. Takeda Sokaku était un petit homme assez exceptionnel ; Kendoka (escrimeur) de génie, il était si fort dans son art qu'on le surnommait déjà « le petit Tengu d'Aizu ». Se promenant par bravade en tenue traditionnelle, sabre au côté, dans les rues de Tokyo à l'aube de la révolution Meiji, il fut provoqué par une vingtaine d'agresseurs moqueurs ; il les défit tous. Mais le port du sabre fut interdit en 1876, afin d'éviter de telles rixes fréquentes entre modernistes et tenants de la tradition. Il fallut encore vingt ans avant que Takeda Sokaku acceptât enfin d'étudier l'ancien Oshikiuchi sous la direction du vieux Saigo qui le suppliait de comprendre que le Ken-jutsu n'avait plus sa place dans la société moderne d'alors. Mais tout se passa alors très vite : les bases martiales de Takeda étaient si bien assimilées qu'il maîtrisa très vite les techniques de l'Aïki-jutsu. Avant de mourir, Saigo lui demanda de diffuser son enseignement. C'est ainsi que l'on trouve Takeda à Hokkaido, l’île septentrionale du Japon, où il instruisit dans son art les forces de la police dès 1908. Pour une raison de prestige, Takeda appelait alors son art Daito-ryu, mais en fait sa technique n'avait plus rien à voir avec celle de l'ancien Daito-ryu du clan Aizu. Contrairement à ce que veulent admettre certains historiens du Budo japonais, il est sage de ne voir ici qu'homonymie. Il est vrai cependant que le nouveau Daito-ryu contenait tout l'Aïki-jutsu, encore perfectionné, des anciens Samouraï d'Aizu, avec d'autres influences en plus. En effet Takeda Sokaku, également héritier d'écoles de Ken-jutsu (notamment Ono-ha Itto-ryu), poursuivit toute sa vie l'étude du sabre et en réintroduisit très officiellement sa pratique dans sa méthode Daito-ryu vers 1925. Takeda Sokaku. 32ème Iemoto du style, eut de nombreux disciples, parmi lesquels son fils, Takeda Tokimune (1913-1993), Tatasudo Yoshida et, plus connu, Morihei Ueshiba qui donnera, à travers une synthèse personnelle qu'il appela Aïkido, une vie nouvelle à ces techniques léguées d'un long passé en passant du Jutsu (technique) au Do (Voie).

L'Arnis

Texte écrit par Richard Foucret

Arnis Koredas Obra Mano : art martial de combat Philippin. Arnis est dérivé du mot Espagnol "Arnes" qui veut dire "Armure défensive". Koredas, mot qui signifie "mélanger". Obra, qui veut dire "travail" et Mano, qui veut dire "main". A l'origine, les Philippins utilisaient différents types de sabres, mais comme c'est aujourd'hui une arme très dangereuse, on l'a remplacée par le bâton. Dans l'Arnis Korédas le bâton court doit être sensiblement de la même longueur que l'avant bras du pratiquant (Eskrimador) entre 50 et 53cm. Les pratiquants de Kali Arnis Eskrima s'entraînent avec un bâton de 70cm.

L'Arnis Korédas Obra Mano est un art martial traditionnel Philippin, dont le grand Maître était Andres Gomban, originaire de Cébu, et décédé en 1999 à l'âge de 98 ans. Certes, Andres Gomban n'a jamais souhaité révéler son art au grand public, et cela était dû non seulement à son désir de discrétion, mais aussi afin de préserver son art dans son état originel. Néanmoins aux yeux des autres Eskrimadors (pratiquants d'Eskrima) il reste la référence même en ce qui concerne les arts martiaux Philippins, et leur originalité. Il possédait l'enseignement de plusieurs générations, dont celle de la fameuse famille Lapulapu qui maîtrisait pas moins de 37 systèmes d'Eskrima différents. Aujourd'hui son seul représentant actuel pour l'Europe, est le Maître Oliver Bersabal. Né aux Philippines, il commença la pratique des arts martiaux Philippins dès l'âge de 8 ans. Son maître Andres Gomban lui enseigna durant de nombreuses années les différents aspects et éléments clés de plusieurs écoles d'Arnis Eskrima et qui composent les 37 systèmes de l'Arnis Korédas Obra Mano. Oliver Bersabal devenu navigateur, débarque en 1995 à Marseille à l'âge de 34 ans. Découvrant par hasard la popularité grandissante du Kali Eskrima, il se lance alors dans la diffusion de l'Arnis Korédas Obra Mano. En quelques années, maître Oliver Bersabal accomplit un travail remarquable sur toute l'Europe, multipliant les démonstrations dans les festivals et galas d'arts martiaux, les émissions sur les chaînes de télévision, les séminaires sur toute l'Europe, et réalise pas moins de 9 cassettes vidéos. Face à son engagement, Maître Andres Gomban nomme officiellement Oliver Bersabal "Guro" (Instructeur) responsable de l'enseignement et de la promotion de l'Arnis Korédas Obra Mano en Europe.

Dans l'Arnis Korédas Obra Mano il n'y a pas de fixe. La forme basique existe bien, mais elle doit ensuite devenir libre. "Eveiller l'instinct", voila le maître mot de son fondateur, mais cela nécessite non seulement beaucoup de pratique, certes de l'attention, mais aussi beaucoup de souplesse et de fluidité gestuelle. Au fil du temps les sensations s'éveillent, l'esprit s'aiguise, et les gestes deviennent instinctifs. L'émergence de l'instinct (d'après son fondateur) résulte de 3 éléments : pratique, fluidité et liberté. Les différents niveaux d'apprentissage et d'acquisition de connaissances s'opèrent en fonction de différents types de pratique : SOLO OLISI (le travail du bâton simple), DOBLE OLISI (le travail du bâton double), KOTSILIO DEPENSA (le travail du couteau de défense), MANO - MANO (le travail à mains nues), LAYOG DUMOG (le travail de la lutte Philippine).

Voici une page intéressante sur les Arts Martiaux Philippins.

La Capoeira

L’origine de la Capoeira est très controversée mais la version la plus cohérente serait sa provenance africaine de la région du Congo, de l’Angola et du Gabon. Cette forme de lutte à mains nues était utilisée contre les occupants portugais du XVIème siècle. A cette époque le marché des esclaves battait son plein et quand ils furent importés au Brésil, les malheureux africains transformèrent cet Art martial en danse rituelle, accompagnée de chants et de musiques, afin de conserver les bases de leur lutte ancestrale. Les « danses » folkloriques anodines ne pouvaient pas être interdites. Petit à petit les brésiliens se sont appropriés leurs danses puis techniques de combat et en ont fait LEUR Art Martial qui perdure depuis près de 400 ans.

A l'abolition de l'esclavage en 1888, la Capoeira fut interdite à cause essentiellement de son utilisation par des malfrats organisés qui l’utilisaient pour régler leurs comptes dans des affrontements sanglants. Il fallut attendre pratiquement le milieu du XXème siècle pour qu’elle retrouve ses lettres de noblesses.

La Capoeira se distingue des autres arts martiaux par son côté ludique et acrobatique ou les pieds sont très largement mis à contribution. Quatre instruments de musique typiquement brésiliens accompagnent le « jeu » des Capoeiristes : le Berimbau, le Pandeiro, l’Atabaque et l’Agogo.
Avant 1930 son apprentissage se faisait à même la rue. La première école de ce style fut fondée à Salvador de Bahia par Manuel dos Reis Machado. Aujourd’hui la Capoeira s’est rependue largement aux Etats-Unis et en Europe.

Minamoto Yoshimitsu
Minamoto Yoshimitsu (1056-1127)
Le Daito-ryu

Il ya deux courants de cette discipline dont les racines remontent à l’Aïki-jutsu ancestral et dont les techniques tournent principalement autour de celles du sabre.

Le premier courant remonte au début du XIIème siècle avec Minamoto Yoshimitsu (1056-1127) et fut transmit de générations en générations sous l’appellation « Oshikiuchi » jusqu’à Saigo Tanomo Chikamasa (1829-1905). Il prit le nom de Daito-ryu, aux environs de 1925, grâce à l’un des disciples de ce dernier : Takeda Sokaku (1858-1943). Takeda, excellent sabreur, améliora les techniques des anciens Samouraï d'Aizu avec ses propres connaissances du sabre et des arts martiaux de divers horizons.

Le second courant remonte à Goto Tamanemon Tadayoshi (1644-1736) à partir des techniques d’Aïki-jutsu du redoutable clan Aizu. Il y ajouta ses connaissances de Ju-jutsu et enseigna son Art à la classe guerrière de l’époque.

Bruce Lee
Bruce Lee (1940-1973)
Le Jeet Kune Do

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Jigoro Kano
Jigoro Kano (1860-1938)
Le Judo

Littéralement voie (DO) de la souplesse (JU). Cette discipline, créée en 1882 par Jigoro Kano (1860-1938), fait parti des Arts Martiaux modernes qui se veulent non violents et non offensifs. Inspiré du Ju-jutsu, il se compose pour l'essentiel de techniques de projection, de contrôle au sol, d'étranglements et de clefs. Le Judo fut créé pour l'entraînement de la jeunesse nipponne. Le souhait du fondateur, était de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales en prenant comme point de départ l'enseignement des anciennes écoles traditionnelles de Ju-jutsu tels le Tenshin-shinyo-ryu et le Kito-ryu, qu'il avait pratiqué plusieurs années et dont il retira toutes les techniques dangereuses pour en faire une méthode à vocation éducative.
Le Kodokan, Dojo mythique connu du monde entier, fût le lieu ou débuta la grande histoire du Judo. Les premiers élèves de Jigoro Kano y était hébergés et participaient à son entretien mais rapidement le Kodokan dû être agrandi tant la notoriété du Judo fut grandissante.
Les Dojo sont recouverts de tapis épais afin de protéger les élèves des nombreuses chutes et projections. Les JudogiKimono » du Judoka) sont blancs mais la couleur bleue à fait son apparition pour différencier les combattants lors des compétitions. Aujourd’hui le Judo est devenu un simple sport qui pourrait se résumer à « un sport de compèt' ». Son entrée aux jeux olympique de Tokyo en 1964 contribua largement à son déclin technique qui regroupe pourtant plus de 8 millions de pratiquants dans le monde dont 600 000 pour la seule France.

En France nous devons son existence, depuis 1935, grâce à maître Mikinosuke Kawaishi (1899-1969).

Le Ju-jutsu

Le Ju-jutsu, ou Ju-jitsu ou encore Jiu-jitsu (littéralement : « art (Jutsu) de la souplesse (Ju) »), regroupe des techniques de combat qui furent développées par les Samouraï durant l'époque Edo (1603-1868). Elles enseignaient aux Samouraï et aux Bushi (guerriers) à se défendre lorsque ceux-ci étaient désarmés lors d'un duel ou sur le champ de bataille. Ces techniques sont parfois classées en trois catégories principales : techniques de frappe, techniques de projection et techniques de contrôle afin de maîtriser un adversaire. A cela était ajouté le combat armé car n’oublions pas qu’à cette époque les armes faisaient partis de la panoplie du guerrier de toute classe sociale.

