Maître Funakoshi Le Dojo-kun
Définition La légitime défense Pourquoi la S-D La Self-défense Quelques conseils La législation

La Self-défense

Définition de la Self-défense

Définition du dictionnaire : Réaction spontanée d'un individu, d'un organisme, d'un groupe social contre un danger qui le menace.

La « Self-défense » ou « auto-défense » est la mise en œuvre de l'ensemble des moyens disponibles pour préserver l'intégrité physique d'une personne ou d'un groupe de personnes, visiblement non entraînées, face à l'agression d'un ou groupe d'individus malveillants. Elle englobe la totalité des actions verbales ou physiques, pouvant aller jusqu'à l'acte létal, s'exerçant dans le cadre défini par la loi en vigueur dans le pays considéré.
Les moyens utilisés pour se défendre ou défendre un tiers contre une agression doivent être sans inhibition car le seul but recherché est de faire cesser l'attaque avant d'être maîtrisé, blessé ou même tué et ce, le plus rapidement possible.
En fonction du type d'agression, les moyens peuvent être : la simple alerte, tenter de raisonner le ou les agresseurs par la discussion ou dissuasion, l'ensemble des techniques de combat (repousser, saisir, projeter, luxer, frapper,...), l'utilisation d'armes par destination,... sans oublier le moyen le plus important, si cela est possible, la fuite.

Si les circonstances le permettent, il est toutefois souhaitable de préserver l'intégrité physique de l'agresseur. L'acharnement injustifiable sur un individu vous feriez sortir du cadre de la « légitime défense ».

Haut de page
La légitime défense

Selon le Larousse : La légitime défense est le droit de riposter par la violence [homicide, blessures, coups], en cas de nécessité actuelle, à une agression dirigée contre soi-même ou autrui.

La loi française donne une définition précise de la légitime défense.

La légitime défense est un fait justificatif prévu par le code pénal (article 122-5) qui supprime la responsabilité pénale d'une personne qui accomplit pour sa défense ou celle d'autrui un acte normalement réprimé par la loi pénale. Mais il n'est pas permis de faire n'importe quoi pour se défendre : face à une agression actuelle (imminente ou en cours) et injuste (illégale), la défense doit être nécessaire, c'est-à-dire le seul moyen de mettre fin à l'agression, et les moyens employés proportionnés.

La loi admet aussi la légitime défense des biens mais à la condition que l'atteinte en cause soit constitutive d'un crime ou d'un délit. En outre, l'acte en défense doit alors être strictement nécessaire, et ne peut aller jusqu'à l'homicide : on ne peut tuer pour défendre des biens.

La légitime défense des personnes ou des biens est donc un fait justificatif qui entraîne les effets suivants :

Néanmoins, une présomption de légitime défense est posée dans deux hypothèses, ce qui évite d'avoir à prouver cette situation. Est ainsi présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui accomplit l'acte soit pour repousser de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité, soit pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence (article 122-6 du code pénal).

Cependant l'agression doit être :

Parallèlement, la défense doit être :

Haut de page
Pourquoi la Self-défense ?

Si l'adage oriental veut que « l'homme sage ne se trouve pas sur les lieux d'un combat »... Il est facilement imaginable que, par les temps qui courent, la violence soit un effet incontournable de notre société. Elle commence malheureusement dans les cours de récréation de nos écoles maternelles voire même dans les classes. De simple jeu, bousculades, « croche-pattes », empoignades pour un oui ou pour un non, ces actions finissent par devenir le quotidien de ces enfants... qui grandissent. Certains, j'ose espérer la plupart, finiront par devenir « pacifiques » et les autres resteront dans ce monde ou l'agressivité est leur clef de vie ou « survie ». Le durcissement de la violence dans les établissements scolaires à amener les états, en 1998, à créer un observatoire européen de la violence en milieu scolaire. Selon Eric Debardieux, son président, la violence ponctuelle et circonstanciel est passée à une « délinquance identificatrice, territoriale selon l'origine, le quartier, très anti-institutionnelle et anti-scolaire ».

