Contrairement au Judo ou au Ju-jitsu, les projections ne sont que rarement utilisées par les Karateka. Ceux-ci privilégiant les blocages et frappes pieds/poings à tout autre mesure. Le Karate-do, différemment du Karate-sportif, ne fait pas le zapping sur ces techniques ancestrales. S'il est vrai que le Karateka n'a pas la vocation de saisir l'autre pour lui faire voir que les humains aussi peuvent voler, l'étude des projections permet également d'en connaitre les limites et éventuellement de les contrer voire anticiper la chute et retourner les situations en notre faveur.
Les deux disciplines citées plus haut reposent aujourd'hui sur ces techniques d'amener au sol plus ou moins violent. Elles en possèdent une énorme panoplie pas toujours réalisable en combat réel. Nous ne sommes pas tous des Angelo Parisi ou Teddy Riner affichant leur quintal bien pesé sur le Tatami. Il faut faire avec ce que l'on est, en utilisant le moins de force possible pour déséquilibrer ou projeter nos adversaires.
Etre capable de projeter les autres signifie également avoir la possibilité d'être soi-même projeté (aie, aie, aie...).
Les projections sont implicitement liées à la dure réalité du terrain. Si la sévérité de ce contact avec le sol nous est désagréable ou nous fiche la frousse, la première étape serait donc de se familiariser avec lui.
Petite remarque en passant, les Kata regorgent de déplacements et mouvements pouvant être assimilés à des projections. Certains paraissent évident et d'autres nettement moins et pourtant...
Il est inutile de pratiquer un sport quelconque, pour connaître les douleurs occasionnées par une chute. Qui ne s'est pas « ramassé » sur une plaque de verglas, « vautré » à cause d'un obstacle inattendu, « éclaté » à cause d'un croc-en-jambe que l'ON se serait fait... je ne parlerais pas des dégringolades de vélo ou de tout autre utilitaire aussi imprévisible (ah! gravité divine).
La plupart des maux occasionnés par une chute sont liés à la forte tension précédant le contact avec le sol. C'est un réflexe essentiellement propre à l'adulte. Nous avons perdu l'insouciance de nos tendres années, ou tomber faisait partie de nos jeux.
Dureté contre dureté, c'est le plus dur qui gagne et nous ne pouvons rivaliser avec notre plancher des vaches.
Dans les arts martiaux chinois, la notion de Yin et de Yang (ici de mou et de dur) viendrait rapidement à notre rescousse. Une balle en mousse sur un sol de marbre va rebondir sans mal alors qu'une pierre va se casser.
En cas de lutte, c'est un ennemi potentiel qui va « geler » nos actions par le simple fait de se sentir « plonger » vers lui et nous mettre à la merci de nos agresseurs.
Je dis souvent à mes élèves, lors d'entraînements spécifiques, que le sol est notre ami. C'est notre partenaire de combat. Il sera toujours là, que nous soyons au fin fond de la Corrèze, de l'Australie ou dans les quartiers malfamés des métropoles.
Montrez-lui que vous avez peur et il vous « sautera à la gorge » comme un animal sauvage. Caressez-le dans le sens du poil, il deviendra pour vous doux comme un agneau. Apprenez donc à l'apprivoiser et il vous le rendra au centuple. Apprenez à chuter, progressivement, sans heurt, décontractez-vous et n'utilisez pas les mains pour « amortir » la chute, cela ne provoquerait que douleurs articulaires et tensions inutiles.
Utilisez la flexion des jambes et le « rembourrage » des fesses pour entrer en contact avec ce maudit sol. Le rouler-bouler est une étape plus difficile à franchir qu'il est préférable d'aborder en milieu protégé.
Donc, avant de s'improviser Yamakasi, quelques bases bien forgées sont indispensables. La plupart des Dojo, si l'enseignement y est prodigué, sont propices aux exercices contrôlés de brises-chutes avant (Mae-ukemi), arrière (Ushiro-ukemi) ou latérale (Yoko-ukemi). Les Tatami amortissent la chute et donnent donc un peu plus d'assurance qu'un plancher ou une surface rocailleuse. Les Ukemi (de « Uke », protection et « Mi », corps) se pratiquent à partir de trois positions de départ : assise, accroupie ou debout. La règle est que le corps touche le sol sans heurt. La tête, les coudes, poignets ou chevilles devront être protégés durant tout le parcours de la chute. Les brises-chutes sont également accompagnés d'un claquement vif de main(s) sur le sol afin de renvoyer l'onde de choc qui ne manquera pas d'arriver lors de la rencontre corps/Tatami. De longues séances difficiles en perspective.
IMPORTANT : il ne faut pas oublier que les chutes exécutées dans l'enceinte protégée d'un Dojo ou d'une aire de rencontre arbitrée n'a rien à voir avec la réalité d'un combat. Rester au sol peut quelque fois être un avantage devant un adversaire SEUL mais devient catastrophique face à un groupe d'individus mal intentionnés. La chute doit impérativement se poursuivre par un retour rapide sur ses pieds et faisant face aux agresseurs.
Se relever sans l'aide des mains, depuis toutes les positions possibles et imaginables, est une autre phase de l'apprentissage des projections.
Mae-ukemi (La chute avant)
Quel que soit le type de roulade que l'on effectue, la tête ne doit pas servir de pivot. Elle sert uniquement à penser et non à supporter le poids du corps.