Ceci est une définition ultra simplifiée de ce que représente réellement le Ju-jutsu car il existe des quantités phénoménales d’écoles et chacune possède ses propres spécificités. D’autre part il serait à la base de pratiquement tous les arts martiaux (cela n’engage que moi). Aujourd’hui, avec le clivage de toutes les pratiques, cela reste moins évident.

Le Ju-jutsu, bien avant le 17ème siècle, contrairement à son « presque homologue », l’Aïki-jutsu, était utilisé par des hommes « ordinaires » et possédait surtout des qualités pratiques, des qualités de terrain probablement issu des influences chinoises.
Le concept principal du Ju-jutsu est d’éviter les attaques frontales pour contrôler un adversaire plus grand, plus fort, avec un minimum d’effort. Nous pouvons y voir ici un principe bien chinois énoncé par Lao Tseu (milieu du Ve siècle - milieu du IVe siècle av. J.-C.) : « La faiblesse a raison de la force et la souplesse de la dureté ».
Ce principe a donné naissance à un ensemble de techniques sophistiquées d'évitement, de canalisation de la force adverse, et de contrôle de l'adversaire par des déplacements, des frappes, projections et des immobilisations obtenues grâce au contrôle des points vitaux et des articulations. Il est donc fort probable que cette ou ces méthodes de combat aient existées depuis plus de 2 000 ans. Le développement et surtout les traces écrites remonteraient au XIIème siècle avec Minamoto-no-Yoritomo qui interprétait son art comme « mains habiles ». C’est à peu près à cette époque que le Ju-jutsu fut fortement conseillé à la caste guerrière. Les batailles constantes jusqu’à l’unification du Japon par les Tokugawa et surtout Tokugawa Ieyasu (1542-1616), permis des modifications majeures à cette forme de combat pour se défaire de nombreuses situations critiques dont la survie de chaque clan dépendait. En combat, chaque petite chose vue par les survivants fut exploitée et adaptée pour leur propre pratique et seulement divulguées à quelques disciples.
Avec la fin des Tokugawa et l’abolition du système féodal en 1868 (début de la Restauration Meiji) toutes ces techniques guerrières ont failli tombées dans l’oubli par manque d’engouement pour tout ce qui touchait la guerre, devenue dès lors improbable. Il fallut attendre la fin du XIXème siècle pour voir ressurgir bons nombres d’arts martiaux. Le Ju-jutsu, à travers le Judo, l’Aïkido et même, le Karate-do dans une moindre mesure, tel le Phénix renaissait de ses cendres.

Le Kalaripayat

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Le Kendo

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Le Ken-jutsu

Le Ken-Jutsu ou « Technique (Jutsu) au sabre (Ken) » est l’art de manier le sabre. Cette pratique était considérée comme la plus importante sous le Japon féodal, aussi, le guerrier (Bushi) y concentrait l’essentiel de son attention et de ses efforts. Très rapidement au cours des temps, le sabre (Katana) devint l’arme la plus noble et la plus utilisée dans toutes les écoles martiales et il était courant que son apprentissage débutât dès le plus jeune âge du futur combattant. Le Katana fut dès lors considéré comme l’âme même du Samouraï. Le Ken-Jutsu, selon la mode de l’époque ou les conceptions philosophiques et politiques inhérentes à certaines écoles, prit différents noms au cours de sa longue histoire: Heiho, Kenpo, Toho, Gekken, Hyoho, To-jutsu, Tachi-gaki, Tachi-uchi, Hyodo, Chambara, etc. Cependant, le plus couramment, on applique à l’art du sabre classique le nom de Ken-jutsu.

A l’époque Nara (710-794), les premiers écrits sur l'histoire du Japon, apparaissant en 712 avec le Kojiki (chronique des choses anciennes) suivi en 720 par le Nihon Shoki (chronique du Japon), évoquent déjà la pratique de la voie du sabre au sein de la noblesse impériale. Pendant les siècles qui suivirent, chaque famille, chaque clan, développa ses propres techniques, jalousement gardées et enseignées quotidiennement qu’à leurs seuls membres. Initialement prévu pour les cavaliers, les sabres étaient plus longs (Taichi) avec des lames droites et ce n’est qu’au début du XIIIème siècle que les Katana se sophistiquèrent, prirent la courbure idéale, se raccourcirent pour les combats au corps à corps et devinrent de véritables joyaux entre les mains expertes des forgerons (Yamashiro, Yamato, Seki, Bizen,...).
Le Ken-jutsu intégrait toutes les facettes du combat au sabre dont le Iaï-jutsu ou l'art de dégainer et frapper dans le même mouvement dans un effet de surprise totale. Quelques noms d’experts hors du commun ont traversés les siècles jusqu’à nous : Tsukahara Bokuden (1490-1571), Miyamoto Musashi (1584-1645), Yamagushi Renshin, Yagyu Munenori (1571-1646), Muso Gonnosuke (Samouraï du XVIIe siècle),...

La longue période de paix imposée par les Tokugawa de 1603 à 1868 (époque Edo) fit que le Ken-jutsu, comme la plupart des Arts Martiaux, évolua vers une voie plus spirituelle (le Do). Par ailleurs, sans l’intervention de Sakakibara Kenkichi (1830-1894) en 1873, le Ken-jutsu aurait probablement complètement disparu. Il demanda aux autorités en place, au début de la restauration Meiji de 1868, la permission de faire des démonstrations de Ken-jutsu à travers le Japon invoquant l’intérêt de la pratique pour le développement physique et mental de la jeunesse. Cela lui fut accordé.
La lame du Katana fut remplacée par un sabre de bois (Bokken) durant les entraînements, Le Iaï-jutsu (Technique du dégainé de sabre) fit place au Iaï-do (Voie du dégainé de sabre) et le Kendo (Voie du sabre) succéda au Ken-jutsu au début du XXème siècle. Pour ce dernier, le sabre fut remplacé par le Shinai et le Kendoka porte par-dessus sa tenue un équipement de protection.

Le Kito-ryu

Le Kito-ryu est l'école de l'ascension et de la chute (« Ki », s’élever et « To », tomber). Cette célèbre école japonaise de Ju-jutsu aurait vu le jour au XVIème siècle grâce à Ibaragi Sensai, un Samouraï de faible rang ayant étudié le Yagu Shinkage-ryu, autre style de Ken-jutsu. Le Kito-ryu intégrait des techniques de combat à main nue mais aussi d’autres méthodes tels le Bo-jutsu (technique de bâton), lai-jutsu (art du dégainé de sabre), Kusarigama-jutsu (technique du combat avec les Kusari-gama). Cette école, déjà influencée par les écrits du moine Zen Takuan Soho (1573-1645), s’est beaucoup développée, au milieu du XVIIème siècle, avec la maîtrise de Fukuno Shichiroemon Masakatsu. Ce dernier reçu l’enseignement de l’expert en boxe chinoise, Chen Yuan Pin (1587-1670). Ce moine chinois enseignait aussi la calligraphie et la philosophie au temple de Kokushoji dans la région d’Edo (Tokyo). L'évolution du Kito-ryu se poursuivit avec Terada Heizaemon, élève de Fukuno, qui apporta une notion fondamentale à cette école, celle de l’adaptation, de l’harmonie (« Wa »). Le guerrier faisait maintenant corps avec ses adversaires et avec l’environnement. Une nouvelle transformation survint avec Terada Kanemon, petit fils de Terada Heizaemon. Il se concentra sur les techniques de combat à main nue et la recherche esthétique et interne à l’origine du « Do » (la voie). Son enseignement fut baptisé Jikishin Ryu.

Le Kito-ryu influença fortement deux autres styles, plus proches de nous. Au XIXème siècle, les deux experts de Kito-ryu les plus connus furent Iikubo Tsunetoshi, qui enseigna à Jigoro Kano (1860-1938, fondateur du Judo) et Tozawa Tokusaburo, qui enseigna à Morihei Ueshiba (fondateur de l’Aïkido).

Le Kobudo

Le Kobudo est un terme, plutôt japonais, désignant les disciplines martiales dont l’utilisation des armes blanches est essentielle. Pour sa traduction, à connotation très chinoise, nous avons trois caractères : « Ko » signifiant « ancien », « Bu » signifiant « martial » ou « guerrier » et « Do », la « voie ». Ces termes ne signalent en rien l’utilisation des armes mais il y a quelques siècles le combat sans arme n’était pas à l’ordre du jour. Le Katana ou les différents sabres était d’usage chez les Samouraï et d’autres « ustensiles » de défense sont venus grossir les rangs de ces instruments mortels avec les différentes interdictions de toutes armes connues.
Deux courants de Kobudo sont à distinguer : Les Kobudo typiquement japonais et ceux d’Okinawa. Ces deux entités se sont développées indépendamment l’une de l’autre. Il est cependant évident que ce dernier siècle d’échange en tout genre a mélangé un peu ces différents styles pour en créer d’autres. Les styles de Kobudo sont donc très nombreux et je doute fort qu’ils soient tous référencés dans le monde. Chaque arme a ses propres spécificités donc sa propre école (Koryu - école traditionnelle ancienne). Comme pour les différents Arts Martiaux, l’enseignement était transmit de Maitre à disciple ou restait en tant que transmission familiale et l’on sait maintenant par les historiens que beaucoup de ces Maîtres, antérieurs au 19ème siècle, sont mort sans successeur et leur pratique complètement perdue.

La plupart des disciplines, accréditées « d’art martial » utilisent ou devraient utiliser quelques armes (simples) Tanto, Bokken, , , Saï, Tonfa, Katana... Il me semble qu’aujourd’hui cela est malheureusement devenu obsolète dans la majorité des clubs. C’est bien dommage car, dans la rue, un simple couteau devant soi devient un handicap infranchissable. J’ai participé à quelques stages de Kobudo ou le nombre de participants était lamentablement bas... j’espère que je me trompe pour l’ensemble du territoire français.

Les Kobudo japonais :

Au Japon, l’arme la plus utilisée est certainement le Katana dont l’apprentissage est intégré dans de nombreuses écoles d’arts martiaux. Son appellation est multiple : Iaïdo, Iaï-jutsu, Ken-jutsu, Kendo ou le Shinai a remplacé le sabre,...

Quelques écoles :

Araki-ryu : aurait été fondée aux alentours de 1573 par Araki Mujinsai Minamoto no Hidenawa.

Sekiguchi-ryu : créée par Sekiguchi Yarokuemon Ujimune au milieu du 17ème siècle.