Aucun lieu n'est à l'abri d'actions condamnables. Elles n'existent pas uniquement dans les zones urbaines, nos campagnes, sous leur calme apparent, cachent déjà l'ivraie de demain. Même les personnes que je nomme « pacifiques » peuvent sous l'effet du stress, qui malheureusement ne cesse de croître, ou face à une situation difficile (chômage, divorce, conflits professionnels, surendettement...) peuvent se transformer en agresseur incontrôlable. Un jour ou l'autre nous nous trouverons confronté à une situation plus ou moins dangereuse qu'il nous faudra gérer au mieux. Que nous soyons directement concerné ou témoin, il nous faudra trouver une réponse, la mieux adaptée à la situation.

La violence n'épargne aucun milieu : la rue (vols, menaces, injures, bousculades, violences routières, kidnapping, viols, fusillades,...), l'école (rackets, vols, sarcasmes, bagarres,...), la maison (violences conjugales ou envers les enfants, vols, dégradations gratuites,...), le milieu professionnel (harcèlements, intimidations, humiliations...), le milieu sportif (verbales, physiques, harcèlements, corruptions...), etc...

Toujours trop de raisons pour ne pas se sentir en sécurité dans notre société actuelle. La self-défense ne peut résoudre tous les problèmes mais permet d'apprendre à « répondre » à bon nombre de situations. Elle sensibilise les personnes aux dangers potentiels, les préparent psychologiquement à une éventuelle confrontation. Elle les aide à repérer les situations à risque, à les éviter ou les désamorcer avant que celles-ci ne deviennent ingérables. Elle leur donne également les limites légales de leur intervention afin de ne pas être à leur tour sur le banc des accusés pour leur riposte légitime. Elle les aides tout simplement à sortir la tête du sable...

Comme le dit si judicieusement Roland Habersetzer « refuser de se battre, mais aussi refuser de subir ».

Je finirais ce chapitre par une phrase de Mahatma Gandhi (1869 -1948), « La non-violence suppose avant tout que l'homme soit capable de se battre. Le pardon est la parure du guerrier »

Haut de page
La Self-défense

La première des choses à connaître dans la self-défense c'est ce que l'on est prêt à faire pour refuser ou contrer toute violence envers soi ou autrui (dans le cadre de l'assistance à personne en danger). Ce n'est pas le moment venu qu'il faudra trouver une réponse à cette question. L'agresseur, lui, de par son acte a dépassé ce stade et n'aura aucun scrupule à vous envoyer à l'hôpital voire à la morgue... soit vous accepter l'engagement corps et âme soit vous subissez et serrez de toutes façons détruit (au sens propre comme au figuré). Nos propres inhibitions déterminent les limites de nos actions.

L'enseignement de la Self-défense est souvent basé sur les Arts Martiaux ou sports de combat mais contrairement à ces derniers, ou des règles sont instaurées, celles (les règles) de la rue sont... inexistantes. Pour les pratiquants aguerris, le plus difficile sera certainement de faire abstraction de ces règles dès la première riposte, la plus importante. Là ou les arts martiaux mettent plusieurs années à forger un corps et un esprit fort, la Self-défense amènera le ou la pratiquante dans un univers sans règles. A partir de mises en scène particulières, vols et agressions en tous genres, l'adepte va apprendre des techniques qui vont lui permettent (peut-être, dans tous les cas ce sera toujours mieux que de n'avoir aucun bagage) de se soustraire à l'agresseur et le cas échéant, comment sauver sa vie !

Pour une même situation, plusieurs méthodes seront appliquées pour qu'au moins l'une d'entre-elles soit comprise et réalisable aisément. La taille, la force naturelle, le handicap, la morphologie de chacun est un facteur essentiel dans le choix de la riposte et l'enseignant personnalisera la pratique.

La self-défense (ou défense personnelle) aborde plusieurs sujets :

C'est la première des règles. La moindre altercation peut tourner au drame avec la mort, accidentelle ou non, de l'un ou de l'autre. Même si nous restons vivants, la mort de l'autre, aussi crapuleux soit-il, nous suivra toute notre vie. Ce n'est pas un non-lieu de la justice, si la légitime-défense est prouvée, qui changera cela.

Il existe des attitudes de protections « passives » qui ne permettent pas à l'agresseur d'inverser les rôles : du statut d'agresseur il passe, et c'est très pratique pour justifier son acte, au statut d'agressé.
Les paroles et le ton employé peut également, dans beaucoup de cas, avoir une répercussion immédiate sur l'évolution de la situation. Si celle-ci le permet, faire parler l'antagoniste va le rendre plus « humain » et abaisser son taux d'agressivité, voire le rendre plus vulnérable...