Exercice 2 : La roulade (à droite) en position à genou
Exercice 3 : La roulade en position debout
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Ushiro-ukemi (La chute arrière)
Exercice 1 : La chute arrière à partir de la position debout
Exercice 2 : La chute arrière à droite
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Yoko-ukemi (la chute latérale)
Exercice : La chute latérale à droite
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Koshi-wasa
Techniques de hanches. |
Mae-sutemi-wasa
Techniques de sacrifice de face. |
Nage-ashi-wasa
Ensemble des techniques de projection effectuées avec la jambe. |
Nage-wasa
Terme générique pour regrouper l'ensemble des techniques de projection. |
Ukemi-wasa
Terme générique pour regrouper l'ensemble des techniques de chute. |
Yoko-sutemi-wasa
Techniques de sacrifice de côté. |
L'étude des projections est des plus enrichissantes. Elle nous renseigne sur notre « pôv » condition humaine. Elle nous éclaire sur ce que sont : le centre de gravité, la biomécanique, les faiblesses articulaires mais aussi sur la puissance propre à la physique des leviers, la résistance osseuses, la gestion de l'espace (surtout quand nous sommes entre ciel et terre), etc...
Il me parait opportun de préciser qu'une projection est rarement exécutable « d'entrée de jeu ». Une action préalable, détournant l'attention de l'adversaire est nécessaire. Le Karateka possède de nombreux atouts pour cela. Si la situation le permet, la technique doit être exécutée sans appel ni hésitation.
Les quelques techniques présentées ici, avec partenaire consentant, ne sont qu'une infime représentation de l'existant. (Survoler les images pour voir l'animation)
Ashi-guruma
Roue autour de la jambe. |
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De-ashi-barai
Balayage du pied avancé. |
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Harai-goshi
Balayage de la hanche. |
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Hiza-guruma
Roue autour du genou. |
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Kata-guruma
Roue autour des épaules. |
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Koshi-guruma
Roue autour des hanches. |
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Ko-soto-gari
Petit fauchage extérieur. |
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Ko-uchi-gari
Petit fauchage (balayage/crochetage) intérieur. |
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Morote-seoi-nage
Projection de l'épaule à deux mains. |
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O-goshi
Grande projection de hanche. |
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O-guruma
Grande roue. |
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Okuri-ashi-barai
Balayage des deux jambes. |
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O-soto-gari
Grand fauchage (balayage) extérieur. |
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Tomoe-nage
Projection en cercle. |
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Tsurikomi-goshi
Hanche pêchée. |
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Uki-goshi
Hanche flottée. |
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Uki-waza
Technique flottée. |
Arm-lock : C'est une clé pour contrôler un adversaire. Ce contrôle est exercé grâce à la douleur que l'on va provoquer par une torsion des membres et des articulations. D'innombrables procédés, plus ou moins difficiles à réaliser, existent pour le cou, les bras et les mains ou les jambes et les pieds.
Dojo : Un Dojo est un “Lieu où l'on s'éveille par l'étude et par l'enseignement”. Il est consacré à la pratique des Budo (Arts Martiaux) ou à la méditation. Pour plus d'information, se référer à la page du Dojo.
Judo : Littéralement voie (DO) de la souplesse (JU), est un sport de combat et un art martial créé par Jigoro Kano (1860-1938) en 1882 et initialement enseigné au Kodokan. Inspiré du Ju-jitsu, il se compose pour l'essentiel de techniques de projection, de contrôle au sol, d'étranglements et de clefs.
Jigoro Kano en aurait modifié les techniques de combat à mains nues pour créer une discipline fondée sur l'équilibre du corps et de l'esprit. En France nous devons son existence, depuis 1935, grâce à maître Mikinosuke Kawaishi (1899-1969).
Ju-jitsu : Le Ju-jitsu, ou Jujutsu ou encore Jiu-jitsu, regroupe des techniques de combat qui furent développées durant l'ère féodale du Japon par les Samouraï pour se défendre une fois désarmé. Ces techniques sont parfois classées en trois catégories principales : techniques de frappe, techniques de projection et techniques de contrôle afin de maîtriser un adversaire.
Le terme Jujutsu signifie littéralement « technique de souplesse » ou « art doux » ou encore « méthode permettant d'utiliser au mieux la souplesse ». « JU » pour souplesse et « JUTSU » pour technique.
Karate-Do : Art martial d'origine Okinawaïenne. La particule « Do » (voie) signifie que cette discipline n'est pas suivie en tant que discipline sportive mais en tant que « Voie » éthique, chemin de perfectionnement de l'homme en quête de soi-même.
Kata : Un Kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et structuré de techniques ayant pour but la formation du corps, l'acquisition d'automatismes ainsi que la transmission de techniques secrètes. Le Kata dépasse l'aspect purement technique en permettant au pratiquant, par de très nombreuses répétitions, de tendre vers la perfection du geste et surtout de faire l'expérience de l'esprit.
Tatami : A l'origine c'était une natte de paille de riz tressée recouverte d'une toile de lin et mesurant 1,90m sur 0,97m de large. De par sa constitution, il n'était pas très confortable mais permettait l'absorption précaire des chocs lors de chute ou projection. L'apprentissage des chutes était fortement conseillé. Par extension il représente maintenant l'ensemble des nattes ou tapis d'une salle d'entraînement ou Dojo.
Tori: Dans certaines disciplines telles que le Karate, il représente l'attaquant. Le défenseur « Uke » lui fait face. Ici Tori correspond à celui qui effectue la technique et Uke celui qui la subit.
Uke : Désigne ici celui qui subit la technique.
Yamakasi : Les Yamakasi sont pionniers de l'« art du déplacement » qui puise ses sources techniques dans le Parkour créé par David Belle en 1988. C'est une activité physique qui vise un déplacement libre et efficace dans tous types d'environnements, en particulier hors des voies de passage préétablies. Ainsi les éléments du milieu urbain ou rural se transforment en obstacles franchis grâce à la course, au saut, à l'escalade, au déplacement en équilibre, à la quadrupédie, etc...
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