Shinto Muso-ryu : fondée par Musô Gonnosuke au début du 17ème siècle. Pour la petite histoire ce Samouraï de renom a croisé à deux reprises Miyamoto Musashi (1584-1645). Les combats étaient plutôt « amicaux » afin de comparer leurs styles bien différents. La première fois, Musashi, armé de son Daisho (ensemble de deux sabres : un long et un court), gagna le combat contre le Tachi de Gonnosuke. Pour la seconde rencontre ce dernier créa une nouvelle arme, le (bâton court de 1,28m) et les deux sabres de Musashi furent battus par le « simple bâton » dans les mains d’un expert.

Suiô-ryu iai kenpô : école de Iaï-jutsu créée par Mima Yoichizaemon Kagenobu (1577-1665) en 1615.

Tenshin Shoden Katori Shinto-ryu : une des plus anciennes écoles fondée en 1447 par Lizasa Chôisai Ienao (1387-1488). Les armes principales étudiées dans cette école sont le Bokken (Ken-jutsu), le (Bo-jutsu), le Naginata, sorte de hallebarde (Naginata-jutsu) et le Katana (Iaï-jutsu).

Les armes les plus courantes du Kobudo japonais sont :

- Le sabre long : Katana
- Le sabre court : Wakizashi
- Le sabre de bois : Bokken
- Le bâton long :
- Le bâton court :
- La lance à lame droite : Yari
- La lance à lame courbe : Naginata
- La grande lance à lame courbe : Nagamaki

Les Kobudo d'Okinawa :

Les Kobudo d’Okinawa sont nés pour l’essentiel des interdictions successives de posséder des armes tranchantes. Ces interdictions commencèrent très tôt dans l’histoire de l’île puisque sous le règne du Roi Shô-Shin (1477-1526) au 15ème siècle, par peur de révoltes, ce dernier fit confisquer tout ce qui pouvait ressembler à une arme.
Le Japon poursuivit cette interdiction dès le début du 17ème siècle sous l’emprise du clan Shimazu de la province de Satsuma et ce jusqu’en 1871. La tradition voulait qu'à cette époque, il n'y eut qu'un seul couteau par village, attaché à une chaine et gardé par des Samuraï. Les Okinawaiens, peuple plutôt pacifique à la base, ne tardèrent pas à développer en catimini des techniques de combat très sophistiquées à mains nues puis avec des ustensiles variés de la vie quotidienne. C’était la naissance des Kobudo d’Okinawa. Les échanges avec la Chine, de tout temps, ont favorisés le développement technique de leur Art ou « Te ». Voir cette page pour suivre l’évolution d’Okinawa.

Il est difficile de déterminer les ou le Kobudo à Okinawa, car il fait partie intégrante de toutes les disciplines enseignées sur l’île. Quelques écoles se sont spécialisées pour l’apprentissage de certaines armes « traditionnelles » mais cela reste un enseignement parallèle car la base reste (et restera certainement) l’art du combat martial à main nue ou armée.

Les armes les plus courantes enseignées à Okinawa sont :

- Le , un long bâton de marche servant d'arme de base.
- Le Saï, un trident de métal souvent utilisé par trois. Le troisième dédié au lancer.
- Le Tonfa, une arme de bois qui s'utilise par paire et qui servait, à l'origine, à tourner les meules pour moudre les céréales.
- Le Nunchaku, un fléau qui permettait de battre le grain. Une variante en forme de mors de cheval dispose de techniques spécifiques.
- L'Eku, une rame utilisée par les pêcheurs, et dont la tradition se maintient dans les Harï (festivités maritimes de courses de bateaux, héritées de la Chine du sud via Taiwan).

Les armes secondaires parce que moins courantes, généralement pratiquées par les élèves les plus avancés, comprennent par exemple :

- Le Kama, une faucille utilisée par paire qui sert à couper les tiges des céréales, comme le riz. Il en existe une variante où l'arme, retenue au poignet par une dragonne, est lâchée et récupérée en rotation, par paire toujours.
- Le Sansetsukon, un fléau comme le Nunchaku mais qui possède trois sections.
- Le Suruchin, une longue corde lestée à chaque extrémité.
- Le Kue, une houe paysanne utilisée pour travailler la terre.
- Le Nunti, le harpon ou la gaffe du pêcheur.
- Le Seiryuto et le Timbe : il s'agit d'une machette et d'un bouclier souvent en carapace de tortue (plus solide).
- Le Rochin, un épieu qui s'utilise, comme le Seiryuto, avec le Timbe.

Le Kung-fu

Le Kung-fu (ou Gong-fu), rendu célèbre par Bruce Lee (1940-1973) dans les années 70, possède de nombreuses appellations, Wushu : transcription du Mandarin ou Quan-fa ou Boxe chinoise et les styles innombrables, plus de 400, ne facilitent pas la classification de cet Art Martial chinois dont les premières traces remontent au IVème siècle avant J.C. Toutes ces écoles ont en commun, outre certains aspects techniques, une approche philosophique et religieuse basée pour l’essentiel sur le Taoïsme. Le Bouddhisme, viendra bien plus tard s’immiscé lentement, très lentement, au cœur même des enseignements. Les différentes méthodes chinoises de combat furent élaborées à partir de l’observation du Tigre, du Singe, de l’Ours, du Cerf et de la Grue. D’autres animaux tels le Serpent, le Dragon, le Léopard, le Lapin, le Cheval ou la Mante religieuse inspirèrent d’autres Maîtres pour donner naissance à encore plus de disparités dans les styles. Cependant deux courants émergent de cet amalgame d’écoles secrètes connues depuis peu et dont certaines ont définitivement disparue avec leur fondateur.

Les styles externes ou durs (Wai-jia), associé au temple de Shaolin regroupe des centaines de formes, toutes adaptées pour le combat. Bodhidharma, moine bouddhiste du Vème siècle, en serait le concepteur après quelques échecs avant l’illumination suprême. Vitesse, souplesse, force musculaire, puissance en sont les principales caractéristiques.

Il ne faut pas perdre de vue que le Kung-fu de Shaolin ne s’arrête pas à la médiatisation de leurs prouesses filmées du 21ème siècle pour attirer le touriste international, principale source de leurs revenus aujourd’hui.

Quelques exemples :
- Wing-chun
- Shaolin-si
- Long-xing-quan
- Hung-gar-quan
- ...

Les styles internes (Nei-jia) sont les styles hérités des monastères Taoïstes du mont Wudang. Les aspects spirituels et énergétiques prennent le dessus sur la force « brutale ». Des techniques respiratoires particulières accompagnées de séances de méditation, de travail lent, tout en souplesse, vont amener le pratiquant à développer, contrôler et mobiliser l’énergie interne (Qi) à bon escient.

Quelques exemples :
- Qi-gong
- Tai-chi-chan
- Ba-gua-zhang
- Hsing-i-ch’uan
- ...

Ces deux styles, interne/externe, intègrent aussi bien l’utilisation de l’énergie interne que les techniques de combat pour en faire des Arts Martiaux à part entière. Seul diffère la suprématie de l’un sur l’autre auquel il faut ajouter l’utilisation des 4 armes de base : Bâton, Épée, Lance et Sabre.

Le Kyudo

La définition est issue du site « CNKyudo ».

Kyudo signifie Voie (Do) de l’Arc (Kyu).
Le Kyudo est une Voie de développement physique, moral et spirituel, de réalisation du Soi. L’ambition de cet art martial est légitimée par son élaboration par des milliers d’hommes et de femmes sur plusieurs siècles et par la recherche actuelle d’un Kyudo moderne qui se nourrit de son passé.

Le drame de la vie et de la mort dans le tir à l’arc

L’histoire de l’arc est intimement liée à l’humanité. À son origine, l’arc est une arme de chasse ou de guerre dont la fonction est de tuer. Ainsi, dès que l’archer encoche sa flèche avec l’intention de tirer, il rejoue le drame permanent de la vie et de la mort, de sa vie et de sa mort. Un Maître de Kyudo a dit un jour : « Votre première flèche doit atteindre la cible comme pour tuer un ennemi car si vous le manquez, lui peut vous tuer ».
Cette image rappelle à l’archer qu’il doit mettre toute son âme dans chaque flèche, comme si c’était sa dernière : « Une flèche, une vie ». Fortement pénétré de cette évidence, le tir à l’arc au Japon ne s’est pas limité à la fonction utilitaire de tuer mais a été investi d’une dimension symbolique et spirituelle. « L’arc est le réceptacle abritant les qualités du guerrier, les qualités propres de l’arc prenant une signification presque mystique ».

Un arc grand et beau

Dans les temps anciens, l’arc japonais est simplement un arc droit d’un seul morceau taillé dans la partie la plus solide du tronc du Zelkova (Orme du Japon) ou du Catalpa (de l'Asie Orientale. À partir du Moyen-âge, il est construit selon la méthode du lamellé-collé avec du bambou en forme à double courbure. L’arc qui nous intéresse dans le Kyudo est l'arc long qui mesure 2,12 m. La poignée est placée de façon asymétrique au tiers inférieur de l’arc pour permettre de tirer à genou ou à cheval. Cet arc, moins fonctionnel qu’un arc court, est pourtant conservé par les archers, car ses défauts sont largement compensés par ses matériaux naturels, la simplicité de sa forme presque primitive, son élégance et sa beauté. Pour le pratiquant de Kyudo, l’arc et les flèches sont des objets de vénération , investis de spiritualité et utilisés avec respect.

Une technique de tir particulière

Le tir avec un tel arc exige une technique spéciale qui rend hommage aux qualités de l’arc. L’archer, qu’il soit droitier ou gaucher, tient toujours l’arc de la main gauche. Il ouvre l’arc au-dessus de sa tête et amène sa main droite qui tire la corde au-dessus de son épaule droite. À cet instant, il est dans l’arc. La courbe de l’arc au-dessous de la poignée est considérée comme masculine, dynamique et puissante, et la courbe au-dessus est dite féminine, empreinte de délicatesse et de réceptivité. L’archer exprime cet équilibre universel des contraires pour ouvrir avec élégance, dignité et sérénité un tel arc. « Lorsque l’équilibre dynamique de l’arc se confond avec celui du corps de l’archer, au moment où l’arc et la flèche sont tendus, une figure circulaire d’une grande beauté se forme [] ». La perception et la recherche constante d’une telle harmonie se nourrissent de plusieurs courants de pensée.

Le rituel et le Shintoïsme

La Voie des Dieux (Shinto) est un ensemble de croyances et de pratiques relatives aux divinités (Kami), forces naturelles personnalisées dans certains lieux, objets et parfois animaux et hommes vivants ou morts. L’arc est un des trois symboles essentiels de cette religion. Dans le Kyudo, le respect du lieu de la Voie (Dojo) avec un emplacement particulier pour les Kami (Kamiza), des objets propres à la pratique et leur maniement (arc, flèche, gant, cible...), de certains rituels et cérémonies sont des restes de cette tradition proche de la nature. Ainsi, le tir d’une flèche peut être considéré comme un acte de purification de l’archer, d’autant plus juste que le son de la corde frappant l’arc est d’une qualité particulière. Se purifier doit être entendu ici par rétablir l’harmonie à l’intérieur d’un homme ou d’un lieu, éliminer le Mal et révéler le Bien.