Haut de page

Si la question peut se poser, c'est que « tout va bien », l'engagement est donc encore évitable.

La fuite, quand elle est possible, est préférable au combat et ce n'est pas un phénomène de lâcheté que de refuser l'affrontement physique. Bien sûr, l'option de la fuite est à modérer : il y a des cas où elle est impossible (incapacité physique, configuration des lieux) ou pas souhaitable (la personne est accompagnée d'un enfant, ou d'une personne à mobilité réduite qui ne pourra pas fuir efficacement). Cependant on ne fuit pas si l'adversaire est à distance de poing; il aura trop vite fait de vous mettre un coup dans le dos. On ne peut malheureusement pas fuir avec des chaussures à haut talons (n'essayez même pas, ce serait vous offrir à l'agresseur). Ne pas combattre, ce peut être aussi faire acte de soumission pour mieux s'enfuir dès que la pression baisse.

Si vous n'avez pas d'autres choix que de vous battre alors il faudra aller jusqu'au bout. C'est à dire, s'arranger pour que l'adversaire n'ait plus la possibilité de poursuivre le combat. Pour cela, vous devez avoir une vue d'ensemble de votre environnement, exécuter des actions simples et rapides et vous servir de tout ce qui vous tombera sous la main.

Haut de page

La Self-défense enseigne quelques méthodes qui permettent d'avoir conscience de notre environnement. Dans une seule journée, combien de fois n'avons-nous pas été surpris par des évènements soudains, peut-être sans conséquence immédiate, lorsque nous marchons dans la rue, dans un magasin, chez soi..., lorsque nous lisons, parlons, travaillons, conduisons,... Chaque action entreprise a des tendances à nous absorber totalement au point d'en « oublier » ce qui se passe, se dit autour de nous... ou se trame également, ce qui peut, sans sombrer dans la paranoïa, devenir rapidement dramatique. Notre conscience est malheureusement trop souvent partielle, intermittente, les actes machinaux, conditionnées ont remplacés les agissements lucides, réfléchis.

La Self-défense enseigne également à discerner les lieux ou situations à risques, appréhender leur évolution, gérer un conflit latent. Elle va développer une sensibilité qui va nous permettre de sentir une attaque avant qu'elle ne se développe et va redonner la place de choix que mérite notre instinct.

Haut de page

L'agresseur aura toujours un avantage sur nous. Il choisira une victime qu'il jugera physiquement inférieur et surtout se donnera tous les moyens pour réussir son méfait sans coup férir (surprise, vitesse, isolement, intimidation, arme,...)

Toute agression engendre un état de stress intense, rendant l'objectivité difficile voire impossible. Le stress psychologique est souvent tel que la victime est pétrifiée par la peur, par un manque de préparation à ce genre de situation. Elle est submergée d'une marée d'émotions (pâleur, palpitations, tremblements, oppression thoracique, bouche sèche, sueur froide, spasmes) qui peut être combattue par une formation physique, mentale et technique adaptée.

La Self-défense va progressivement préparer, physiquement et mentalement, le pratiquant à une confrontation subite et violente, lui donnant quelques chances de se sortir indemne (ou presque) d'une situation tragique. Elle lui donnera une possibilité de dépasser le premier cap de l'agression afin de prendre le contrôle sur les évènements.

Haut de page

Lors d'une confrontation, ce qui fait l'essentiel de notre pouvoir d'action n'est en aucun cas notre niveau technique mais la force de notre mental. Cette force est responsable d'au moins 60 à 70% de notre potentiel de réactivité. Si nous possédons en plus un peu de connaissance du combat, nos chances de réussite en seront encore augmentées.

Si le stress ou l'angoisse sont des états normaux, lors d'agression, nous devons par l'entraînement, apprendre à les gérer afin de ne pas transformer le stress initial (bon stress) en stress chronique (mauvais stress). Deux systèmes (inconsciemment) vont se présenter à nous : le système activateur ou le système inhibiteur de l'action. C'est là qu'intervient le mental.