L’étiquette et le Confucianisme

La culture chinoise à travers l’enseignement de Confucius (551 - 479 av. J.-C.) a influencé la culture japonaise depuis ses premières périodes, particulièrement dans le gouvernement civil. Confucius a décrit les trois principes de Sagesse (Chi), Bienveillance (Jin) et Bravoure (Yu). Dans la Bienveillance, le système chinois inscrit l’étiquette et ses valeurs éthiques pour indiquer comment se comporter vis-à-vis les autres, père/fils, homme/femme, Maître/élève, Sempai/Kohai. « En même temps qu’ils adoptèrent l’étiquette et le protocole de cour chinois, les japonais reprirent le cérémonial utilisé pour le tir à l’arc dans l’aristocratie chinoise. Celle-ci considérait que la maîtrise du tir à l’arc était l’expression même du raffinement et de la bonne éducation [] ». Le Maître dit : « Quand on tire à l’arc, le mérite ne consiste pas à transpercer mais à frapper le centre de la cible [] » c’est-à-dire avoir le geste juste grâce à une attitude mentale juste.

Le tir guerrier et le Kyuba-no-michi

Les guerres sont nombreuses tout au long des premiers siècles de l’histoire du Japon. Les Samouraï, à travers des écoles, développent un tir à l’arc technique (Kyu-jutsu) en utilisant des grands et petits arcs, des flèches aux pointes de multiples formes, des méthodes de décoches, etc. La guerre de Genpei (1180-1185) voit l’apogée de l’utilisation de l’arc sur les champs de bataille. La Voie de l’Arc et du cheval (Kyuba-no-michi) se développe dans les différentes techniques de combat à pied ou à cheval et dans l’attitude mentale, faite de rigueur morale, respect de l’engagement envers son seigneur et son école, et de dignité au combat sans crainte de sa mort.

Le tir à l’arc guerrier et le Bouddhisme Zen

Si le Shinto est une religion du vivant, le Bouddhisme, implanté au Japon depuis 552, apporte de son côté des réponses sur la mort. En 1191, le moine Eisai introduit le Zen et offre une solution au paradoxe des Samouraï : « Pour vivre, il faut mourir » . Si le guerrier tient à sa vie, au moment du combat mortel, il a donc peur de mourir ; s’il a peur de mourir, son corps, même très bien entraîné, marque un instant d’arrêt, d’inhibition à l’instant décisif qui est souvent fatal. A contrario, si le guerrier ne tient pas à sa vie, au moment fatidique il ne craint pas la mort ; son corps bien entraîné agit alors en toute liberté, sans inhibition, en « état de grâce » et il porte le coup fatal dès qu’il perçoit la faille chez son adversaire. L’apport du Zen devient déterminant dans le développement spirituel des guerriers.

Les armes à feu

Du XIIIe siècle au milieu du XVIe siècle, les archers représentent l’élite des gens de guerre pendant les nombreux combats qui se déroulent. Mais en 1543, trois portugais armés de mousquets débarquent dans l’île de Kyushu. Ces armes plus meurtrières remplacent les arcs sur les champs de bataille, et particulièrement en 1575 où elles permettent de remporter l’importante bataille de Nagashino au Japon. Le tir à l’arc est conservé par les Bonzes (moine Bouddhiste) et ceux qui suivent leur enseignement comme une discipline intérieure, un support de méditation active, une pratique du Zen debout.

La Longue Paix et le Kyudo

De 1603 à 1868 (ère Edo), une longue période de paix est imposée par les Tokugawa. La Voie des Guerriers (Bushido) se développe pendant cette période et le tir à l’arc devient une Voie de l’éveil. « En 1660, le Maître d’arc Morikawa Kozan fonde une nouvelle école, Yamato Ryu, qui fait la synthèse entre l’aspect cérémonial des tirs de l’école Ogasawara (1162-1242) et l’aspect technique de l’école Heki. Il utilise pour la première fois le mot Kyudo (composé de deux idéogrammes) : Kyu ou Yumi = Arc, et Do = Voie. Il introduit pour la première fois le concept du Do (la Voie) dans le contexte des arts martiaux [] ».

L’époque moderne

Pendant l’ère Meiji (1868-1912), le Japon, fermé pendant des siècles, s’occidentalise brusquement et le Kyudo court le danger de disparaître. Sa survivance est due à « Maître Honda Toshizane (1829-1911), professeur de Kyudo à l’université impériale de Tokyo, qui combina des éléments du tir de guerre avec ceux du style de cérémonie pour créer une méthode hybride qu’il enseigna à ses étudiants [] ». Le plus célèbre disciple de ce Honda Ryu est Maître Awa Kenzo (1888-1939). Il a pour disciples Maître Anzawa Heijiro (1887-1970) et Eugen Herrigel (1884-1955), premier occidental à recevoir le 5e Dan au Japon, dans les années 20.
« Au début de l’année 1930, le Dai Nippon Butokai (Association des Valeurs Martiales du Grand Japon) invita les diverses écoles de tir à participer à l’élaboration d’une réglementation. Cela provoqua d’énormes polémiques et il fallut de longues discussions avant de déboucher finalement sur un semblant d’accord en 1934 [] ».
En 1949, les autorités d’occupation du Japon autorisent la constitution de la Zen Nihon Kyudo Renmei (Z.N.K.R.) dont la dénomination internationale est All Nippon Kyudo Federation (A.N.K.F.). En 1953, elle publie le Kyudo Kyohon, manuel qui consigne les normes actuelles des formes, du comportement et du tir. Il est traduit en anglais en 1992 par le plus haut gradé occidental actuel, Maître Liam O’Brien (1946-2015), Kyoshi 8e Dan à titre posthume. Il est traduit et publié en français courant 2004 par les trois fédérations francophones Belge, Suisse et Française.

Le Ninjutsu

Le Ninjutsu est certainement l’Art martial le plus complet qui n’ai jamais existé. Cet Art ne s’arrête pas aux simples connaissances techniques et stratégiques, Il enseigne l’art de se protéger et de se sortir de n’importe qu’elle situation. Le Ninjutsu est une discipline extrêmement rigoureuse tournée vers la survie. Aujourd’hui les pratiquants sont nommés « Ninja » mais durant le Japon féodal, ils étaient connus sous le nom de « Shinobi » et servaient le plus souvent d’espions sous les directives d’un Seigneur. Leur passé est évoqué de façon peu flatteuse et les termes d’assassin, démon de la nuit, espion, agitateur, sournois et bien d’autres fleurissent aussi bien dans les livres que sur les écrans.
Les origines du Ninjutsu ne sont pas bien établies. Certaines sources les feraient apparaître il y a un peu plus de 2 500 ans mais il semblerait que des traces plus anciennes remonteraient à environ 4 300 ans sous les traits de personnages de légende tels les Tengu.
Si le Ninja représente la machine de guerre la plus élaborée produite par le Japon féodal, c’est aussi un personnage tentant de comprendre et vivre en parfaite harmonie avec les lois de la nature.

Le Ninja intégrait de très nombreux enseignements. Voici une liste non exhaustive de ses savoir-faire :

- Façonnage du corps et de l’esprit pour faire face à toute situation.
- La marche silencieuse.
- La nage silencieuse, la maitrise de sa respiration et le combat sous l’eau.
- L’art de « marcher » sur l’eau (grâce à quelques subterfuges).
- L’art du déguisement.
- L’art de l’espionnage.
- L’art de passer inaperçu.
- L’art du camouflage, de la patience, des attentes longues en toute immobilité.
- L’art de l’illusion, de la mise en scène.
- L’art du ligotage.
- L’art de grimper, de franchir des hauts murs même abrupts.
- Le combat à main nue ou armée pour en finir rapidement.
- L’art des points vitaux.
- Les techniques d’endurance à la douleur.
- L’art de l’adaptabilité, de l’ingéniosité.
- Le maniement de toute arme connue ou improvisée.
- L’utilisation des armes de jet et les techniques pour les esquiver.
- Transformation de toute chose en arme efficace.
- L’utilisation des armes à feu, des explosifs.
- L’utilisation de l’environnement à son avantage.
- L’art de pénétrer par effraction dans n’importe quelle habitation.
- L’art de l’équitation militaire y compris le tir à l’arc à cheval.
- L’art de l’évasion.
- La connaissance des étoiles, la topographie.
- La connaissance de la nature, des plantes, des racines, remèdes et poisons.
- La poésie, la danse, la littérature, la musique.
- ...

Aujourd’hui cette discipline se développe encore sous le nom de quelques écoles : Bujinkan, Genbukan, Jinenkan,...
Le Bujinkan, fondé par Masaaki Hatsumi (1931-) semble être la plus représentative mais je me trompe peut-être. Une chose est sure, le Ninjutsu représente une minorité dans le monde des Arts Martiaux.

Le Bunjinkan tient ses origines de 9 écoles anciennes :

- Takagi Yoshin Ryu Jutai Jutsu Happo Hiken (école du cœur enraciné) fondée au 17ème siècle.
- Gikan Ryu Koppo Jutsu Happo Hiken (école du miroir de la justice) fondée au 16ème siècle par Sonyu Hangan Gikanbo.
- Gyokushin Ryu Ninpo Taijutsu Happo Hiken (école du cœur orné de joyaux) fondée au 16ème siècle par Sasaki Gorozaemon.
- Kumogakure Ryu Ninpo Taijutsu Happo Hiken (école cachée dans les nuages) fondée au 16ème siècle.
- Koto Ryu Koppo Jutsu (école pour abattre le Tigre) fondée au 16ème siècle par Sakagami Taro Kunishige.
- Kuki Shinden Ryu Happo Biken Jutsu (école des neuf démons) fondée au 14ème siècle par Yakushimaru Kurando. Elle comprend plusieurs disciplines telles que le Taijutsu, le Bojutsu, le Naginatajutsu, le Kempo, le Hanbojutsu, le Sojutsu et le Heiho.
- Shinden Fudo Ryu Daken Taijutsu (école du cœur immuable) fondée au 12ème siècle.
- Gyokko Ryu Kosshi Jutsu (école du Tigre de perle) fondée au 12ème siècle par Tozama Hakuunsai.
- Togakure Ryu Ninpo Taijutsu Happo Hiken (école, originaire de Chine, de la porte cachée) fondée au 12ème siècle. (Ninpo Taijutsu : aboutissement de la technique, au delà de la forme du temps et de l’espace). C’est l’une des plus anciennes écoles du Bujinkan reconnaissable à l’utilisation des Tekko, des Senban (étoile à quatre branches), des Shuriken, des Shuko (griffes de mains servant à escalader) ou encore du Shindake (tube de bambou utilisé pour respirer sous l’eau).

Les ustensiles utilisés par les Ninja sont innombrables, en voici une liste loin d’être exhaustive :

- Le sabre long (Daïto)
- Le sabre court (Ko-dachi)
- Le sabre à lame droite (Ninja-to)
- La grande lance (Yari)
- Le bâton long () et court ()
- Les armes de jet (Shuriken, Shaken)
- Le fauchard (Naginata)
- la sarbacane (Fukiya)
- L’arc (Han-kyu)
- La faucille (Kama)
- L’épieu à crochet (Kyoketsu-shoge)
- Le gantelet à griffes (Shuko)
- Le poignard (Tanto)
- La chaine lestée (Kusari-fundo)
- La faucille lestée (Kusari-gama)
- Le grappin (Shinobi-kumade)
- Les semelles métalliques à crochets (Ashiko)

Le So-jutsu

Littéralement « Art de la lance » est quelque fois appelé aussi Yari-jutsu. Peu prisé par les Samouraï car cette arme ne leur semblait pas suffisamment noble, c’était essentiellement les fantassins (Ashigaru) qui l’utilisaient sur les champs de bataille. De longueur variable, la Yari pouvait atteindre 6 mètres et la lame à double tranchant dépassait quelque fois le mètre. Imaginez la difficulté de la manier pour en devenir expert. Elle était utilisée contre les cavaliers et dans des mains expérimentées pouvait tenir tête à un groupe de guerrier.
Son origine est asiatique et plus précisément basé sur les longues piques qu’utilisaient les mongols, combattant en formation serrée, lors des invasions de 1274 et 1281 pour bloquer les attaques de la cavalerie avec une remarquable efficacité. Comme la Naginata, la Yari était bien plus efficace que le sabre pour défendre une parcelle de terrain et fut la force principale des armées du Japon féodal. Après l’unification du Japon à l’ère Edo (1603 - 1868) par les Tokugawa et la fin des guerres de clans, la Yari devint moins utile, donc moins populaire. Quelques écoles continuèrent cependant à enseigner le So-jutsu tel le Tenshin Shoden Katori Shinto-ryu.

Le Sumo

Lutte japonaise très ancienne dont les chroniques apparaissent déjà dans le Kojiki (« Chronique des choses anciennes ») écrit par Ono Yasumaro en 711/712 à la demande de l’impératrice Gemmei (661-721). Le Sumo est empreint de rites d’origine Shinto pour s’accorder les faveurs des divinités (Kami). Le premier combat, selon un autre document écrit en 720, le Nihon-shoki, aurait eu lieu en l'an 23 avant J.C. devant l'empereur Suinin (-70 ;-29) entre Taema-no-Kuehaya et Nomi-no-Sukune. Ce dernier tua le premier d’un coup de talon.
Le Sumo est réservé aux hommes. Les lutteurs de Sumo se nomment « Rikishi » et non « Sumotori » ; terme employé régulièrement en Occident.
Le Sumo prit trois directions différentes, une forme aux fortes composantes religieuses, le Sechie-zumo qui évolua en Sumo à orientation religieuse, le Shinji-zumo, le Joran-zumo ou Sumo guerrier qui fut à la base du Ju-jutsu ou tout les coups étaient permis et enfin le Kanjin-zumo ou Sumo à connotation sportive qui après 1868 pris sa forme définitive jusqu’à nos jours. Cette dernière version s’est transformée en véritable spectacle pour le divertissement des classes bourgeoises japonaises.

L’aire de combat des Rikishi est empreinte de symbolisme. La surface circulaire symbolise le Ciel et est intégré au centre d’un carré représentant la Terre. Chaque composant est délimité par une grosse corde de paille ancrée dans la plateforme.
Le but du combat est d'éjecter l'adversaire hors du cercle de combat ou de lui faire toucher le sol par une autre partie du corps que la plante des pieds. Dans cette lutte, la notion de catégories n’a pas sa place et un gabarit de 70 kg peut tout à fait rencontrer un lutteur de 280 kg. Good Luck !!!
La tenue du lutteur est une bande de chanvre torsadée serrée autour de la taille et de l'entrejambe et forme la seule prise solide autorisée pendant le combat pour déstabiliser l’adversaire. Les combats ne durent pas longtemps. Après une phase d’observation, les Rikishi se précipitent l’un sur l’autre en une charge éléphantesque et tentent, à partir de techniques codifiées de renverser l’autre sans coups de poings ou de pieds. Cette charge est apparentée au Sutemi : la notion de sacrifice ou la vie et la mort est en jeu.

Iizasa Choisai Ienao
Iizasa Choisai Ienao (1387-1488)
Le Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu

L'école Katori shinto Ryu est l'une des plus anciennes écoles d'armes japonaises. Elle fut fondée par le duc Iizasa Choisai Ienao en 1447, lors de sa retraite au temple de Katori-jingu situé à Sawara, qui était consacré à Futsunushi no Mikoto, une divinité tutélaire des arts martiaux.
L'étude du Katori Shinto Ryu enrichie les connaissances du pratiquant d'Arts Martiaux. L'apprentissage consiste à manier le Bokken (Ken-Jutsu), le ou bâton de 1,80 m (Bo-jutsu), le Sabre et le Naginata, sorte de hallebarde (Naginata-jutsu). Elle renforce entre autres la notion de Ma-ai (distance, espace-temps séparant les antagonistes).

Nous trouvons quelques différences fondamentales par rapport aux autres écoles de Kobudo.
Les techniques de Sabre (Iaido) s’effectuent dans des positions très basses issue de l’observation des combats réels. La prise et le maniement du bâton () se distingue par la forme par rapport aux autres écoles. Les Kobudo d'Okinawa reposent sur la saisie d'un bâton, lourd et épais, à chaque tiers et des attaques par moulinets. Le pratiquant de Katori Shinto Ryu tient ce bâton à approximativement un poing de l'extrémité et fera coulisser l'arme en arrière avant de frapper en arc de cercle avec la partie la plus longue.

Le Yagyu Shinkage-ryu

Le Yagyu shinkage-ryu est une école traditionnelle d'arts martiaux japonais dont le combat au sabre (Ken-Jutsu) est une caractéristique première. Cette école créée au XVIème siècle par Yagyu Muneyoshi (1527-1606) est issue du Shinkage-ryu. La transformation majeure est l’apport de principes philosophiques du Bouddhisme Zen dans la technique.

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Quelques Sports bien français

Bâton de Joinville Boxe française Brancaille Canne Chausson marseillais Francombat Gouren
Kalavera Eskrima Lutte corse Makila Méthode R.&J. Lafond Panache Savate Tuatha Penn Bazh  

Le Bâton de Joinville

Le Bâton de Joinville est une technique de combat au bâton développée à l'école militaire prestigieuse de Joinville-le-Pont, à côté de Vincennes, entre 1852 et 1939. Cette école militaire de préparation physique a porté plusieurs noms : Ecole Normale de Gymnastique et d’Escrime, Ecole supérieure d’Education Physique et Bataillon de Joinville.

La méthode de Bâton dite « de Joinville » a été enseignée dans le cadre d’une pratique d’éducation physique dont la finalité pouvait cependant être le combat. Le bâton utilisé mesure environ 1m60 et les techniques sont plus axées sur les moulinets, les piqués et les coups complémentaires comme le coup de revers, les enlevées ou les abattées que la pratique du Bâton fédéral. Nous y retrouvons également de nombreux changements de main au risque de perdre en efficacité. La prise du Bâton de l'école de Joinville diffère du Bâton « Fédéral ». La main avant, directrice, est en supination, la main arrière, dite de soutien, en pronation à 20 cm de l’extrémité.

Un bel article sur les techniques du bâton Joinvillais est disponible sur ce site : savate-canne.com.

Bâton de Joinville 03 Bâton de Joinville 02 Bâton de Joinville 01

Présentation du Bâton de l'école de Joinville (Site : la-rose-couverte)


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La Boxe française

La Boxe Française est un style de boxe dérivé de la Savate et de la Boxe anglaise. Les coups peuvent être portés avec les poings et les pieds. D'abord utilisée dans les combats de rues, la Boxe Française fut codifiée vers 1830-1840 par Charles Lecour. Populaire au XIXe siècle, ce sport a été éclipsé après la Première Guerre mondiale par la Boxe Anglaise. Agilité et dynamisme sont de prime et si les pieds semblent être l’essentiel de cette boxe, les poings n’en sont pas pour autant laissés au vestiaire. Il se pratique en combat de trois reprises de deux minutes. Les coups de pied sont le Fouetté, le Jeté direct et le Balancé (six catégories : le fouetté, le revers fouetté, le chassé, le revers balancé, le revers groupé, le coup de pied bas). Les coups de poing sont le Jeté direct et le Balancé (quatre catégories : le direct, le crochet, l'uppercut et le swing). Les règles de combat sont très strictes. Les revers de la main, les coups au bas-ventre, à la nuque, frappe avec les tibias ou genoux sont interdits.

Le renouveau de la Boxe Française dans les années 1960 a conduit à la création de plusieurs Fédérations. La Fédération Nationale de Boxe Française, créée en 1973, regroupe environ 55 000 licenciés et cette discipline est maintenant reconnue de haut niveau par le ministère des sports. Une Fédération internationale de Boxe Française existe depuis 1983.

Boxe Francaise 01 Boxe Francaise 02 Boxe Francaise 03

Voici 2 vidéos d’archive sur la Boxe française.


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La Brancaille

Lutte traditionnelle provençale pratiqué jadis dans le sud de la France. Assimilée à la Loucho Libro, qui ressemblait à du Catch, la Brancaille s'en différenciait par l'application de coups, c'est uniquement lorsque les deux combattants se mettaient d'accord sur l'application des coups que la Lucho Libro devenait Loucho Brancaille. Selon certaines sources locales, elle serait l’héritière du Pancrace grec.

Une tradition veut que cette forme de combat mêlant la lutte et les percussions, soit apparue avec l'arrivée des Grecs sur les côtes française et la création des villes de Marseille (Massalia) et de Nice (Nikaia) il y a 2 500 ans. Pour d'autres, ce serait les Romains qui auraient introduit ce style en Provence, la racine même du nom de cette région française étant issue du latin provincia qui signifie que cette contrée était à l'époque une province romaine.

Les combats étaient rapides et violents. Cette lutte qui était pratiqué lors des fêtes, utilisait les coups de pieds, de poings, de coudes, de genoux, de tête, ainsi que les étranglements, les clefs et la frappe au sol. Elle tomba dans la clandestinité après la seconde guerre mondiale. Il semblerait pourtant que cette discipline continua d’être enseignée publiquement jusque dans les années 70. Elle est intégrée aujourd’hui à la Fédération des Luttes Traditionnelles Provençales et est une discipline affinitaire de l'Union Internationale de Pancrace.