Le bon stress (ou système activateur de l'action): L'adrénaline, sécrétée par le cerveau, est l'hormone essentielle du stress. Elle accroît les aptitudes physiques pour la fuite ou le combat. L'adrénaline va augmenter la capacité des poumons, faire battre le cœur plus vite pour mieux irriguer les muscles, ralentir le travail des organes internes, rendre l'esprit plus éveillé, plus alerte. Viendra rapidement une autre hormone, également sécrétée par le cerveau : l'endorphine, responsable du fameux second souffle, qui nous donne l'endurance nécessaire à l'effort et, comme la morphine, inhibe la douleur.

Le mauvais stress (ou système inhibiteur de l'action) : Son activation survient devant une extrême inquiétude, un danger imminent devant lequel on se sent complètement désarmé et impuissant. De nombreuses fonctions, comme l'attention, la mémoire ou l'analyse des problèmes sont perturbées et apparaissent les premiers symptômes de l'angoisse : palpitations, sueurs, tremblements, tensions musculaires et respiration difficile. La situation et son propre corps échappent totalement à l'agressé.

Chaque exercice, effectué avec des partenaires différents, va amener sa participation au renforcement du mental. L'adepte va enrichir son potentiel réactif, la connaissance de son propre corps, étendre sa vision de lui-même, fortifier son physique...

Haut de page

L'abaissement des capacités intellectuelles, perceptives et motrices sous l'effet du stress est évident. Ce qui implique que toute technique reposant sur des actions complexes risque d'être réduite à néant en termes d'efficacité. En outre les techniques simples demandent peu d'effort d'assimilation, sont plus rapides et surtout s'exposent à moins de dépense énergétique. A fortiori si nous avons affaire à un groupe d'individus. Il vaut mieux un bon coup de pied sur la rotule qu'un magnifique « coup de pied sauté en ciseau retourné » à la gorge de l'agresseur.

La vitesse d'exécution étant LA notion essentielle de l'auto-défense, toute préparation aussi infime soit-elle, devient inutile voire dangereuse pour le défenseur. En réaction à des situations critiques, il vaut donc mieux se concentrer sur des actions courtes et précises sur des « cibles » choisies.

Sans une préparation spécifique des poings, il y a de grands risques de se fracturer la main ou le poignet en frappant du poing. Il existe de très nombreuses techniques beaucoup plus efficaces et moins dangereuses pour nous et qui ne passe pas par l'utilisation des mains fermées. Les coudes, paumes de mains, pieds, pour ce qui est des techniques de frappes, mais également les pincements ou pressions sur des points spécifiques font partis de la « boîte à outils » de la Self-défense. Le corps humain possède de nombreuses armes naturelles qui peuvent être utilisées pour frapper, pousser, tirer, tordre, écraser, broyer, presser, projeter, balayer, fouetter, luxer, pincer, déchirer, arracher, démettre, casser, griffer, crever, étouffer, paralyser...

Haut de page

La distance de sécurité est une notion très importante qui n'est pas facile à estimer en auto-défense car l'agresseur est potentiellement armé... mais armé de quoi ? L'arme si elle existe n'est pas toujours visible mais il vaut mieux garder à l'esprit que l'agresseur possède un couteau et qu'il est prêt à l'utiliser rapidement.

En règle générale la distance de sécurité est la distance minimum obligeant l'agresseur à faire un pas s'il veut nous toucher. Cette distance implique que nous sommes hors de portée d'une attaque de son pied arrière ou avant. En phase préliminaire, si celle-ci existe, cette distance est toujours très difficile à conserver. L'agresseur cherchera par tous les moyens à casser cette distance pour vous toucher par n'importe quel moyen. Il faut absolument le maintenir le plus loin possible avec un bras tendu, et un seul, et main ouverte en l'enjoignant de ne pas s'approcher davantage.

La gestion de la distance de sécurité va passer par des exercices mettant en œuvre plusieurs types d'armes plus ou moins longues. Du simple poing américain à la batte de base-ball en passant par la matraque, le couteau, le bâton (ou la canne), le nunchaku ou pourquoi pas le sabre. Le but n'étant pas l'apprentissage du maniement de ses armes mais d'en connaître la portée, les forces et les faiblesses.

Concernant cette distance de sécurité, il est un « don » que nous possédons tous mais qu'il faut rafraîchir de temps à autres. Quand une personne s'approche de nous (devant, derrière ou sur les côtés) et qu'elle entre dans un certain périmètre que je nommerais « notre sphère de sécurité » notre corps déclenche des signes d'alerte (gêne, angoisse, frémissements,...) qu'il est bon « d'entendre ».

Haut de page

Ce n'est plus un secret pour personne, l'oreille interne est le centre de l'équilibre. Viennent s'ajouter la vision et le système proprioceptif donnant les informations nécessaires au système nerveux qui effectuera les ajustements posturaux adaptés. Bien complexe tout çà. Ce qu'il faut retenir de ces trois systèmes basiques, c'est qu'il vaut mieux ne pas les perturber si nous souhaitons conserver les pieds sur terre... mais qu'il est peut être intéressant de perturber ceux de notre ou nos agresseurs.

Deux autres facteurs, beaucoup plus concrets ceux-ci, nous permettent de tenir debout. Le polygone de sustentation et le centre de gravité.

Le polygone de sustentation : Tout objet reposant sur le sol a une certaine surface en contact avec celui-ci. Si on relie tous les points à l'extérieur de cette surface, on obtient une zone appelée « polygone de sustentation ». Pour l'être humain, en position debout, ce polygone sera la surface délimitée par les bords externes des deux pieds. Plus le polygone de sustentation est grand, plus l'équilibre est stable. Il faudra donc une force plus importante pour nous faire tomber.

Le centre de gravité : C'est le point d'application de la résultante des forces de pesanteur qui s'exercent sur l'ensemble des composantes d'un corps. Il est également le point d'intersection de tous les plans qui divisent le corps en deux parties de poids égal. En position debout, le centre de gravité chez l'homme se situe à l'intérieur du corps, quelques cm en avant de la 3e vertèbre lombaire, un peu au-dessous du nombril. Plus le centre de gravité se trouve bas par rapport au point d'appui, plus l'équilibre est stable. Là aussi, la force devra être plus importante pour nous faire chuter.

Conserver son équilibre c'est satisfaire la loi physique suivante : « La projection perpendiculaire et verticale du centre de gravité doit se situer à l'intérieur du polygone de sustentation ». Plus cette projection est proche du centre du polygone de sustentation, plus la stabilité est grande et plus la mobilité sera importante.

Il y a déséquilibre, quand cette projection sort du polygone de sustentation et comme le moindre de nos mouvement fait se déplacer le centre de gravité, rétablir son équilibre est un travail permanent à ne pas zapper. L'apprentissage du maintien corporel, de la maîtrise des appuis et des déplacements limitent ce phénomène.

Haut de page

Lors d'agression musclée, finir au sol n'est pas rare. Si les assaillants sont nombreux, la protection des zones fragiles devient vitale lors de tabassages qui arrivent la plupart du temps dans ce cas.

Etre au sol implique plusieurs notions : la chute, volontaire ou non, la défense ou protection, l'attaque et éventuellement la remise sur pieds.

Avant toute chose la chute, celle qui fait peur. Elle fige l'esprit et le corps à telle point qu'elle fait très mal quand elle survient. Je dis souvent à mes élèves que le sol doit être notre ami et non notre adversaire. La peur de la chute est un tel handicap que lorsque celle-ci est potentiellement envisageable l'esprit focalise sur les effets et non sur son potentiel. Apprivoiser la chute c'est se donner un allié de poids qui peut retourner rapidement la situation en votre faveur. Elle permet en autre de se défaire de certaines clefs, de minimiser les dégâts des balayages ou projections, de frapper à partir de position basses... et surprendre.

L'apprentissage, en milieu protégé, est progressif et régulier. Nous ne pouvons effacer des années de craintes en quelques séances, mais la répétition aidant, la chute perd son caractère « boîte noire ». Nous finissons même par ne plus la subir et avoir un contrôle sur le laps de temps de sa durée pourtant très court. A terme ce contrôle permet éventuellement de corriger sa trajectoire, de trouver des solutions efficaces pour se relever, frapper pendant la chute, s'éloigner de l'agresseur...

La défense ou protection lors d'une chute implique la vision absolue de son espace et de tout ce qui s'y meut. Seule l'expérience, acquise lors des cours, permet d'obtenir cet état de perception en toute circonstance et nous permettre de protéger les zones sensibles sans mobiliser à 100% les bras ou les jambes.