La Canne

La Canne est le noble successeur du Bâton qui fut utilisé depuis les temps primitifs comme utilitaire du quotidien puis comme arme de défense dans les pratiques guerrières. Pour cette dernière utilisation, l’homme a toujours eu une imagination débordante et ce bout de bois ramassé dans les futaies fut très vite transformé en arme redoutable. A travers les siècles, les techniques de défense et de combat se sont nettement améliorées et assez différentes d’une région à l’autre. L’utilisation paysanne de cet utilitaire de marche converti en Bâton de défense était déjà bien populaire au Moyen âge et son utilisation a franchit les barrières sociales pour atteindre les castes seigneuriales. Le Bâton remplaçait avantageusement les armes plus dangereuses lors des entraînements. Il fallut attendre le XVIIème siècle pour que la Canne, ex Bâton, devienne un objet symbolique de pouvoir et dès lors fut adopté par la bourgeoisie qui y voyait une marque d’élégance. Au XIXéme siècle la Canne s’est largement enrichit pour devenir le compagnon inséparable des bourgeois et aristocrates. Son utilisation dépassait largement la tenue vestimentaire pour devenir en cas de besoin une arme de défense. De nombreuses écoles de Savate et de Sabre commencèrent à enseigner la Canne de combat et même l'armée française introduisit son enseignement dans ses rangs. La Canne, comme le Bâton sont devenus complémentaire à la Boxe Française dans la perspective du combat de rue. Les techniques de Canne de défense tirées de diverses disciplines anciennes ou modernes permettent aux jeunes et moins jeunes de s’adapter et de se sortir, avec une redoutable efficacité, de toutes situations d’agression, aussi bien à main nue qu’armée.
Des transformations importantes eurent lieu au milieu du XXème siècle en vue d’une pratique plus sportive que « martiale ». Maurice Sarry, dans les années 60, effectuera une synthèse des différentes méthodes d'enseignement de la Canne et créera le CNCCB (Comité National de Canne de Combat et Bâton).

Avec les mêmes principes de la Canne de combat nous trouverons également la « Double Canne ». Bien plus difficile à utiliser car avec une canne dans chaque main d’autres critères plus pointus seront à maitriser. Outre le fait de pouvoir être aussi habile des deux mains (ambidextre), il nous faudra affiner notre perception de l’environnement et de tout ce qui s’y « trame » afin d’agir indifféremment avec précision, et pourquoi pas simultanément, avec les cannes gauche et droite.

Le Chausson marseillais

Le Chausson Marseillais est un sport de combat axé essentiellement sur la défense.
Tout comme la Savate auquel il est apparenté, les pieds et les poings sont utilisés contre l'adversaire. Il intègre en plus les coups portés avec les tibias, les saisies, les coups de pieds avec les mains au sol, et les coups de pieds dos à l'adversaire. Le Chausson Marseillais est un sport que pratiquaient les marins pour se défendre. La tenue traditionnelle de combat comporte un pantacourt et un maillot de marin bleu ou rouge.

Le Francombat

Le Francombat est une école de self-défense apparentée à un véritable art martial français et plus précisément cévenol. Créé en 1981 par Alain Basset et Dominique Dumoulin-Laupies il est fondé sur la stratégie, la compréhension des rapports humains.
L’enseignement du Francombat tend à amener rapidement le combattant vers une efficacité pour les combats de rue contre un ou plusieurs agresseurs qu’ils soient armés ou non. L’élève devra apprendre à se mettre en état d’éveil pour toujours obtenir un temps d’avance non négligeable sur l’action. L’apprentissage passe également par l’utilisation de tout ce qui peut être à notre portée : stylo, briquet, ustensiles de sac à main, environnement immédiat, etc. Toutes les facettes du combat sont enseignées que se soit sur le plan externe : techniques de frappe pied/poing, projections, immobilisations, poussées... ou sur le plan interne : gestion du stress, maitrise de soi, contrôle des situations de crise...

Le Francombat vise à former des êtres responsables, non violents, confiants en leur stratégie qui leur permet de se tirer d’affaire, même en situation difficile.
Ses pratiquants sont reconnaissables à leur kimono rouge pour les ceintures noires, noir pour les grades primaires.

Son emblème est la rose des vents. Les huit directions de la rose des vents sont représentées par huit plumes. Elles symbolisent les huit directions du regard d'un homme.

Le Gouren ou Lutte bretonne

(source : Wikipedia)

Le Gouren ou Lutte bretonne (Gouren en breton) est un sport individuel pratiqué entre deux lutteurs. Il est pratiqué en Bretagne, mais aussi en Cornouailles et en Écosse.
Il existe en Bretagne une fédération de Gouren qui dépend de la Fédération Française de Lutte.
Le Gouren, est une lutte debout. Aussi, si l'un des lutteurs touche terre avec une autre partie du corps que ses pieds, la lutte s'arrête, les lutteurs se relèvent et reprennent la partie de lutte.
La victoire est proclamée quand un lutteur parvient à mettre à terre son adversaire sur le dos, avec la touche à terre des 2 épaules ensemble, avant toute autre partie du corps. Les projections sont surtout réalisées à l'aide de croc-en-jambe. Les parties de lutte ont une durée pouvant aller jusqu'à sept minutes.

La lutte faisait partie des pratiques martiales que les immigrés bretons apportèrent avec eux lorsqu'ils immigrèrent massivement en Armorique au IVe siècle. S'il fut sans doute, à l'origine, uniquement pratiqué par les nobles et les gens d'armes, le Gouren sera ensuite emprunté, principalement après la Renaissance et l'arrivée des armes à feu, par les gens du peuple, comme une pratique ludique populaire. Les archives nous enseignent que de nombreux « petits nobles » excellèrent dans cet art, luttant avec des paysans. Jusqu'à la Révolution française, son organisation fut probablement souvent soumise aux autorisations seigneuriales et il conserva de ses origines nobles les aiguillettes, les gants et les pourpoints, trophées qui étaient offerts aux vainqueurs.

Le XIXe siècle verra la population des paroisses rurales se réapproprier cette pratique, à la fois de façon presque rituelle, mais également comme élément de reconnaissance sociale et identitaire pour les lutteurs et leurs paroisses d'origine, particulièrement lors du « Pardon » de Saint-Cadou en Gouesnach (commune du Finistère).

Les luttes bretonnes organisées à Scaër en 1898 sont décrites dans un article de la revue « A travers le monde » :
« Sur la route départementale de Rosporden, soulevant un flot de poussière, une assez grande quantité de paysans et de paysannes se rendent à la fête. (...) Dans le village, une foule encore plus dense encombre la route qui en forme la principale rue. (...) Cependant les danses ont déjà commencé en pleine rue, dérangées à chaque instant par la bousculade des arrivants. Deux cabaretiers ont, devant leurs débits où le cidre coule à flots, installé chacun sur une estrade des ménétriers (joueurs de musique). Sur chaque estrade ils sont deux, l'un jouant du biniou, l'autre de la bombarde. (...). À quatre heures, tout le monde se rend dans la grande prairie où doivent avoir lieu les luttes. (...) Le jury, formé d'anciens du pays, experts dans l'art de la lutte, et de quelques personnages principaux, en tête desquels est le député de l'arrondissement, grand propriétaire local, vient se placer auprès des prix qu'il doit distribuer. Tout autour de la prairie, assise sur des bancs de bois ou debout, la foule s'est massée en ordre. (...) Les luttes commencent, ce sont des luttes à main plate, avec permission de pratiquer le croc-en-jambe, et les concurrents ne s'en privent pas. La plupart sont de tout jeunes gens, de dix-huit à vingt ans, des enfants de quinze ans même. Ils se dépouillent de leur veste, de leur gilet, de leur pantalon à pont. Vêtus d'un caleçon et de leur chemise, pieds nus sur le gazon, ils se tâtent, s'empoignent par les aisselles et cherchent à se renverser par adresse ou par surprise. Les adversaires étant souvent de force égale, la lutte dure longtemps, les chemises sont soumises à rude épreuve, malgré la solidité de la grosse toile paysanne dont elles sont faites. Au moment de la chute, le vaincu, très leste, se retourne comme une anguille sur le côté ; les épaules n'ayant pas touché terre, il faut alors recommencer ».

Encore populaire dans l'ouest de la Bretagne au début du XXe siècle, avec surtout des tournois au moment des fêtes patronales.

En 1930, en ayant pour objectif de rénover cette pratique sportive traditionnelle et identitaire pour la Bretagne bretonnante, le docteur Charles Cotonnec (1876-1935) lui donne un nouvel élan en la codifiant, lui apportant de nouvelles règles, surtout avec des catégories de poids, d'âge et de durée, et en créant la première fédération, la FALSAB, dont découle l'actuelle. Il fera précéder chaque tournoi d'un serment du lutteur qu'il créa, appelé aussi le « Serment de loyauté », emprunt de nationalisme breton. Ce serment fait partie des pratiques rituelles liées au Gouren, comme l’accolade et le Dornad (poignée de main), qui forment l'accord de loyauté.

Aujourd’hui le Gouren est organisé comme une fédération sportive tout en conservant une pratique en lien avec la culture régionale. De nombreux clubs accueillent presque deux milliers de pratiquants, par exemple à Berrien ou dans le Pays Fouesnantais. Une fédération internationale des luttes celtiques (FILC) a été créée en 1985, regroupant à l'origine les fédérations des pays dits « celtiques », puis progressivement d'autres fédérations gérant les styles de luttes traditionnelles de l'Ouest européen. Des championnats d’Europe sont organisés chaque année. Signe de son renouveau, le Gouren fait partie, depuis 1998, des épreuves facultatives du baccalauréat en Bretagne.

Aujourd'hui, le Gouren a gardé ses attaches culturelles. Ainsi, l'été on peut le découvrir lors de nombreuses compétitions en plein air, sur sciure, parfois avec l'utilisation du très ancien système du défi, dans des fêtes et festivals, à côté de la musique et de la danse bretonne.

Le Gouren est également inscrit à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.

Le Kalavera Eskrima

Le Kalavera Eskrima est un art dit « martial » créé en France par Daniel Lamac vers la fin du XXe siècle.
Les origines de cette discipline sont multiples. Daniel Lamac a pratiqué de nombreux arts de combat tels l‘Arnis Eskrima philippin, le Pencak-silat de l’Indonésie, le Silat de Malaisie plus quelques pratiques chinoises et japonaises. De toutes ces formes de combat, il en a fait une synthèse pour créer le Kalavera Eskrima. Les armes, que se soit le bâton ou les armes tranchantes, font parti intégrante de l’enseignement. Si le corps est entraîné à « encaisser » les frappes adverses, l’esquive reste la priorité afin de riposter sous des angles favorables à une mise à l’abandon rapide et efficace.

Ce qui caractérise le plus le Kalavera Eskrima se sont les attaques linéaires explosives, en rafales, servant de préalable aux clés ou projections. Comme dans la Boxe Thai, les coups de pieds serviront à saper la stabilité et la puissance des jambes de l’adversaire.

La Lutte corse

La lutte a toujours fasciné les peuplades et c’est presque normal que sur la petite île Corse s’en est développé une forme appelée Lutte E Vince. Tous les corses n’appréciaient guère cette joute brutale voire primaire et la bourgeoisie îlienne en éprouvait même une certaine répulsion. Il est vrai que c’était les bergers qui en étaient à l'origine afin de passer le temps « intelligemment » et de prouver leur force, leur adresse et leur supériorité à travers de coups frappés, d’étranglements ou de clefs jusqu’à la soumission de son adversaire. Une autre version de sa provenance serait que cette lutte se serait déroulée essentiellement pendant le battage du blé, lors des fréquentes pauses en attente du vent aidant à disperser les épis. Etrangement l’E Vince comporte de nombreuses similitudes avec la Brancaille du Midi méditerranéen.
Cette lutte traditionnelle, sans trace écrite, passait de génération en génération de façon orale et c’est grâce à la mémoire des anciens que la Lutte E Vince pu être codifiée en 1986 par Richard Pietrucci (corse à n’en pas douter) pour en faire ressortir une forme à vocation sportive et compétitive appelée la Lutte libre Corse A GHJUSTRA.

Le Makila
Basque et son compagnon : le Makila
Le Makila ou Le Makhila

Le Makila est un bâton de marche en bois de néflier, flexible, robuste et noueux possédant à son extrémité une masse pour équilibrer la marche. Il appartient à la culture et à la tradition basque depuis au moins le Xème siècle et il n’y a encore pas si longtemps, les basques ne sortaient jamais sans leur Makila. Ce bâton était bien le bâton de marche du basque, à la fois compagnon et arme de défense redoutable. Sous le pommeau, ciselé à la main, se cache une arme dangereuse constituée d'une pointe effilée en acier.

« À la moindre dispute les Bâtons ferrés sont en l’air, les Basques s’en escriment avec un art qui a ses règles et ses professeurs comme le sabre et l’épée ». Etienne de Jouy (1764-1846)

Aujourd’hui le Makila, souvent doté d'un pommeau d'argent gravé d'inscriptions personnalisées, est devenu un objet d’art et d’honneur que les grands de ce monde se sont vus offerts : Benoît XV, Jean-Paul II, Charlie Chaplin, Charles de Gaulle, Ronald Reagan, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, les maréchaux Joffre, Foch, Pétain, Montgomery, quelques rois et princes (mac/ron 1er, Philip, Edward d'Angleterre) et même des grands sportifs actuels.

Makhila

Pour en savoir plus sur le Makila vous pouvez consulter le site de la famille Ainciart Bergara.

La Méthode R.&J. Lafond

Dans les années 1950, Roger Lafond (1913-2011) a créé une méthode française de sports de combat qu’il appela initialement « panaché de combat français » pour finir en Méthode R.&J. Lafond. C’est une synthèse de différentes disciplines traditionnelles françaises : Escrime, Savate, Canne, Bâton mais aussi le Panache qui combine des techniques de self défense comme la gifle, les coups de coudes et de genoux, ou encore le parapluie. A cela il ajouta des techniques de remise en forme.

(source : Wikipedia)

Cette méthode de combat est fondée sur les principes de l'école française d'Escrime telle qu'elle était pratiquée au Bataillon de Joinville. Les coups sont donnés sans recul et la position de fente que Maître Lafond préconise est davantage une demi-fente afin de ne pas s'écraser au sol. C'est une méthode fondée sur la vitesse d'exécution, la souplesse des attitudes, l'esthétique des techniques utilisées et l'hygiène de vie.
Ainsi, Roger Lafond a notablement modifié les pratiques de combat françaises traditionnelles. Il a créé la Savate moderne qui s'inscrit dans la lignée Lecour de la Boxe française traditionnelle, avec une position de garde plus haute et des coups moins armés. Dans le même ordre d'idées, il pérennise une pratique de la Canne dans laquelle on « tire par devant » par opposition au « développement » exécuté dans la pratique de la Canne de combat fédérale. En outre, même s'il enseigne le Bâton français ancien (tenu avec une main en pronation et l'autre en supination), il a développé ce qu'il appelle le « Bâton Lafond », qui consiste à saisir l'arme les deux mains en pronation et à transposer les coups de l'escrime à l'épée. Le « Double bâton », une autre de ses créations, consiste, quant à lui, à prendre le bâton en son milieu les deux mains écartées et en pronation, ce qui permet d'en utiliser les deux bouts. Enfin, pour le combat de rue, il a créé le Panache, à mains nues ou armées, dans lequel tous les coups sont permis, notamment l'usage du parapluie ou d'armes improvisées.
Dans la Méthode Lafond, l'enseignement est dispensé selon la méthode analytique. Les mouvements sont tous décomposés un à un selon un rythme et une vitesse d'exécution déterminée par le professeur.
L'enseignement n'est pas uniformisé et, dans cette méthode, l'enseignant n'utilise pas les notions de micro et macrocycles. La séance est toujours construite selon le même modèle, bien que la difficulté puisse aller croissante durant la saison.
Toutes les disciplines sont pratiquées dans une seule et même séance, dont le déroulement a été fixé par le créateur de la méthode, respectant le principe de progression de l'engagement physique du pratiquant. La séance commence toujours par un échauffement basé sur les mouvements de culture physique. Les élèves pratiquent ensuite les mouvements de Savate seuls dans le vide dans une première séquence, puis dans une deuxième séquence où les enchaînements sont plus rapides et plus complexes. La séance se poursuit par la pratique de la Canne et du Parapluie, d'abord dans le vide puis en assaut deux par deux. L'enseignement collectif se termine par des enchaînements de mouvements de Panache. La séance se termine par des assauts de Savate qui est le point culminant de la séance.
Par ailleurs, toutes les disciplines de la Méthode Lafond sont conçues comme interdépendantes. Chacune d'entre elles apporte au pratiquant des qualités différentes qui se complètent de telle sorte que le combat de rue est, en fait, un mélange de toutes les disciplines, d'où le nom de Panaché de combat français utilisé initialement par Roger Lafond.

Le Panache

Le Panache est une discipline de défense inventée par Roger Lafond (1913-2011) après sa rencontre avec Henry Plée (1923-2014) dans les années 50. Le Karate de la Montagne Sainte Geneviève l’inspira pour créer cette discipline qui est un mélange des disciplines aussi « nobles » que l'Escrime, la Savate, la Canne et autres Bâtons mais aussi des techniques plus directes de pieds et de poings, doigts dans les yeux ou coups du tranchant de la main à la gorge. Les conventions sont mises au panier et l’usage des coudes, genoux, gifles et tous ce qui peut nous « tomber » entre les mains sont utilisés pour vaincre le ou les adversaires. La Self-défense vue par Roger Lafond, ce sont aussi des dégagements sur saisies, étranglements et ceinturages. Des objets aussi insolites que le parapluie servent à crocheter la nuque, les bras ou les chevilles et des frappes en piqué. Tous les coups sont permis pour se dégager rapidement.

La Savate

(source : Wikipedia)

Les premières traces écrites de Savate apparaissent au début du XIXe siècle (alors que l'existence de la Boxe anglaise est documentée depuis le début du XVIIIe siècle). Selon Jean-François Loudcher (professeur d'éducation physique), la Savate est issue, d'une part de l'évolution de la pratique du duel (combat), d'un regain d'intérêt pour les activités physiques et d'un besoin de savoir se défendre dans la rue.
La Savate est donc une réponse à trois tendances de fond de la société française de l'époque, notamment parisienne. Il devient possible, d'une part, de se confronter physiquement en duel sans risquer la mort. On se confronte sans arme sur un mode codifié, qui permet l'utilisation des poings et des pieds. D'autre part cette pratique permet d'entretenir son corps et sa forme physique, ce qui devient plus important pour les français en cette période. Pour finir, la pratique de la Savate permet d'apprendre à se défendre, ce qui en ces temps troublés n'était pas négligeable. La plupart des écoles du début du XIXe siècle proposaient d'ailleurs principalement cette activité sous l'angle de la défense personnelle.
La Savate naît donc en France, plus exactement à Paris, où pratiquent les savatiers d'abord dans les arrière-salles des cafés puis dans des salles dédiées qui accueillent des élèves. Il est à noter que c'est la seule boxe « pied-poing » qui naît en Europe.
Lorsque le maître d'armes Michel Casseux (1794-1869) dit Pisseux ouvre sa salle en 1825, il est le premier à enseigner l'escrime traditionnelle et le nouvel art de la Savate : l'escrime des pieds. Il est vraisemblable que Michel Casseux a réuni tout un ensemble de techniques disparates : style des ruffians, des bandits, luttes paysannes... Michel Casseux, quelles que soient ses influences et ses inventions personnelles est le véritable inventeur du système moderne appelé « Savate ».
C'est Charles Lecour qui crée en 1830-1840, le sport de combat connu sous le nom de « Boxe française » en réunissant la technique des pieds de la Savate avec quatre techniques de poings emprunté à la Boxe anglaise (direct, crochet, uppercut, swing). La « Savate-boxe française » se distingue des autres disciplines pieds-poings par le port obligatoire de chaussures et par une technique de coups de pieds dits « coups armés ». Joseph Charlemont et son fils Charles Charlemont codifieront toutes ces techniques pour en faire la Boxe française pratiquée aujourd'hui.

Penn Bazh
Paysan breton et son Penn Bazh
Le Tuatha Penn Bazh

Le Tuatha Penn Bazh est un sport de combat breton utilisant le Penn bazh comme arme.
Le Penn bazh ou encore Penbas, pouvant être traduit par « Bâton (Bazh) à fracasser les têtes (Penn) est un bâton appartenant à la culture et à la tradition bretonne.
Le Penn bazh est un bâton en bois dur d'une longueur de 80 cm à 1 mètre doté d'une extrémité arrondie, provenant la plupart du temps d'une racine ou d'un nœud, lui permettant de servir de gourdin. L'extrémité la plus fine est équipée d'un lacet de cuir permettant une meilleure prise en main. Le bois est le plus souvent taillé afin de lui conférer la forme souhaitée. Le Penn bazh peut être sculpté et ornementé. Il servait à marcher et à se protéger en cas de nécessité. Un coup de Penn bazh pouvait facilement briser les os, voire causer la mort comme ce fut le cas lors de la révolte du papier timbré en 1675.

Au XIXe siècle, le comte de Limur dira à propos des hommes des montagnes Noires :
« Ces populations habitent de petites huttes en terre recouvertes d'ajoncs, et les hommes ne sortent jamais pour aller à la foire voisine ou fouler une aire neuve, sans avoir en main leur inséparable Penbas. C'est un bâton de houx de la grosseur d'une canne en jonc, un peu forte, terminée par une masse de la racine de la grosseur d'une boule. Le bâton est tenu par une lanière de crainte qu'il n'échappe à la main. C'est avec cela que, quand ils reviennent d'une noce ou de fouler une aire neuve, gorgés d'eau-de-vie, ils s'assomment aux cris sauvages de Torri ben (« cassons la tête »), sous les prétextes les plus futiles. »


 
A suivre...
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Terminologie

Aizu : Cette région est une ancienne province du Japon (Iwashiro) de la région de la préfecture de Fukushima, au nord-ouest d’Edo (ancien nom de Tokyo).