L'attaque dans la chute : comme signaler ci-dessus, notre protection dans la chute ne doit pas mobiliser à 100% toutes les parties mobiles de notre corps. Le principe de la projection est d'expédier violemment l'autre au sol afin de le mettre hors de combat. Pendant un court instant, notre corps va quitter le sol et nos jambes vont vraisemblablement s'élever. Accentuons donc ce phénomène « naturel » pour frapper au visage, les articulations, l'entre-jambes...

Le combat au sol, contre plusieurs agresseurs, n'est pas chose facile aussi apprendre à se relever rapidement après, ou mieux pendant, une chute peut être vital. Le roulé-boulé est une manière efficace pour se remettre debout mais de nombreuses techniques ne mobilisant pas les mains ou les bras (ceux-ci devant être utilisés pour notre protection ou riposte) dont également étudiées.

Les enseignements de Self-défense inclus, les déplacements multidirectionnels rapides au sol, la protection contre les attaques d'individu(s) debout(s), les frappes et diverses façons de déséquilibrer les agresseurs, des principes et techniques de combats au sol...

Haut de page

Seul contre tous, il nous faut trouver des alliés. Appeler au secours, c'est bien mais aujourd'hui cela ne suffit plus. Les trois singes de la mythologie chinoise, Kikazaru, Iwazaru et Mizaru (le sourd, le muet et l'aveugle), ont pris possession de la plupart d'entre nous, aussi vaut-il mieux se référer à ce que nous enseigne la bible « aide-toi et le ciel t'aidera ».

L'utilisation de l'environnement est de l'ordre de la stratégie du combat. Encore faut-il que vous en ayez conscience, que vous puissiez le déchiffrer. La vision périphérique, que vous aurez développée pendant les cours de Self-défense, est d'une richesse infinie. Si elle est moins détaillée que la vision centrale (ou fovéale), les informations captées sont bien plus importantes. Son champ d'action est de l'ordre de 160 à 180° et vous permet de mieux vous placer dans votre environnement (être intégré à lui et non être un simple observateur), de capter le moindre mouvement et parfaitement le situer dans l'espace. Votre cerveau, déchargé d'analyses inutiles, sera vacant pour palier à l'essentiel de la situation.

Quelques exemples d'utilisation de l'environnement :

Si le nombre de gauchers reconnus augmente quelque peu, leur nombre aujourd'hui avoisine seulement les 10%. Ce qui implique que vous avez 90% de « chance » d'être agressé par des droitiers. Déplacez-vous de telle façon que l'utilisation de son bras droit soit gêné par quelque chose, un mur, un poteau, un obstacle quelconque à sa hauteur,...souvenez-vous des châteaux forts d'antan ; les escaliers en colimaçon étroits et montants dans le sens des aiguilles d'une montre permettait à un défenseur de tenir tête à tout un groupe de soldats ne pouvant que difficilement utiliser leur bras droit armé... cela peut s'appliquer à des couloirs, réels ou improvisés.

Si c'est possible tournez le dos au soleil, vos assaillants seront peut-être aveuglés et ne verront qu'une partie de ce que vous mettrez en œuvre pour vous défendre.

Attention au sens du vent, il est préférable de l'avoir dans le dos. Tout ce que vous jetterez à la figure des agresseurs ne reviendra pas vers vous (poussière, laque en bombe, parfum, gaz lacrymogène,...)

Les obstacles décelés par vous à temps peuvent devenir une source de chute pour vos poursuivants.

L'environnement, ce peut être aussi une « porte » de sortie ou une cache que vous aurez aperçu « du coin de l'œil ».

L'environnement, recèle souvent d'armes par destination mais ceci fait partie d'un autre chapitre.

Haut de page

Si le corps humain est une machine puissante, il comporte toutefois certaines limites souvent oubliées durant les activités quotidiennes et sportives. La biomécanique apporte une meilleure compréhension des éléments qui gèrent l'exécution correcte des mouvements. L'apprentissage de quelques règles élémentaires et fondamentales permet de réduire considérablement les risques de blessures dans leurs exécutions.

Le système musculo-squelettique (muscles, os, articulations) est un ensemble cohérent qui nous permet d'être particulièrement mobile (rotation, flexion, extension, préhension, marche, course,...) mais est soumis aux mêmes lois de la physique que tout système mécanique. Notre corps fonctionne un peu comme un assemblage de leviers auxquels sont appliquées des forces statiques et dynamiques. En connaître les rouages c'est comprendre leurs résistances et faiblesses donc comment utiliser son corps, ce qu'il faut utiliser et protéger chez nous et miner chez l'autre.

Une autre partie liée à la biomécanique : les mouvements réflexes ou réactions automatiques et involontaires nous protégeant des dangers immédiats (par exemple : retirer la main d'une source brûlante ou un coup sur le genou qui provoque l'élévation de la jambe) est un univers pleins de surprises qu'il est bon d'amener lors des cours de Self-défense.

Haut de page

L’étude des points vitaux est une science qu’il n’est pas facile à étudier dans le cadre de la Self-défense. Les localiser, c’est une chose, les toucher c’en est une autre et la façon de les solliciter en est une troisième. Cependant il existe quelques parties du corps plus sensibles que d’autres et dont « l’étude » ne nécessite pas de nombreux mois ou années de dur labeur. Il ne faut pas non plus oublier qu’une agression est quelque chose de soudain et très stressant, nous faisant perdre une grande partie de nos ressources défensives.

Voici quelques points pouvant être sollicités

Haut de page

Etre en possession d'une arme quelconque, couteau, pistolet, nunchaku, matraque,... pose un réel problème pour invoquer la légitime défense après une agression caractérisée. Le port d'une arme, au cas où..., est un acte volontaire, prémédité. Elle est donc destiné à une utilisation évidente et selon les circonstances peut entraîner le risque d'une escalade de la violence ou d'être retourné contre soi.

Plutôt que d'être armé préalablement, il est préférable d'apprendre à utiliser ce qui se trouve à sa portée comme arme. Tout et absolument tout peut servir comme moyens de défense, de protection ou de percussion.

Des clefs, un petit caillou, une vielle pelure d'orange,... jeté à la figure de l'agresseur, provoquera en lui un mouvement réflexe que vous mettrez à profit. Un crayon ou stylo, bien utilisé, peut devenir une arme redoutable. Une bombe de déodorant ou de parfum dans les yeux de l'agresseur peut vous permettre de fuir. Un briquet ou bâton de rouge à lèvres dans le creux de votre poing, renforce celui-ci. Des clefs, un morceau de sucre laissent des cicatrices ineffaçables. Pousser, tirer un individu contre un poteau indicateur, utiliser un adversaire comme bouclier ou projectile contre les autres agresseurs,... la liste est interminable.

S'adapter à la situation et aux opportunités qu'elle offre est aussi le rôle de la Self-défense.

Haut de page

Dans le cas d'une agression, tout va très vite et les victimes sont souvent paralysées, incapables de penser et d'agir. Il faut analyser tout aussi vite la situation en intégrant le plus de paramètres possible (nombre d'agresseurs, notions d'espace, de distance par rapport à l'adversaire, etc.) afin de pouvoir saisir le plus rapidement possible les avantages et désavantages de l'évènement.

Ce qui est effectué en milieu protégé n'est rien à côté d'une véritable situation de crise... si vous choisissez la Self-défense c'est que vous souhaitez être prêt à défendre votre vie ou celle des vôtres sans complaisance pour votre ou vos agresseurs (dans la limite légale - riposte nécessaire, simultanée et proportionnée).

Haut de page

Pour tout agresseur, la victime idéale est celle qui lui donnera le moins de fil à retordre pour exécuter son forfait. Son choix se portera sur des jeunes, facilement impressionnables, des personnes âgées dont les ressources physiques sont affaiblies ou n'importe qu'elle personne qu'il jugera vulnérable. Seul un fou (il en existe mais c'est très rare) s'en prendra à quelqu'un qui lui mettra une toise...

Notre attitude peut en elle-même encourager ou dissuader l'agression.

Tout signe de faiblesse est à proscrire : raser les murs, baisser la tête en croisant une personne ou un groupe de personnes (braillardes ou pas), ralentir le pas, changer de trottoir, faire demi-tour...

Tout signe de provocation est à proscrire : dévisager le ou les personnes, bousculer un individu parce qu'il ne s'est pas écarté de votre chemin, avoir un air moqueur (même insignifiant), rappeler les règles de bienséance ou de courtoisie,...