Atemi : De « Ate » signifiant coup frappé et « Mi » désignant le corps. Un Atemi est donc un coup frappé sur le corps sans distinction de la partie utilisée (pied, poing, coude, tibia, tête,...) et de la technique.

Bouddhisme : Le Bouddhisme est, selon les points de vue traditionnels, une philosophie, une spiritualité ou une religion apparue en Inde au Ve siècle avant J.-C.
Il présente un ensemble ramifié de pratiques méditatives, éthiques, de théories psychologiques, philosophiques, cosmogoniques et cosmologiques, abordées dans la perspective de l'éveil. A l'instar du jaïnisme, le Bouddhisme est à l'origine une tradition ascétique, et non brahmanique (comme l'est l'Hindouisme).
Pour plus d'information, se référer au lexique.

Bubishi : C'est un vieux manuscrit chinois, d'auteur inconnu, qui contiendrait, en autre, l'essentiel des racines de l'Okinawa-te. C'est en quelque sorte la bible des arts martiaux qui contient aussi bien les sources techniques que philosophiques et historiques du combat à mains nues.

Budo : « Voie du combat » ou « voie du guerrier ». De BU = martial et DO = Voie. Désigne l'ensemble des arts martiaux japonais pratiqués en tant que Voies (Do ou Michi) éthiques, chemin de perfectionnement de l'homme en quête de soi-même.

Chamanisme : C'est une pratique centrée sur la médiation entre les êtres humains et les esprits de la nature sous toutes ses formes ou les âmes des êtres vivants ou morts. C'est le Chaman qui incarne cette fonction, dans le cadre d'une interdépendance étroite avec la communauté qui le reconnaît comme tel.
Pour en savoir plus...

Conscription japonaise : Le nationalisme japonais s’impose réellement au environ des années 1890 mais des mesures particulières avaient déjà été mises en place bien avant dont cette conscription militaire obligatoire qui imposait aux jeunes de s’enrôler dans l’armée. Cette mesure, parmi bien d’autres, n’était pas populaire dans les campagnes. En effet les jeunes quittant le foyer étaient un manque à gagner dans les familles qui peinaient à survivre en « temps normal ».

Daisho : Le Daisho, littéralement « Grand-petit », est le nom donné aux deux armes traditionnelles des Samouraï, le Katana et le Wakizashi. L'utilisation du Daisho était réservée exclusivement aux Samouraï et était un symbole de leur rang. Il commença à être utilisé durant la période Muromachi (entre 1336 et 1573).

Le Daisho possède un style spécifique, développée par Miyamoto Musashi (1584-1645).

Hanshi : Celui qui donne (maîtrise extérieure et intérieure unifiées). Correspond au 9ème Dan minimum.
Ce dernier titre est le plus élevé : c'est le fameux Shihan (Maître instructeur). Celui qui a tout reçu et qui, à son tour peut donner. Il possède un caractère et une moralité exceptionnels. Il a une excellente compréhension des techniques, de l'histoire et de l'esprit du Budo.

Harï : Ce sont des festivités maritimes de courses de bateaux, héritées de la Chine du Sud via Taiwan et ce, depuis plus de 600 ans. C’est une des plus grandes fêtes d’Okinawa qui se passe au mois de mai de chaque année. Ces embarcations sont les fameux « bateaux-dragon » avec 32 rameurs qui espèrent bien gagner cette course pour se préserver des accidents en mer et s’assurer une pêche fructueuse.

Hikite : Action d'équilibrer une force transmise d'un côté en envoyant une même puissance en sens inverse. Exemple : exécuter un coup de poing direct vers l'avant tout en tirant fortement l'autre poing vers l'arrière. Cet autre poing fait Hikite.

Honbu-dojo : Dojo servant de quartier général d’où proviennent toutes les ramifications de la discipline.

Ibuki : Méthode de respiration ventrale, profonde, qui vise à mobiliser l’énergie et la tension musculaire au moment de l’expiration.

Iemoto : Ce terme désigne l’autorité morale et technique suprême, encore vivante, d’une école traditionnelle d’Art Martial au Japon.

Jigen-ryu : Art du sabre développé par les Samouraï dans la province de Satsuma au sud du Japon.

Kata : Un Kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et structuré de techniques ayant pour but la formation du corps, l'acquisition d'automatismes ainsi que la transmission de techniques secrètes. Le Kata dépasse l'aspect purement technique en permettant au pratiquant, par de très nombreuses répétitions, de tendre vers la perfection du geste et surtout de faire l'expérience de l'esprit.

Kata-kumite : appelé aussi Bunkai-kumite fait la liaison entre l'ensemble des mouvements codifiés d'un Kata et son adaptation en combat réel. Chaque séquence extraite du Kata est étudiée, analysée puis exécutée à deux ou plus.
Se référer à la page sur le Bunkai-kumite.

Kendo : « Voie du sabre » ou art de combattre avec le sabre (Ken). C'est une évolution moins guerrière du Ken-Jutsu qui apparut à partir de 1900.

Ki : Il n'est pas facile de décrire ce qu'est le Ki. Il est coutume de le traduire par « Energie vitale » ou « souffle de vie ». Le Ki est l'accumulation d'une puissance explosive qui, en un instant infinitésimale va déferler sur, ou plutôt dans l'adversaire.

Kihon : Entraînement de base des Arts Martiaux traditionnels. Les techniques, positions et déplacement sont généralement étudiés dans « le vide » sans partenaire.
Se référer à la page sur les Kihon

Kime : « Kime » signifie « énergie pénétrante ». La libération de cette énergie va se produire au moment bref et intense de la contraction générale du corps à l'instant précis de l'impact. C'est grâce à cette contraction, rendant le corps aussi « dur qu'un bloc de béton », que la puissance développée par la technique va se propager dans la cible.

Kohai : Jeune élève par opposition à l'ancien (Sempai) dans les écoles d'arts martiaux traditionnels. Pour progresser, il doit franchir les premiers niveaux de grade. Il doit respect et humilité envers les anciens et effectuer certaines tâches dévolues aux débutants telles que rangements, nettoyage des locaux,...

Kumité : Représente une des phases de l'apprentissage du Karaté: le combat. « Kumi » signifie « rencontre » et « Te » désigne la main. Les formes de Kumité sont nombreuses mais commence toujours par des combats conventionnés entre deux partenaires.
Se référer à la page sur les Kumité.

Kyoshi : Il possède la maîtrise intérieure. Correspond aux 7ème et 8ème Dan et quelque fois 6ème Dan. Il a une connaissance approfondie des techniques et de la tradition des arts martiaux.

Menkyo : Les Menkyo sont des titres honorifiques correspondant à un niveau de compréhension générale de l’Art martial concerné. Ces documents écrits, donnés par le Maître à son disciple, permettent à celui-ci de transmettre à son tour les enseignements de l’école. Les Menkyo sont généralement au nombre de cinq et se terminent par le Menkyo-kaiden : attestation de transmission ultime intégrant les secrets de l’école.

Menkyo-kaiden : Dans l'ancien système japonais de grade, c'est le titre suprême pouvant être délivré à un disciple (souvent Uchi-Deshi) par son Maître. Il met celui-ci au niveau du maître et signifie qu'il a tout reçu de lui.

Omoto-kyo : Omoto-kyo ou « secte de la grande source » est un mouvement religieux fondé au Japon en 1892 par Nao Deguchi (1836-1918), sur le culte d’un dieu universel se manifestant dans toute la nature. Son enseignement ésotérique repris par le moine Onisaburo Deguchi (1871-1948) influença fortement Morihei Ueshiba, le fondateur de l’Aïkido. Cette « religion », synthèse de Bouddhisme, de Shintoïsme et de Chamanisme tibétain, fut supprimé en 1921 par décision impériale. Onisaburo Deguchi fut arrêté en 1935 et emprisonné jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Ryu : Ecole d'art martial d'Extrème Orient.

Sifu : Professeur d'art martial chinois.

Sempai : C'est l'ancien gradé d'un Dojo. Il a parfois la responsabilité du cours dispensé. Le débutant (Kohai) lui doit respect, obéissance et considération. Si le jeune doit le respect à l'ancien, celui-ci est responsable du comportement du premier.

Shinto : Le Shintoïsme ou Shinto, littéralement « la voie des dieux » ou « la voie du divin », est une religion qu'il est difficile de faire rentrer dans des catégories. Elle mélange des éléments polythéistes et animistes. Il s'agit de la religion la plus ancienne du Japon, bien antérieure à l'introduction du Bouddhisme au VIème siècle, et est particulièrement liée à sa mythologie. Pour en savoir plus...

Soto-Deshi : Disciple ou étudiant externe, non résident, d'une école d'art Martial.

Sumo ou Sumô : Désigne le sport traditionnel de lutte d'origine japonaise et aux racines chamanique. Le combat se déroule au centre d'un cercle. Le but étant d'en faire sortir l'autre lutteur.

Sumotori : Lutteur de Sumô

Taoïsme : Le Taoïsme « enseignement de la voie » est l’un des trois piliers de la pensée chinoise avec le Confucianisme et le Bouddhisme, et se fonde sur l'existence d'un principe à l’origine de toute chose, appelé « Tao ». A la fois religion et philosophie, ses fondements remontent au IVème siècle avant J.C. et a imprégné toute l’histoire de l’Extrême Orient.
Pour plus d'information, se référer au lexique.

Tengu : Les Tengu sont des êtres mythiques de la religion populaire de l’ancien Japon. Ils sont traditionnellement représentés avec une tête d’oiseau et un corps d’homme et peuplaient les régions montagneuses isolées. D’origine chinoise, les Tengu firent leurs apparitions au Japon vers le VIème siècle et étaient considérés comme des combattants hors pair qui, parfois, enseignaient leur Art aux humains. Considérés à la fois comme des démons annonciateurs de malheurs et de bienfaiteurs pour d’autres ils ont alimentés fortement légendes et superstitions.

Tori : Désigne ici l'attaquant.

Uchi-Deshi : Disciple ou étudiant interne de l'école (Uchi : maison). Il vit en permanence chez son maître et le plus souvent participe à la vie du Dojo en l'entretenant.

Uke : Désigne ici le défenseur.

Zen : Selon Inazõ Nitobe (1862-1933) le Zen « Représente l'effort humain pour atteindre par la méditation les sphères de la pensée qui se trouve au-delà du champ de l'expression verbale ». Son but est d'atteindre à la conviction intime de l'existence d'un principe qui régit tous les phénomènes et si cela se peut, à la conviction intime de l'Absolu lui-même pour enfin parvenir à une harmonie personnelle avec cet Absolu. Quiconque a atteint à la perception de l'Absolu, s'élève au-dessus des choses et s'éveille « à un ciel nouveau, à une terre nouvelle ».

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