L'allure et la démarche (« langage du corps ») peuvent trahir la peur et le manque d'assurance, et faire croire à une victime facile. Pour dégager des signaux dissuasifs, nous pouvons marcher d'un pas assuré en balançant les bras sans raideur, la tête et le regard droit. En croisant des individus « douteux », ne pas rechercher le contact oculaire (peut être perçu comme une provocation), mais s'il se produit, ne pas baisser les yeux (indice de peur et de soumission) mais les détourner horizontalement (expression neutre).

Haut de page

Il est important de connaître les limites déterminées par la loi en vigueur dans notre pays dans le cas d'une riposte à une agression car la légitimité de notre intervention ne doit pas être remise en cause par un tribunal.

Voir les chapitres sur la légitime défense et la législation.

Haut de page
Quelques conseils

Cette liste est un simple échantillonnage de conseils en vrac. Une liste exhaustive serait impossible à effectuer tant l'imagination des gens mal intentionnés est grande. Des nouvelles techniques de vols ou d'agressions dans les demeures ou dans la rue apparaissent régulièrement et se propagent plus vite que le vent. Beaucoup en font leur métier et comme des artisans « bonifient » leur maîtrise.

Généralités

Dans la rue

Dans les lieux publics

En voiture

Si vous êtes victime d'une agression

Haut de page
Que dit la loi ?

Ces articles sont tirés du code pénal : legifrance.gouv.fr

N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte.

N'est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l'exécution d'un crime ou d'un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu'un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l'infraction.

Est présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui accomplit l'acte :

     1)- Pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité ;
     2)- Pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence.

N'est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s'il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.

Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.

Sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.

 

L' article suivant est tiré du code de procédure pénal :

Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche.

Lorsque la personne est présentée devant l'officier de police judiciaire, son placement en garde à vue, lorsque les conditions de cette mesure prévues par le présent code sont réunies, n'est pas obligatoire dès lors qu'elle n'est pas tenue sous la contrainte de demeurer à la disposition des enquêteurs et qu'elle a été informée qu'elle peut à tout moment quitter les locaux de police ou de gendarmerie. Le présent alinéa n'est toutefois pas applicable si la personne a été conduite par la force publique devant l'officier de police judiciaire.

Haut de page

Ce qu'il faut retenir de ces articles :

Quiconque est en devoir de porter secours aux personnes en péril dans le cas d'agression ou non dans la mesure où lui-même ou autrui ne serait pas exposé au même péril. L'aide peut être d'ordre physique mais également sous la forme d'appel de secours.

Lors d'une agression sur les biens :

La légitime défense ne peut être invoquée que si la riposte n'occasionne pas de dommages physiques à l'agresseur. Vous pouvez raisonner ou immobiliser celui-ci sans pour autant l'envoyer directement à l'hôpital... il faut donc, dans la mesure du possible, préserver l'intégrité physique de l'agresseur.

Pour les agressions, à son domicile, de nuit, si la législation est un peu plus souple il vous faudra tout de même justifier une action violente de votre part surtout s'il s'avère que le contrevenant n'était ni armé, ni agressif...

Lors d'une agression physique :

La légitime défense ne peut être invoquée si vous provoquez le premier contact. Cependant lors d'une agression caractérisée, sans possibilité de fuite, par un groupe d'individus dont l'agressivité est apparente, l'attaque reste la meilleure des défenses afin de se frayer un éventuel passage pour s'enfuir.

La légitime défense ne peut être invoquée si vous avez volontairement fait face à l'agression alors que la fuite évidente vous était possible.

La légitime défense ne peut être invoquée que si la riposte est proportionnée à l'agression et surtout immédiate à cette agression. L'acharnement sur un agresseur à terre sera sanctionné par la loi de la même façon que si vous le poursuivez pour le frapper.

La légitime défense peut être invoquée si vous occasionnez un homicide volontaire lorsqu'il a risque imminent de mort pour vous ou pour le tiers auquel vous portez secours.

Haut de page
Plan du Site   /   Contact



Nombre de visites : 3 374 278Réalisation (Décembre 2012) et Mises à jour effectuées par Claude Vuichoud(Date de Modification : 18/03/2024)